[368] ἧς αὖ σὺ τέχνης ἔτι μᾶλλον ἐπιστήμων οἴει
(368a) εἶναι ἢ τῶν ἔμπροσθεν. ἦ γάρ, ὦ Ἱππία;
(Ἱππίας) ναί.
(Σωκράτης)
οὐκοῦν καὶ ἐν ἀστρονομίᾳ ταὐτὰ ταῦτά ἐστιν;
(Ἱππίας)
εἰκός γε, ὦ Σώκρατες.
(Σωκράτης)
καὶ ἐν ἀστρονομίᾳ ἄρα εἴπερ τις καὶ ἄλλος ψευδής, ὁ ἀγαθὸς
ἀστρονόμος ψευδὴς ἔσται, ὁ δυνατὸς ψεύδεσθαι. οὐ γὰρ ὅ γε
ἀδύνατος, ἀμαθὴς γάρ.
(Ἱππίας)
φαίνεται οὕτως.
(Σωκράτης)
ὁ αὐτὸς ἄρα καὶ ἐν ἀστρονομίᾳ ἀληθής τε καὶ ψευδὴς ἔσται.
(Ἱππίας)
ἔοικεν.
(Σωκράτης)
ἴθι δή, ὦ Ἱππία, ἀνέδην οὑτωσὶ ἐπίσκεψαι κατὰ
(368b) πασῶν τῶν ἐπιστημῶν, εἴ που ἔστιν ἄλλως ἔχον ἢ οὕτως.
πάντως δὲ πλείστας τέχνας πάντων σοφώτατος εἶ ἀνθρώπων, ὡς
ἐγώ ποτέ σου ἤκουον μεγαλαυχουμένου, πολλὴν σοφίαν καὶ
ζηλωτὴν σαυτοῦ διεξιόντος ἐν ἀγορᾷ ἐπὶ ταῖς τραπέζαις. ἔφησθα δὲ
ἀφικέσθαι ποτὲ εἰς Ὀλυμπίαν ἃ εἶχες περὶ τὸ σῶμα ἅπαντα σαυτοῦ
ἔργα ἔχων, πρῶτον μὲν δακτύλιον - ἐντεῦθεν γὰρ ἤρχου - ὃν εἶχες
σαυτοῦ ἔχειν (368c) ἔργον, ὡς ἐπιστάμενος δακτυλίους γλύφειν, καὶ ἄλλην
σφραγῖδα σὸν ἔργον, καὶ στλεγγίδα καὶ λήκυθον ἃ αὐτὸς ἠργάσω,
ἔπειτα ὑποδήματα ἃ εἶχες ἔφησθα αὐτὸς σκυτοτομῆσαι, καὶ τὸ
ἱμάτιον ὑφῆναι καὶ τὸν χιτωνίσκον, καὶ ὅ γε πᾶσιν ἔδοξεν
ἀτοπώτατον καὶ σοφίας πλείστης ἐπίδειγμα, ἐπειδὴ τὴν ζώνην
ἔφησθα τοῦ χιτωνίσκου, ἣν εἶχες, εἶναι μὲν οἷαι αἱ Περσικαὶ τῶν
πολυτελῶν, ταύτην δὲ αὐτὸς πλέξαι, πρὸς δὲ τούτοις ποιήματα ἔχων
ἐλθεῖν, καὶ ἔπη καὶ τραγῳδίας
(368d) καὶ διθυράμβους, καὶ καταλογάδην πολλοὺς λόγους καὶ
παντοδαποὺς συγκειμένους, καὶ περὶ τῶν τεχνῶν δὴ ὧν ἄρτι ἐγὼ
ἔλεγον ἐπιστήμων ἀφικέσθαι διαφερόντως τῶν ἄλλων, καὶ περὶ
ῥυθμῶν καὶ ἁρμονιῶν καὶ γραμμάτων ὀρθότητος, καὶ ἄλλα ἔτι πρὸς
τούτοις πάνυ πολλά, ὡς ἐγὼ δοκῶ μνημονεύειν, καίτοι τό γε
μνημονικὸν ἐπελαθόμην σου, ὡς ἔοικε, τέχνημα, ἐν ᾧ σὺ οἴει
λαμπρότατος εἶναι, οἶμαι δὲ καὶ
(368e) ἄλλα πάμπολλα ἐπιλελῆσθαι. ἀλλ' ὅπερ ἐγὼ λέγω, καὶ εἰς τὰς
σαυτοῦ τέχνας βλέψας - ἱκαναὶ δέ - καὶ εἰς τὰς τῶν ἄλλων εἰπέ μοι,
ἐάν που εὕρῃς ἐκ τῶν ὡμολογημένων ἐμοί τε καὶ σοί, ὅπου ἐστὶν ὁ
μὲν ἀληθής, ὁ δὲ ψευδής, χωρὶς καὶ οὐχ ὁ αὐτός; ἐν ᾗτινι βούλει σοφίᾳ
τοῦτο σκέψαι ἢ πανουργίᾳ
| [368] C’est un art où tu crois être plus savant encore que dans les précédents,
n’est-ce pas, Hippias ?
(HIPPIAS)
Oui.
(SOCRATE)
Eh bien, en astronomie aussi, n’en est-il pas de même ?
(HIPPIAS)
C’est du moins vraisemblable, Socrate.
(SOCRATE)
Donc, en astronomie aussi, s’il y a un menteur, c’est le bon astronome qui sera
le menteur, étant l’homme capable de mentir ; ce n’est pas en effet celui qui
est un incapable, car il est ignorant.
(HIPPIAS)
Evidemment.
(SOCRATE)
J’en conclus qu’en astronomie aussi, c’est le même homme qui dit la vérité et
qui ment.
(HIPPIAS)
Il le semble.
(SOCRATE)
X. — Allons, Hippias, fais ainsi à loisir la revue de toutes les sciences et
vois s’il n’en est pas de même pour toutes. Tu es certainement l’homme le plus
habile du monde dans la plupart des arts. Ne t’ai-je pas entendu autrefois t’en
vanter, en énumérant tes multiples et enviables talents sur l’agora devant les
comptoirs des banquiers ? Tu disais que tu étais venu un jour à Olympie n’ayant
rien sur le corps qui ne fût l’oeuvre de tes mains ; d’abord l’anneau que tu
portais — c’est par là que tu commenças — était ton ouvrage, car tu savais
ciseler un anneau ; après cela ton cachet aussi, puis ton étrille et ta burette
à huile, que tu avais fabriqués toi-même ; tu affirmais ensuite que tu avais
taillé toi-même tes chaussures et tissé ton manteau et ta tunique. Mais ce qui
parut le plus étonnant à tous tes auditeurs et montra le mieux l’étendue de tes
connaissances, ce fut lorsque tu affirmas que la ceinture de ta tunique était
pareille aux plus riches ceintures persanes et que tu l’avais tressée toi-même.
En outre, tu apportais avec toi des poèmes, épopées, tragédies, dithyrambes, et
beaucoup de discours en prose de toute espèce ; et, sur les arts dont je parlais
tout à l’heure, tu te présentais comme un homme plus entendu que personne, ainsi
qu’aux rythmes, aux modes de musique, à la grammaire et à quantité d’autres
choses, si je m’en rapporte à mes souvenirs. Et encore j’ai oublié ta
mnémotechnie, en quoi tu penses t’être spécialement distingué, et sans doute une
foule d’autres choses qui ne me reviennent pas. Mais voici ce que je veux dire :
considère les arts que tu possèdes — et ils sont en nombre suffisant — et les
arts des autres, et dis-moi si, d’après ce que nous avons admis d’un commun
accord, tu en vois un seul où l’homme véridique se distingue du menteur et où
ils ne soient pas le même homme. Tu peux chercher si c’est vrai dans n’importe
quel genre de talent ou d’adresse,
|