[542] (542a) ἵνα μὴ ἐπιδείξῃς ὡς δεινὸς εἶ τὴν περὶ Ὁμήρου σοφίαν.
εἰ μὲν οὖν τεχνικὸς ὤν, ὅπερ νυνδὴ ἔλεγον,
περὶ Ὁμήρου ὑποσχόμενος ἐπιδείξειν ἐξαπατᾷς
με, ἄδικος εἶ, εἰ δὲ μὴ τεχνικὸς εἶ, ἀλλὰ θείᾳ μοίρᾳ κατεχόμενος
ἐξ Ὁμήρου μηδὲν εἰδὼς πολλὰ καὶ καλὰ λέγεις περὶ τοῦ
ποιητοῦ, ὥσπερ ἐγὼ εἶπον περὶ σοῦ, οὐδὲν ἀδικεῖς. ἑλοῦ οὖν
πότερα βούλει νομίζεσθαι ὑπὸ ἡμῶν ἄδικος ἀνὴρ εἶναι ἢ θεῖος.
170. (542b) (Ἴων)
πολὺ διαφέρει, ὦ Σώκρατες, πολὺ γὰρ κάλλιον τὸ θεῖον νομίζεσθαι.
171. (Σωκράτης)
τοῦτο τοίνυν τὸ κάλλιον ὑπάρχει σοι παρ' ἡμῖν, ὦ Ἴων, θεῖον
εἶναι καὶ μὴ τεχνικὸν περὶ Ὁμήρου ἐπαινέτην.
| [542] afin d’éviter de me montrer que tu es habile dans la science d’Homère. Si tu es un
homme de métier, dans le sens où je le disais tout à l’heure, et que tu me trompes, après
m’avoir promis de me donner un échantillon de tes connaissances sur Homère, tu me
frustres.
Si au contraire, tu n’es pas un homme de métier, et que, possédé par Homère en vertu
d’un don divin, tu dises, sans rien savoir, beaucoup de belles choses sur ce poète,
comme j’en ai dit sur toi, tu ne me frustres pas. Choisis-donc ! Veux-tu être considéré
par nous comme un tricheur ou comme un homme divin ?
(Ion)
Ce sont là choses bien différentes, Socrate. Car il est beaucoup plus beau de passer
pour un homme divin.
(Socrate)
Eh bien, nous te l’accordons, ce titre plus beau, Ion, d’être par une inspiration divine
et non en vertu d’un métier, le panégyriste d’Homère.
|