HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Menon

Page 96

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[96] (96a) πειθόμενος μύθοισι σαόφροσιν. ἀλλὰ διδάσκων οὔ ποτε ποιήσεις τὸν κακὸν ἄνδρ' ἀγαθόν. ἐννοεῖς ὅτι αὐτὸς αὑτῷ πάλιν περὶ τῶν αὐτῶν τἀναντία λέγει; (Μένων) φαίνεται. (Σωκράτης) ἔχεις οὖν εἰπεῖν ἄλλου ὁτουοῦν πράγματος, οὗ οἱ μὲν φάσκοντες διδάσκαλοι εἶναι οὐχ ὅπως ἄλλων διδάσκαλοι ὁμολογοῦνται, ἀλλ' οὐδὲ αὐτοὶ ἐπίστασθαι, ἀλλὰ πονηροὶ (96b) εἶναι περὶ αὐτὸ τοῦτο τὸ πρᾶγμα οὗ φασι διδάσκαλοι εἶναι, οἱ δὲ ὁμολογούμενοι αὐτοὶ καλοὶ κἀγαθοὶ τοτὲ μέν φασιν αὐτὸ διδακτὸν εἶναι, τοτὲ δὲ οὔ; τοὺς οὖν οὕτω τεταραγμένους περὶ ὁτουοῦν φαίης ἂν σὺ κυρίως διδασκάλους εἶναι; (Μένων) μὰ Δί' οὐκ ἔγωγε. (Σωκράτης) οὐκοῦν εἰ μήτε οἱ σοφισταὶ μήτε οἱ αὐτοὶ καλοὶ κἀγαθοὶ ὄντες διδάσκαλοί εἰσι τοῦ πράγματος, δῆλον ὅτι οὐκ ἂν ἄλλοι γε; (Μένων) οὔ μοι δοκεῖ. (96c) (Σωκράτης) εἰ δέ γε μὴ διδάσκαλοι, οὐδὲ μαθηταί; (Μένων) δοκεῖ μοι ἔχειν ὡς λέγεις. (Σωκράτης) ὡμολογήκαμεν δέ γε, πράγματος οὗ μήτε διδάσκαλοι μήτε μαθηταὶ εἶεν, τοῦτο μηδὲ διδακτὸν εἶναι; (Μένων) ὡμολογήκαμεν. (Σωκράτης) οὐκοῦν ἀρετῆς οὐδαμοῦ φαίνονται διδάσκαλοι; (Μένων) ἔστι ταῦτα. (Σωκράτης) εἰ δέ γε μὴ διδάσκαλοι, οὐδὲ μαθηταί; (Μένων) φαίνεται οὕτως. (Σωκράτης) ἀρετὴ ἄρα οὐκ ἂν εἴη διδακτόν; (96d) (Μένων) οὐκ ἔοικεν, εἴπερ ὀρθῶς ἡμεῖς ἐσκέμμεθα. ὥστε καὶ θαυμάζω δή, Σώκρατες, πότερόν ποτε οὐδ' εἰσὶν ἀγαθοὶ ἄνδρες, τίς ἂν εἴη τρόπος τῆς γενέσεως τῶν ἀγαθῶν γιγνοΜένων. (Σωκράτης) κινδυνεύομεν, Μένων, ἐγώ τε καὶ σὺ φαῦλοί τινες εἶναι ἄνδρες, καὶ σέ τε Γοργίας οὐχ ἱκανῶς πεπαιδευκέναι καὶ ἐμὲ Πρόδικος. παντὸς μᾶλλον οὖν προσεκτέον τὸν νοῦν ἡμῖν αὐτοῖς, καὶ ζητητέον ὅστις ἡμᾶς ἑνί γέ τῳ τρόπῳ βελτίους (96e) ποιήσει: λέγω δὲ ταῦτα ἀποβλέψας πρὸς τὴν ἄρτι ζήτησιν, ὡς ἡμᾶς ἔλαθεν καταγελάστως ὅτι οὐ μόνον ἐπιστήμης ἡγουμένης ὀρθῶς τε καὶ εὖ τοῖς ἀνθρώποις πράττεται τὰ πράγματα, ἴσως καὶ διαφεύγει ἡμᾶς τὸ γνῶναι τίνα ποτὲ τρόπον γίγνονται οἱ ἀγαθοὶ ἄνδρες. (Μένων) πῶς τοῦτο λέγεις, Σώκρατες; [96] (96a) si l'on obéissait à de sages discours ; mais, par l'enseignement, jamais d'un méchant tu ne feras un homme de bien. Ne te rends-tu pas compte que, sur la même question, il parle au rebours de lui-même et se contredit? — (MÉNON): C'est évident! — (SOCRATE): Or, es-tu à même d'alléguer une autre matière, quelle qu'elle soit, dans l'enseignement de laquelle ceux qui s'y prétendent maîtres, non seulement ne trouvent pas le moyen de se faire reconnaître par les autres pour maîtres de cet enseignement, mais ne savent pas eux-mêmes ce qui s'enseigne, (b) et, par rapport à la matière même qu'ils déclarent enseigner, sont au contraire en fâcheuse posture? une autre matière à propos de laquelle ceux qui personnellement sont reconnus pour être des hommes comme il faut déclarent tantôt qu'elle s'enseigne et tantôt qu'elle ne s'enseigne pas? Cela étant, de ceux qui sont en proie à une agitation aussi désordonnée, irais-tu dire que, pour l'enseignement de quelque matière que ce soit, ils sont maîtres jurés? — (MÉNON): Par Zeus! ce n'est pas moi qui le dirais! — (SOCRATE): Or, si, ni les Sophistes, ni ceux qui, en personne, sont des hommes comme il faut ne sont de tels maîtres en la matière, n'est-il pas clair qu'il n'y en a au moins pas d'autres? — (MÉNON): Je ne le pense pas. (c) — (SOCRATE): Mais en vérité, s'il n'y a pas de maîtres, il n'y a pas non plus d'élèves? (MÉNON): Il en est, à mon avis, comme tu le dis. — (SOCRATE): D'autre part, ne sommes-nous pas tombés d'accord qu'une matière qui ne comporte ni maîtres, ni élèves, c'est là quelque chose qui ne s'enseigne pas? — (MÉNON): Nous en sommes tombés d'accord. — (SOCRATE) : Or, nulle part ne se manifeste l'existence de maîtres de vertu? — (MÉNON): C'est exact. — (SOCRATE): Or, s'il n'y a pas de maîtres, il n'y a pas d'élèves non plus? — (MÉNON) II est évident qu'il en est ainsi. — (SOCRATE) : Alors, la vertu ne serait donc pas une chose qui s'enseigne? (d) (MÉNON): Elle n'a point l'air de l'être, si toutefois nous avons correctement envisagé la question. Par suite, ce qui justement m'étonne, Socrate, c'est, ou qu'il puisse même y avoir jamais des hommes de valeur, ou, s'il y en a qui le sont devenus, qu'on puisse dire par quel moyen ils ont bien pu le devenir! — (SOCRATE): Il y a chance, Ménon, que nous soyons, toi aussi bien que moi, de pauvres sires et que nous ayons été mal éduqués, toi par Gorgias et moi par Prodicos. C'est donc à nous-mêmes que, par-dessus tout, nous devons prêter attention et chercher quel est l'homme qui, d'une manière quelconque, nous rendra meilleurs. (e) Or, ce que j'ai en vue en disant cela, c'est notre enquête de tout à l'heure et la façon ridicule dont il nous a échappé que ce n'est pas seulement avec le savoir pour guide que les hommes font droitement et bien leurs affaires : ce qui est sans doute la raison pour laquelle nous ne réussissons pas non plus à discerner de quelle manière on peut bien devenir un homme de valeur. — (MÉNON): Qu'entends-tu par là, Socrate?


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Dernière mise à jour : 24/11/2005