HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Menon

Page 73

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[73] (73a) (Σωκράτης) δὲ ἀρετὴ πρὸς τὸ ἀρετὴ εἶναι διοίσει τι, ἐάντε ἐν παιδὶ ἐάντε ἐν πρεσβύτῃ, ἐάντε ἐν γυναικὶ ἐάντε ἐν ἀνδρί; (Μένων) ἔμοιγέ πως δοκεῖ, Σώκρατες, τοῦτο οὐκέτι ὅμοιον εἶναι τοῖς ἄλλοις τούτοις. (Σωκράτης) τί δέ; οὐκ ἀνδρὸς μὲν ἀρετὴν ἔλεγες πόλιν εὖ διοικεῖν, γυναικὸς δὲ οἰκίαν; (Μένων) ἔγωγε. (Σωκράτης) ἆρ' οὖν οἷόν τε εὖ διοικεῖν πόλιν οἰκίαν ἄλλο ὁτιοῦν, μὴ σωφρόνως καὶ δικαίως διοικοῦντα; (Μένων) οὐ δῆτα. (73b) (Σωκράτης) οὐκοῦν ἄνπερ δικαίως καὶ σωφρόνως διοικῶσιν, δικαιοσύνῃ καὶ σωφροσύνῃ διοικήσουσιν; (Μένων) ἀνάγκη. (Σωκράτης) τῶν αὐτῶν ἄρα ἀμφότεροι δέονται, εἴπερ μέλλουσιν ἀγαθοὶ εἶναι, καὶ γυνὴ καὶ ἀνήρ, δικαιοσύνης καὶ σωφροσύνης. (Μένων) φαίνονται. (Σωκράτης) τί δὲ παῖς καὶ πρεσβύτης; μῶν ἀκόλαστοι ὄντες καὶ ἄδικοι ἀγαθοὶ ἄν ποτε γένοιντο; (Μένων) οὐ δῆτα. (Σωκράτης) ἀλλὰ σώφρονες καὶ (73c) δίκαιοι; (Μένων) ναί. (Σωκράτης) πάντες ἄρ' ἄνθρωποι τῷ αὐτῷ τρόπῳ ἀγαθοί εἰσιν: τῶν αὐτῶν γὰρ τυχόντες ἀγαθοὶ γίγνονται. (Μένων) ἔοικε. (Σωκράτης) οὐκ ἂν δήπου, εἴ γε μὴ αὐτὴ ἀρετὴ ἦν αὐτῶν, τῷ αὐτῷ ἂν τρόπῳ ἀγαθοὶ ἦσαν. (Μένων) οὐ δῆτα. (Σωκράτης) ἐπειδὴ τοίνυν αὐτὴ ἀρετὴ πάντων ἐστίν, πειρῶ εἰπεῖν καὶ ἀναμνησθῆναι τί αὐτό φησι Γοργίας εἶναι καὶ σὺ μετ' ἐκείνου. (Μένων) τί ἄλλο γ' ἄρχειν οἷόν τ' εἶναι τῶν ἀνθρώπων; (73d) εἴπερ ἕν γέ τι ζητεῖς κατὰ πάντων. (Σωκράτης) ἀλλὰ μὴν ζητῶ γε. ἀλλ' ἆρα καὶ παιδὸς αὐτὴ ἀρετή, Μένων, καὶ δούλου, ἄρχειν οἵω τε εἶναι τοῦ δεσπότου, καὶ δοκεῖ σοι ἔτι ἂν δοῦλος εἶναι ἄρχων; (Μένων) οὐ πάνυ μοι δοκεῖ, Σώκρατες. (Σωκράτης) οὐ γὰρ εἰκός, ἄριστε: ἔτι γὰρ καὶ τόδε σκόπει. ἄρχειν φῂς οἷόν τ' εἶναι. οὐ προσθήσομεν αὐτόσε τὸ δικαίως, ἀδίκως δὲ μή; (Μένων) οἶμαι ἔγωγε: γὰρ δικαιοσύνη, Σώκρατες, ἀρετή ἐστιν. (73e) (Σωκράτης) πότερον ἀρετή, Μένων, ἀρετή τις; (Μένων) πῶς τοῦτο λέγεις; (Σωκράτης) ὡς περὶ ἄλλου ὁτουοῦν. οἷον, εἰ βούλει, στρογγυλότητος πέρι εἴποιμ' ἂν ἔγωγε ὅτι σχῆμά τί ἐστιν, οὐχ οὕτως ἁπλῶς ὅτι σχῆμα. διὰ ταῦτα δὲ οὕτως ἂν εἴποιμι, ὅτι καὶ ἄλλα ἔστι σχήματα. (Μένων) ὀρθῶς γε λέγων σύ, ἐπεὶ καὶ ἐγὼ λέγω οὐ μόνον δικαιοσύνην ἀλλὰ καὶ ἄλλας εἶναι ἀρετάς. [73] (73a) — (SOCRATE): Or, par rapport au fait d'être vertu, est-ce que la vertu différera en quoi que ce soit, selon qu'elle existera chez un enfant ou selon que ce sera chez un vieillard, selon que ce sera chez un homme ou selon que ce sera chez une femme? — (MÉNON): Je ne sais comment cela se fait, Socrate, mais ce cas ne me semble plus pareil aux autres cas envisagés! — (SOCRATE) : Mais quoi? ne disais-tu pas' que c'est la vertu d'un homme de bien administrer l'État, celle d'une femme de bien administrer la maison? (MÉNON): C'est bien ce que je disais. — (SOCRATE) : Mais est-il possible de bien administrer soit un Etat, soit une maison sans les administrer avec sagesse et avec justice? (b) — (MÉNON): Non certes! — (SOCRATE): Or, Si c'est précisément avec sagesse et justice qu'ils administrent, ne sera-ce pas par de la sagesse et par de la justice, qu'ils administreront? — (MÉNON): Forcément! — (SOCRATE) : C'est, en conséquence, des mêmes choses qu'ils ont besoin, les uns comme les autres, s'il est vrai qu'ils veuillent être gens de bien, la femme tout autant que l'homme: à savoir, de justice et de sagesse. — (MÉNON) : C'est évident! — (SOCRATE) : Mais quoi? Un enfant comme un vieillard, se pourrait-il que jamais ils réussissent à être bons, en étant incontinents et injustes? — (MÉNON) : Certes non! — (SOCRATE) : Mais, en étant sages et justes? (c) — (MÉNON): Oui. — (SOCRATE): Les êtres humains, c'est donc de la même façon que, tous, ils sont bons, car c'est en participant aux mêmes choses qu'ils deviennent gens de bien. — (MÉNON): C'est vraisemblable. — (SOCRATE) : Et sans doute ne seraient-ils pas de la même façon gens de bien, si en vérité leur vertu n'était pas la même vertu. — (MÉNON): Certes non! — (SOCRATE): Ainsi donc, essaie, puisque la vertu est chez tous la même vertu, de me dire, en rappelant tes souvenirs, ce que Gorgias, et toi avec lui, vous prétendez qu'elle est. — (MÉNON): Que pourrait-ce être d'autre, en vérité, sinon d'être capable de commander aux hommes? (d) au moins si tu es en quête d'un terme dont l'unité se retrouve dans tous les cas. — (SOCRATE) : Mais assurément, c'est bien de quoi je suis en quête! Est-ce toutefois, Ménon, chez l'enfant et l'esclave, la même vertu supposé qu'ils soient tous deux capables de commander? Celui qui commanderait au maître serait-il encore, à ton avis, un esclaves? — (MÉNON): Ce n'est pas du tout mon avis, Socrate! — (SOCRATE) : Effectivement ce n'est pas probable, mon bien bon! Considère encore en effet le point nouveau que voici : tu dis « être capable de commander »; n'allons-nous pas, ici même, ajouter les mots : « justement » et « non injustement »? (MÉNON): Je le pense, quant à moi; car justice, Socrate, c'est vertu, (e) — (SOCRATE): Est-ce « la » vertu, Ménon? ou bien « une » vertu? — (MÉNON): Comment entends-tu cela? — (SOCRATE) : Comme s'il s'agissait de n'importe quoi d'autre, de la rondeur par exemple si tu veux : je dirais d'elle que c'est « une » figure, mais non, sans distinguer, que c'est « la » figure. Et la raison pour laquelle je m'exprimerais de la sorte, c'est qu'il existe aussi d'autres figures. — (MÉNON): Oui, c'est à bon droit que tu parles ainsi, Socrate, car ce n'est pas seulement de la justice que, moi aussi, je parle, mais encore d'autres vertus.


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Dernière mise à jour : 24/11/2005