HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Menon

Page 82

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[82] (Σωκράτης) καὶ ἄρτι εἶπον, Μένων, ὅτι πανοῦργος εἶ, καὶ (82a) νῦν ἐρωτᾷς εἰ ἔχω σε διδάξαι, ὃς οὔ φημι διδαχὴν εἶναι ἀλλ' ἀνάμνησιν, ἵνα δὴ εὐθὺς φαίνωμαι αὐτὸς ἐμαυτῷ τἀναντία λέγων. (Μένων) οὐ μὰ τὸν Δία, Σώκρατες, οὐ πρὸς τοῦτο βλέψας εἶπον, ἀλλ' ὑπὸ τοῦ ἔθους: ἀλλ' εἴ πώς μοι ἔχεις ἐνδείξασθαι ὅτι ἔχει ὥσπερ λέγεις, ἔνδειξαι. (Σωκράτης) ἀλλ' ἔστι μὲν οὐ ῥᾴδιον, ὅμως δὲ ἐθέλω προθυμηθῆναι σοῦ ἕνεκα. ἀλλά μοι προσκάλεσον τῶν πολλῶν (82b) ἀκολούθων τουτωνὶ τῶν σαυτοῦ ἕνα, ὅντινα βούλει, ἵνα ἐν τούτῳ σοι ἐπιδείξωμαι. (Μένων) πάνυ γε. δεῦρο πρόσελθε. (Σωκράτης) Ἕλλην μέν ἐστι καὶ ἑλληνίζει; (Μένων) πάνυ γε σφόδρα, οἰκογενής γε. (Σωκράτης) πρόσεχε δὴ τὸν νοῦν ὁπότερ' ἄν σοι φαίνηται, ἀναμιμνῃσκόμενος μανθάνων παρ' ἐμοῦ. (Μένων) ἀλλὰ προσέξω. (Σωκράτης) εἰπὲ δή μοι, παῖ, γιγνώσκεις τετράγωνον χωρίον ὅτι τοιοῦτόν ἐστιν; (Παῖς) ἔγωγε. (Σωκράτης) ἔστιν οὖν (82c) τετράγωνον χωρίον ἴσας ἔχον τὰς γραμμὰς ταύτας πάσας, τέτταρας οὔσας; (Παῖς) πάνυ γε. (Σωκράτης) οὐ καὶ ταυτασὶ τὰς διὰ μέσου ἐστὶν ἴσας ἔχον; (Παῖς) ναί. (Σωκράτης) οὐκοῦν εἴη ἂν τοιοῦτον χωρίον καὶ μεῖζον καὶ ἔλαττον; (Παῖς) πάνυ γε. (Σωκράτης) εἰ οὖν εἴη αὕτη πλευρὰ δυοῖν ποδοῖν καὶ αὕτη δυοῖν, πόσων ἂν εἴη ποδῶν τὸ ὅλον; ὧδε δὲ σκόπει: εἰ ἦν ταύτῃ δυοῖν ποδοῖν, ταύτῃ δὲ ἑνὸς ποδὸς μόνον, ἄλλο τι ἅπαξ ἂν ἦν δυοῖν ποδοῖν τὸ χωρίον; (Παῖς) (82d) ναί. (Σωκράτης) ἐπειδὴ δὲ δυοῖν ποδοῖν καὶ ταύτῃ, ἄλλο τι δὶς δυοῖν γίγνεται; (Παῖς) γίγνεται. (Σωκράτης) δυοῖν ἄρα δὶς γίγνεται ποδῶν; (Παῖς) ναί. (Σωκράτης) πόσοι οὖν εἰσιν οἱ δύο δὶς πόδες; λογισάμενος εἰπέ. (Παῖς) τέτταρες, Σώκρατες. (Σωκράτης) οὐκοῦν γένοιτ' ἂν τούτου τοῦ χωρίου ἕτερον διπλάσιον, τοιοῦτον δέ, ἴσας ἔχον πάσας τὰς γραμμὰς ὥσπερ τοῦτο; (Παῖς) ναί. (Σωκράτης) πόσων οὖν ἔσται ποδῶν; (Παῖς) ὀκτώ. (Σωκράτης) φέρε δή, πειρῶ μοι εἰπεῖν πηλίκη τις ἔσται (82e) ἐκείνου γραμμὴ ἑκάστη. μὲν γὰρ τοῦδε δυοῖν ποδοῖν: τί δὲ ἐκείνου τοῦ διπλασίου; (Παῖς) δῆλον δή, Σώκρατες, ὅτι διπλασία. (Σωκράτης) ὁρᾷς, Μένων, ὡς ἐγὼ τοῦτον οὐδὲν διδάσκω, ἀλλ' ἐρωτῶ πάντα; καὶ νῦν οὗτος οἴεται εἰδέναι ὁποία ἐστὶν ἀφ' ἧς τὸ ὀκτώπουν χωρίον γενήσεται: οὐ δοκεῖ σοι; (Μένων) ἔμοιγε. (Σωκράτης) οἶδεν οὖν; (Μένων) οὐ δῆτα. (Σωκράτης) οἴεται δέ γε ἀπὸ τῆς διπλασίας; (Μένων) ναί. (Σωκράτης) θεῶ δὴ αὐτὸν ἀναμιμνῃσκόμενον ἐφεξῆς, ὡς δεῖ ἀναμιμνῄσκεσθαι. [82] — (SOCRATE): Ménon, je te disais tout à l'heure que tu es un mauvais drôle : (82a) voilà qu'à présent tu me demandes si je suis à même de donner un « enseignement », moi qui dis qu'il n'y a pas d'enseignement, mais un ressouvenir; ton intention évidente est de me mettre sans délai dans mon langage en contradiction visible avec moi-même! — (MÉNON): Non, par Zeus! ce n'est pas cela que je visais; en parlant ainsi, c'est plutôt l'usage que j'ai suivi. Mais, si tu es à même, de quelque façon, je dirai de me « montrer» qu'il en est comme tu dis, montre-le! — (SOCRATE) : Ce n'est pas chose aisée pourtant; mais, à cause de toi, je consens néanmoins à y mettre tout mon zèle. Eh bien! fais-moi le plaisir de faire venir quelqu'un de ta nombreuse suite, (b) rien qu'un, celui de tes gens que tu voudras, afin que sur lui je te fasse la démonstration. — (MÉNON) : Parfait! Avance ici, toi! — (SOCRATE) : Est-ce un Grec et parle-t-il grec? — (MÉNON): Oui, j'en suis parfaitement certain : il est né dans ma maison. — (SOCRATE): Dès lors, fais bien attention à l'impression qu'il pourra te donner : celle de se ressouvenir, ou bien celle d'apprendre de moi. — (MÉNON) : Eh bien! j'y ferai attention! — (SOCRATE): Dis-moi, mon garçon, tu sais qu'un espace carré est fait comme ceci? — LE SERVITEUR : Oui, bien sûr! (c) (SOCRATE): Or, un espace carré n'est-il pas un espace dans lequel sont toutes égales entre elles les lignes que voici et qui sont quatre? — LE SERVITEUR : Hé oui! absolument. (SOCRATE): En cet espace, les lignes qui le traversent par son milieu ne sont-elles pas égales aussi? — LE SERVITEUR : Oui. — (SOCRATE): Mais alors un espace de ce genre ne doit-il pas pouvoir être plus grand aussi bien que plus petit? — LE SERVITEUR : Hé oui! absolument. — (SOCRATE): Or, supposons que ce côté-ci soit long de deux pieds, celui-là de deux pieds aussi, de combien de pieds devra être l'espace entier? Procède à l'examen de la façon que voici : supposons que, par ici, la longueur du côté soit de deux pieds et, par là, d'un pied seulement; l'espace ne serait-il pas, alors, d'une fois deux pieds? — LE SERVITEUR : Oui. (d) — (SOCRATE): Or, puisque, par ici aussi, le côté est de deux pieds, est-ce que cela ne fait pas deux fois deux? LE SERVITEUR : C'est ce que cela fait. — (SOCRATE): Cela fait donc un espace de deux fois deux pieds? — LE SERVITEUR : Oui. — (SOCRATE): Combien est-ce, deux fois deux pieds? Fais le calcul et réponds. — LE SERVITEUR : Quatre pieds, Socrate. — (SOCRATE): Mais ne pourrait-il y avoir un autre espace qui serait le double de celui-ci, pareil à lui d'autre part, ayant, exactement comme celui-ci, toutes ses lignes égales? — LE SERVITEUR : Oui. — (SOCRATE): Or, de combien de pieds sera-t-il? — LE SERVITEUR : De huit pieds. — (SOCRATE): Voyons un peu ! Essaie de me dire quelle sera la grandeur de chacune des lignes de ce nouvel espace. (e) Chaque ligne de celui-ci est effectivement de deux pieds; que sera, à son tour, chaque ligne de celui-là, qui est double? — LE SERVITEUR : Il est bien clair, Socrate, qu'elle sera double. — (SOCRATE): Tu le vois, Ménon, de cette façon, n'est-ce pas, je ne lui enseigne rien, mais tout ce que je fais, c'est de le questionner. A cette heure, le garçon se figure savoir quelle est la ligne en partant de laquelle se construira l'espace de huit pieds : n'est-ce pas ton avis qu'il le croit? — (MÉNON) : Ma foi, oui! — (SOCRATE): Et le sait-il? — (MÉNON) : Certes non! — (SOCRATE): Et il se figure même que cet espace se construit en partant de la ligne double de la précédente. — (MÉNON): Oui. — (SOCRATE): Donne-toi donc le spectacle de son ressouvenir progressif, ce qui est la façon dont on doit se ressouvenir.


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Dernière mise à jour : 24/11/2005