HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Lysis, dialogue complet

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[221] οὐδὲ πεινῆν ἔτι ἔσται οὐδὲ (221a) διψῆν οὐδὲ ἄλλο οὐδὲν τῶν τοιούτων; πείνη μὲν ἔσται, ἐάνπερ ἄνθρωποί τε καὶ τἆλλα ζῷα , οὐ μέντοι βλαβερά γε; καὶ δίψα δὴ καὶ αἱ ἄλλαι ἐπιθυμίαι, ἀλλ' οὐ κακαί, ἅτε τοῦ κακοῦ ἀπολωλότος; γελοῖον τὸ ἐρώτημα, ὅτι ποτ' ἔσται τότε μὴ ἔσται; τίς γὰρ οἶδεν; ἀλλ' οὖν τόδε γ' ἴσμεν, ὅτι καὶ νῦν ἔστιν πεινῶντα βλάπτεσθαι, ἔστιν δὲ καὶ ὠφελεῖσθαι. γάρ; 339. πάνυ γε. 340. οὐκοῦν καὶ διψῶντα καὶ (221b) τῶν ἄλλων τῶν τοιούτων πάντων ἐπιθυμοῦντα ἔστιν ἐνίοτε μὲν ὠφελίμως ἐπιθυμεῖν, ἐνίοτε δὲ βλαβερῶς, ἐνίοτε δὲ μηδέτερα; 341. σφόδρα γε. 342. οὐκοῦν ἐὰν ἀπολλύηται τὰ κακά, γε μὴ τυγχάνει ὄντα κακά, τί προσήκει τοῖς κακοῖς συναπόλλυσθαι; 343. οὐδέν. 344. ἔσονται ἄρα αἱ μήτε ἀγαθαὶ μήτε κακαὶ ἐπιθυμίαι καὶ ἐὰν ἀπόληται τὰ κακά. 345. φαίνεται. 346. οἷόν τε οὖν ἐστιν ἐπιθυμοῦντα καὶ ἐρῶντα τούτου οὗ ἐπιθυμεῖ καὶ ἐρᾷ μὴ φιλεῖν; 347. οὐκ ἔμοιγε δοκεῖ. 348. ἔσται ἄρα (221c) καὶ τῶν κακῶν ἀπολομένων, ὡς ἔοικεν, φίλ' ἄττα. 349. ναί. 350. οὐκ ἄν, εἴ γε τὸ κακὸν αἴτιον ἦν τοῦ φίλον τι εἶναι, οὐκ ἂν ἦν τούτου ἀπολομένου φίλον ἕτερον ἑτέρῳ. αἰτίας γὰρ ἀπολομένης ἀδύνατόν που ἦν ἔτ' ἐκεῖνο εἶναι, οὗ ἦν αὕτη αἰτία. 351. ὀρθῶς λέγεις. 352. οὐκοῦν ὡμολόγηται ἡμῖν τὸ φίλον φιλεῖν τι καὶ διά τι: καὶ ᾠήθημεν τότε γε διὰ τὸ κακὸν τὸ μήτε ἀγαθὸν μήτε κακὸν τὸ ἀγαθὸν φιλεῖν; 353. ἀληθῆ. (221d) 354. νῦν δέ γε, ὡς ἔοικε, φαίνεται ἄλλη τις αἰτία τοῦ φιλεῖν τε καὶ φιλεῖσθαι. 355. ἔοικεν. 356. ἆρ' οὖν τῷ ὄντι, ὥσπερ ἄρτι ἐλέγομεν, ἐπιθυμία τῆς φιλίας αἰτία, καὶ τὸ ἐπιθυμοῦν φίλον ἐστὶν τούτῳ οὗ ἐπιθυμεῖ καὶ τότε ὅταν ἐπιθυμῇ, δὲ τὸ πρότερον ἐλέγομεν φίλον εἶναι, ὕθλος τις ἦν, ὥσπερ ποίημα μακρὸν συγκείμενον; 357. κινδυνεύει, ἔφη. 358. ἀλλὰ μέντοι, ἦν δ' ἐγώ, τό γε ἐπιθυμοῦν, οὗ ἂν ἐνδεὲς , τούτου (221e) ἐπιθυμεῖ. γάρ; 359. ναί. 360. τὸ δ' ἐνδεὲς ἄρα φίλον ἐκείνου οὗ ἂν ἐνδεὲς ; 361. δοκεῖ μοι. 362. ἐνδεὲς δὲ γίγνεται οὗ ἄν τι ἀφαιρῆται. 363. πῶς δ' οὔ; 364. τοῦ οἰκείου δή, ὡς ἔοικεν, τε ἔρως καὶ φιλία καὶ ἐπιθυμία τυγχάνει οὖσα, ὡς φαίνεται, Μενέξενέ τε καὶ Λύσι. 365. συνεφάτην. 366. ὑμεῖς ἄρα εἰ φίλοι ἐστὸν ἀλλήλοις, φύσει πῃ οἰκεῖοί ἐσθ' ὑμῖν αὐτοῖς. 367. κομιδῇ, ἐφάτην. [221] n’y aura-t-il plus aussi ni faim, ni soif, ni rien de pareil ; ou bien la faim subsistera-t-elle, au moins tant qu’il y aura des hommes et des animaux, mais sans être nuisible ; et la soif et les autres appétits existeront-ils, mais sans être mauvais, puisque le mal sera détruit, ou est-ce une question ridicule de demander ce qui en pareil cas sera ou ne sera pas ? Qui le sait en effet ? En tout cas il y a une chose que nous savons, c’est qu’aujourd’hui la faim est tantôt nuisible, tantôt utile. Est-ce vrai ? — Très vrai. — De même, quand on a soif ou tout autre appétit du même genre, on éprouve à désirer tantôt du plaisir, tantôt de la douleur, tantôt ni l’un ni l’autre. — C’est très vrai. — A supposer que le mal périsse, ce qui n’est pas naturellement un mal devrait-il périr avec le mal ? — Nullement. — Les désirs qui ne sont ni bons ni mauvais subsisteraient donc, même si le mal périssait ? — Il semble. — Est-il possible qu’un homme qui désire et qui est amoureux n’aime pas l’objet de son désir et de son amour ? — Je ne crois pas. — Il y aurait donc, ce semble, même si le mal disparaissait, place pour l’amitié ? — Oui. — Il n’y en aurait plus, si le mal était bien la cause que l’amitié existe ; le mal une fois disparu, aucun être ne serait l’ami d’un autre ; car, la cause disparue, il serait impossible que l’effet de cette cause subsistât. — C’est juste. — N’avons-nous pas admis que l’ami aime quelque chose et à cause de quelque chose, et n’avons-nous pas reconnu alors que c’était à cause du mal que ce qui n’est ni bon ni mauvais aimait le bien ? — C’est vrai. — Mais à présent, semble-t-il, nous découvrons une autre raison d’aimer et d’être aimer. — Il le semble. — Le désir est-il donc réellement, comme nous le disions tout à l’heure, la cause de l’amitié ? Celui qui désire est-il, au moment où il désire, l’ami de l’objet désiré ? et notre discussion précédente sur l’amitié n’est-elle qu’un bavardage, une manière de poème datant de Cronos ? — Je le crains, dit-il. — Mais, repris-je, ce qui désire désire ce dont il a besoin, n’est-ce pas ? — Oui. — Ce qui a besoin est donc ami de ce dont il a besoin ? — Il me semble. — Or, on a besoin de ce dont on est privé ? — Sans doute. — Dès lors c’est ce qui convient, semble-t-il, qui est l’objet de l’amour, de l’amitié et du désir ; cela paraît évident, Ménexène et Lysis. Ils en convinrent tous deux. — Donc, si vous êtes amis l’un de l’autre, c’est que vous avez quelque convenance de nature. — Assurément, dirent-ils ensemble.


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Dernière mise à jour : 14/06/2007