[363] Ἱππίας ἐλαττών.
(363a) (Εὔδικος)
σὺ δὲ δὴ τί σιγᾷς, ὦ Σώκρατες, Ἱππίου τοσαῦτα ἐπιδειξαμένου, καὶ
οὐχὶ ἢ συνεπαινεῖς τι τῶν εἰρημένων ἢ καὶ ἐλέγχεις, εἴ τί σοι μὴ
καλῶς δοκεῖ εἰρηκέναι; ἄλλως τε ἐπειδὴ καὶ αὐτοὶ λελείμμεθα, οἳ
μάλιστ' ἂν ἀντιποιησαίμεθα μετεῖναι ἡμῖν τῆς ἐν φιλοσοφίᾳ διατριβῆς.
(Σωκράτης)
καὶ μήν, ὦ Εὔδικε, ἔστι γε ἃ ἡδέως ἂν πυθοίμην
(363b) Ἱππίου ὧν νυνδὴ ἔλεγεν περὶ Ὁμήρου. καὶ γὰρ τοῦ σοῦ πατρὸς
Ἀπημάντου ἤκουον ὅτι ἡ Ἰλιὰς κάλλιον εἴη ποίημα τῷ Ὁμήρῳ ἢ ἡ
Ὀδύσσεια, τοσούτῳ δὲ κάλλιον, ὅσῳ ἀμείνων Ἀχιλλεὺς Ὀδυσσέως
εἴη, ἑκάτερον γὰρ τούτων τὸ μὲν εἰς Ὀδυσσέα ἔφη πεποιῆσθαι, τὸ δ'
εἰς Ἀχιλλέα. περὶ ἐκείνου οὖν ἡδέως ἄν, εἰ βουλομένῳ ἐστὶν Ἱππίᾳ,
ἀναπυθοίμην ὅπως αὐτῷ δοκεῖ περὶ τοῖν ἀνδροῖν τούτοιν, πότερον
(363c) ἀμείνω φησὶν εἶναι, ἐπειδὴ καὶ ἄλλα πολλὰ καὶ παντοδαπὰ
ἡμῖν ἐπιδέδεικται καὶ περὶ ποιητῶν τε ἄλλων καὶ περὶ Ὁμήρου.
(Εὔδικος)
ἀλλὰ δῆλον ὅτι οὐ φθονήσει (Ἱππίας), ἐάν τι αὐτὸν ἐρωτᾷς,
ἀποκρίνεσθαι. ἦ γάρ, ὦ Ἱππία, ἐάν τι ἐρωτᾷ σε (Σωκράτης), ἀποκρινῇ;
ἢ πῶς ποιήσεις;
(Ἱππίας)
καὶ γὰρ ἂν δεινὰ ποιοίην, ὦ Εὔδικε, εἰ Ὀλυμπίαζε μὲν εἰς τὴν τῶν
Ἑλλήνων πανήγυριν, ὅταν τὰ Ὀλύμπια ᾖ,
(363d) ἀεὶ ἐπανιὼν οἴκοθεν ἐξ Ἤλιδος εἰς τὸ ἱερὸν παρέχω ἐμαυτὸν
καὶ λέγοντα ὅτι ἄν τις βούληται ὧν ἄν μοι εἰς ἐπίδειξιν
παρεσκευασμένον ᾖ, καὶ ἀποκρινόμενον τῷ βουλομένῳ ὅτι ἄν τις
ἐρωτᾷ, νῦν δὲ τὴν Σωκράτους ἐρώτησιν φύγοιμι.
| [363] (HIPPIAS) MINEUR (Sur le Mensonge).
(EUDICOS)
I. — Mais toi, Socrate, pourquoi ne dis-tu rien, après cette ample dissertation
d’Hippias ? Pourquoi ne loues-tu pas avec nous tel ou tel point de son discours,
ou ne le réfutes-tu pas, si tu crois qu’il a fait quelque erreur, d’autant plus
que nous restons seuls, entre gens qui prétendent le plus vivement s’intéresser
aux entretiens philosophiques ?
(SOCRATE)
A vrai dire, Eudicos, il y a, dans ce qu’il a dit tout à l’heure sur Homère, des
points sur lesquels je l’interrogerais volontiers. Ainsi j’ai entendu ton père
Apèmantos dire qu’entre les oeuvres d’Homère, l’Iliade était plus belle que
l’Odyssée, d’autant plus belle qu’Achille est meilleur qu’Ulysse ; car il
prétendait que de ces deux poèmes, l’un avait été composé en l’honneur d’Ulysse,
l’autre en l’honneur d’Achille. J’interrogerais donc volontiers Hippias, s’il
s’y prêtait, sur ce qu’il pense de ces deux héros, lequel est à son avis le
meilleur, puisque aussi bien il a traité tant de questions variées à propos
d’autres poètes et d’Homère en particulier.
(EUDICOS)
II. — Eh bien, il est certain qu’Hippias ne refusera pas, si tu lui fais quelque
question, de te répondre. N’est-ce pas, Hippias, que, si Socrate t’interroge, tu
lui répondras ? Quelle est ton intention ?
(HIPPIAS)
Vraiment, Eudicos, je me conduirais d’une façon bien étrange, si moi, qui ne
manque pas de venir d’Élis, où j’habite, à Olympie, dans l’assemblée solennelle
des Grecs, chaque fois que reviennent les jeux, moi qui me rends dans le temple
et m’offre à discourir, à la demande du premier venu, sur les sujets que j’ai
préparés en vue de la séance que je dois donner et pour répondre à toute
question qu’on veut me poser, je me dérobais aujourd’hui aux questions de Socrate.
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