HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Hipparque, dialogue complet

Page 227

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[227] (227a) (ΕΤΑΙΡΟΣ) Ἔγωγε. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἔστιν οὖν ὅτῳ ἀγαθόν ἐστι ζημιοῦσθαι; (ΕΤΑΙΡΟΣ) Οὐδενί. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀλλὰ κακόν; (ΕΤΑΙΡΟΣ) Ναί. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Βλάπτονται ὑπὸ τῆς ζημίας ἄρα ἄνθρωποι. (ΕΤΑΙΡΟΣ) Βλάπτονται. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Κακὸν ἄρα ζημία. (ΕΤΑΙΡΟΣ) Ναί. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἐναντίον δὲ τῇ ζημίᾳ τὸ κέρδος. (ΕΤΑΙΡΟΣ) Ἐναντίον. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀγαθὸν ἄρα τὸ κέρδος. (ΕΤΑΙΡΟΣ) Ναί. (227b) (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Τοὺς οὖν τὸ ἀγαθὸν φιλοῦντας φιλοκερδεῖς καλεῖς. (ΕΤΑΙΡΟΣ) Ἔοικεν. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐ μανικούς γε, ἑταῖρε, λέγεις τοὺς φιλοκερδεῖς. ἀλλὰ σὺ αὐτὸς πότερον φιλεῖς ἂν ἀγαθὸν , οὐ φιλεῖς; (ΕΤΑΙΡΟΣ) Ἔγωγε. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἔστι δέ τι ἀγαθόν, οὐ φιλεῖς, ἀλλὰ κακόν; (ΕΤΑΙΡΟΣ) Μὰ Δί' οὐκ ἔγωγε. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀλλὰ πάντα τὰ ἀγαθὰ ἴσως φιλεῖς. (ΕΤΑΙΡΟΣ) Ναί. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἐροῦ δὴ καὶ ἐμὲ εἰ οὐ καὶ ἐγώ· ὁμολογήσω γὰρ καὶ (227c) ἐγώ σοι φιλεῖν τἀγαθά. ἀλλὰ πρὸς ἐμοὶ καὶ σοὶ οἱ ἄλλοι ἄνθρωποι ἅπαντες οὐ δοκοῦσί σοι τἀγαθὰ φιλεῖν, τὰ δὲ κακὰ μισεῖν; (ΕΤΑΙΡΟΣ) Ἔμοιγε φαίνεται. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Τὸ δὲ κέρδος ἀγαθὸν ὡμολογήσαμεν; (ΕΤΑΙΡΟΣ) Ναί. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Πάντες αὖ φιλοκερδεῖς φαίνονται τοῦτον τὸν τρόπον· ὃν δὲ τὸ πρότερον ἐλέγομεν, οὐδεὶς ἦν φιλοκερδής. ποτέρῳ οὖν ἄν τις τῷ λόγῳ χρώμενος οὐκ ἂν ἐξαμαρτάνοι; (ΕΤΑΙΡΟΣ) Εἴ τις, Σώκρατες οἶμαι ὀρθῶς λαμβάνοι τὸν (227d) φιλοκερδῆ. ὀρθῶς δ' ἐστὶ τοῦτον ἡγεῖσθαι φιλοκερδῆ, ὃς ἂν σπουδάζῃ ἐπὶ τούτοις καὶ ἀξιοῖ κερδαίνειν ἀπ' αὐτῶν, ἀφ' ὧν οἱ χρηστοὶ οὐ τολμῶσι κερδαίνειν. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀλλ' ὁρᾷς, γλυκύτατε, τὸ κερδαίνειν ἄρτι ὡμολογήσαμεν εἶναι ὠφελεῖσθαι. (ΕΤΑΙΡΟΣ) Τί οὖν δὴ τοῦτο; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ)¯ ῾Ότι καὶ τόδε αὐτῷ προσωμολογήσαμεν, βούλεσθαι τὰ ἀγαθὰ πάντας καὶ ἀεί. (ΕΤΑΙΡΟΣ) Ναί. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκοῦν καὶ οἱ ἀγαθοὶ πάντα τὰ κέρδη βούλονται ἔχειν, εἴπερ ἀγαθά γέ ἐστιν. (227e) (ΕΤΑΙΡΟΣ) Οὐκ ἀφ' ὧν γε μέλλουσιν, Σώκρατες, βλαβήσεσθαι τῶν κερδῶν. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Βλαβήσεσθαι δὲ λέγεις ζημιώσεσθαι ἄλλο τι; (ΕΤΑΙΡΟΣ) Οὔκ, ἀλλὰ ζημιώσεσθαι λέγω. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ὑπὸ τοῦ κέρδους οὖν ζημιοῦνται ὑπὸ τῆς ζημίας ἄνθρωποι; (ΕΤΑΙΡΟΣ) Υπὸ ἀμφοτέρων· καὶ γὰρ ὑπὸ τῆς ζημίας ζημιοῦνται καὶ ὑπὸ τοῦ κέρδους τοῦ πονηροῦ. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) δοκεῖ οὖν τί σοι χρηστὸν καὶ ἀγαθὸν πρᾶγμα πονηρὸν εἶναι; (ΕΤΑΙΡΟΣ) Οὐκ ἔμοιγε. [227] (227a) (L'ANONYME) Oui. (SOCRATE) La perte est-elle un bien pour celui qui l'éprouve? (L'ANONYME) Non, certainement. (SOCRATE) N'est-ce pas un mal? (L'ANONYME) Sans doute. (SOCRATE) Perdre est-ce éprouver du dommage ? (L'ANONYME) C'est éprouver du dommage. (SOCRATE) La perte est donc un mal ? (L'ANONYME) Oui. (SOCRATE) Le gain est le contraire de la perte ? (L'ANONYME) Le contraire. (SOCRATE) Le gain est donc un bien? (L'ANONYME) Oui, vraiment. (227b) (SOCRATE) Ainsi donc, aimer le bien, voilà ce que tu appelles aimer le gain ? (L'ANONYME) Il semble. (SOCRATE) Du moins, tu conviens, ô mon ami, que ceux qui aiment le gain ne sont pas des insensés. Mais toi-même, aimes-tu ou n'aimes-tu pas ce qui est bon? (L'ANONYME) Je l'aime. (SOCRATE) Y a-t-il quelque bien que tu n'aimes pas, ou préfères-tu le mal ? (L'ANONYME) Non, certes, par Jupiter ! (SOCRATE) Tu aimes peut-être tout ce qui est bon ? (L'ANONYME) Oui. (SOCRATE) Interroge-moi à ton tour ; et je t'avouerai que moi (227c) aussi j'aime tout ce qui est bon. Mais, outre toi et moi, est-ce que les autres hommes ne te paraissent pas aussi aimer le bien et haïr le mal? (L'ANONYME) Ils me le paraissent. (SOCRATE) Et nous sommes convenus que le gain était un bien? (L'ANONYME) Cela est vrai. (SOCRATE) Maintenant, tous les hommes paraissent aimer le gain, tandis qu'auparavant nous ne pouvions trouver personne qui l'aimât. Laquelle de ces deux propositions adopterons-nous pour ne pas nous tromper? (L'ANONYME) Pour cela, Socrate, il faut, je pense, bien concevoir (227d) celui qui aime le gain ; et l'idée qu'il faut s'en faire, est, selon moi, celle d'un homme qui croit qu'il peut gagner là où les honnêtes gens ne l'osent pas. (SOCRATE) Mais, mon très cher, ne vois-tu pas que nous venons de convenir tout à l'heure que gagner, c'est faire quelque profit? (L'ANONYME) Qu'en veux-tu conclure? (SOCRATE) Et nous sommes aussi convenus que tous les hommes aiment le bien ? (L'ANONYME) Oui. (SOCRATE) Les honnêtes gens aiment donc toute espèce de gain, si tout gain est un bien? (227e) (L'ANONYME) Oui, mais non pas cette espèce de gain par lequel ils peuvent éprouver du dommage. (SOCRATE) Éprouver du dommage, est-ce éprouver une perte, ou l'entends-tu autrement? (L'ANONYME) Non; c'est éprouver une perte. (SOCRATE) Eh bien! éprouve-t-on une perte, en gagnant ou en perdant ? (L'ANONYME) Mais des deux manières ; en perdant, ou en faisant un mauvais gain. (SOCRATE) Et quelque chose de bon et d'utile peut-il être mauvais, selon toi? (L'ANONYME) Non, certainement.


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Dernière mise à jour : 30/08/2007