HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre V

Page 747

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[5,747] καὶ κοινῷ λόγῳ νομίσαντα (747a) πρὸς πάντα εἶναι χρησίμους τὰς τῶν ἀριθμῶν διανομὰς καὶ ποικίλσεις, ὅσα τε αὐτοὶ ἐν ἑαυτοῖς ποικίλλονται καὶ ὅσα ἐν μήκεσι καὶ ἐν βάθεσι ποικίλματα, καὶ δὴ καὶ ἐν φθόγγοις καὶ κινήσεσι ταῖς τε κατὰ τὴν εὐθυπορίαν τῆς ἄνω καὶ κάτω φορᾶς καὶ τῆς κύκλῳ περιφορᾶς· πρὸς γὰρ ταῦτα πάντα δεῖ βλέψαντα τόν γε νομοθέτην προστάττειν τοῖς πολίταις πᾶσιν εἰς δύναμιν τούτων μὴ ἀπολείπεσθαι τῆς συντάξεως. (747b) πρός τε γὰρ οἰκονομίαν καὶ πρὸς πολιτείαν καὶ πρὸς τὰς τέχνας πάσας ἓν οὐδὲν οὕτω δύναμιν ἔχει παίδειον μάθημα μεγάλην, ὡς περὶ τοὺς ἀριθμοὺς διατριβή· τὸ δὲ μέγιστον, ὅτι τὸν νυστάζοντα καὶ ἀμαθῆ φύσει ἐγείρει καὶ εὐμαθῆ καὶ μνήμονα καὶ ἀγχίνουν ἀπεργάζεται, παρὰ τὴν αὑτοῦ φύσιν ἐπιδιδόντα θείᾳ τέχνῃ. ταῦτα δὴ πάντα, ἐὰν μὲν ἄλλοις νόμοις τε καὶ ἐπιτηδεύμασιν ἀφαιρῆταί τις τὴν ἀνελευθερίαν καὶ φιλοχρηματίαν ἐκ τῶν ψυχῶν τῶν μελλόντων αὐτὰ (747c) ἱκανῶς τε καὶ ὀνησίμως κτήσεσθαι, καλὰ τὰ παιδεύματα καὶ προσήκοντα γίγνοιτ' ἄν· εἰ δὲ μή, τὴν καλουμένην ἄν τις πανουργίαν ἀντὶ σοφίας ἀπεργασάμενος λάθοι, καθάπερ Αἰγυπτίους καὶ Φοίνικας καὶ πολλὰ ἕτερα ἀπειργασμένα γένη νῦν ἔστιν ἰδεῖν ὑπὸ τῆς τῶν ἄλλων ἐπιτηδευμάτων καὶ κτημάτων ἀνελευθερίας, εἴτε τις νομοθέτης αὐτοῖς φαῦλος ἂν γενόμενος ἐξηργάσατο τὰ τοιαῦτα εἴτε χαλεπὴ τύχη (747d) προσπεσοῦσα εἴτε καὶ φύσις ἄλλη τις τοιαύτη. καὶ γάρ, Μέγιλλέ τε καὶ Κλεινία, μηδὲ τοῦθ' ἡμᾶς λανθανέτω περὶ τόπων ὡς οὐκ εἰσὶν ἄλλοι τινὲς διαφέροντες ἄλλων τόπων πρὸς τὸ γεννᾶν ἀνθρώπους ἀμείνους καὶ χείρους, οἷς οὐκ ἐναντία νομοθετητέον· οἱ μέν γέ που διὰ πνεύματα παντοῖα καὶ δι' εἱλήσεις ἀλλόκοτοί τέ εἰσιν καὶ ἐναίσιοι αὐτῶν, οἱ δὲ δι' ὕδατα, οἱ δὲ καὶ δι' αὐτὴν τὴν ἐκ τῆς γῆς τροφήν, ἀναδιδοῦσαν (747e) οὐ μόνον τοῖς σώμασιν ἀμείνω καὶ χείρω, ταῖς δὲ ψυχαῖς οὐχ ἧττον δυναμένην πάντα τὰ τοιαῦτα ἐμποιεῖν, τούτων δ' αὖ πάντων μέγιστον διαφέροιεν ἂν τόποι χώρας ἐν οἷς θεία τις ἐπίπνοια καὶ δαιμόνων λήξεις εἶεν, τοὺς ἀεὶ κατοικιζομένους ἵλεῳ δεχόμενοι καὶ τοὐναντίον. οἷς γε νοῦν ἔχων νομοθέτης, ἐπισκεψάμενος ὡς ἄνθρωπον οἷόν τ' ἐστὶν σκοπεῖν τὰ τοιαῦτα, οὕτω πειρῷτ' ἂν τιθέναι τοὺς νόμους. δὴ καὶ σοὶ ποιητέον, Κλεινία· πρῶτον τρεπτέον ἐπὶ τὰ τοιαῦτα μέλλοντί γε κατοικίζειν χώραν. (Κλεινίας ) ἀλλ', ξένε Ἀθηναῖε, λέγεις τε παγκάλως ἐμοί τε οὕτως ποιητέον. [5,747] car nous devons nous persuader unanimement (747a) qu'il est utile à toute sorte d'égards de connaître les divisions et les diverses combinaisons des nombres, tant celles qu'ils comportent en eux-mêmes que celles qui s'appliquent aux grandeurs, aux profondeurs et aux sons et aux mouvements en ligne droite, montante ou descendante, ou en sens circulaire. C'est au législateur à considérer tout cela ; c'est à lui de prescrire à tous les citoyens de faire tous leurs efforts pour ne pas enfreindre l'ordre prescrit en toutes ces choses ; car pour l'administration des affaires domestiques ou publiques et pour tous les arts, on ne peut donner à l'enfance aucun enseignement qui ait autant d'efficacité que l'étude des nombres. Mais le plus grand avantage qu'elle procure, c'est qu'elle éveille les esprits naturellement endormis et rebelles à la science, qu'elle leur donne de la facilité pour apprendre, de la mémoire, de la pénétration et, par un art divin, leur fait faire des progrès en dépit de la nature. Il y a donc rien de plus beau et de plus convenable que les leçons de cette science, à condition que, par d'autres lois et d'autres institutions, on retranche la bassesse et l'amour de l'argent de l'âme de ceux qui doivent tirer le profit convenable de ces leçons. Autrement, c'est à proprement parler des fourbes qu'on fera d'eux sans s'en apercevoir, et non des gens habiles, comme on peut le voir à présent chez les Égyptiens, les Phéniciens et chez beaucoup d'autres peuples, qui sont devenus tels par suite de leurs autres professions et de leur amour du lucre, soit que la faute en soit à un mauvais législateur, ou à un mauvais coup de la fortune, ou à un mauvais naturel. Car il ne faut pas oublier, Mégillos et Clinias, qu'il y a des lieux bien plus propres que d'autres à rendre les hommes meilleurs ou pires, et qu'il ne faut pas que les lois soient contraires au climat. Ici, des vents de toutes sortes et la chaleur du soleil donnent aux gens un tempérament extraordinaire ou régulier; là, ce sont les eaux; ailleurs la nourriture qu'ils tirent du sol non seulement produit des corps meilleurs ou pires, mais n'est pas moins efficace pour mettre dans les âmes ces diverses qualités. Mais, de tous ces pays, les plus favorisés sont ceux où règne je ne sais duel souffle divin, et qui sont tombés en partage à des démons qui accueillent favorablement ceux qui viennent successivement s'y établir; là où ce souffle manque, c'est le contraire qui se produit. Voilà ce qu'un législateur intelligent doit examiner et reconnaître, autant qu'un homme peut le faire, avant d'essayer de porter ses lois. C'est aussi ce que tu dois faire, Clinias; c'est par là que tu dois commencer, puisque tu as une colonie à fonder. CLINIAS C'est fort bien dit, étranger athénien; c'est ce que j'ai à faire.


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Dernière mise à jour : 17/01/2007