HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Gorgias



Texte grec :

[522] καὶ (522a) ἰσχναίνων καὶ πνίγων ἀπορεῖν ποιεῖ, πικρότατα πώματα διδοὺς καὶ πεινῆν
καὶ διψῆν ἀναγκάζων, οὐχ ὥσπερ ἐγὼ πολλὰ καὶ ἡδέα καὶ παντοδαπὰ ηὐώχουν
ὑμᾶς· ” τί ἂν οἴει ἐν τούτῳ τῷ κακῷ ἀποληφθέντα ἰατρὸν ἔχειν εἰπεῖν; ἢ εἰ εἴποι
τὴν ἀλήθειαν, ὅτι “ταῦτα πάντα ἐγὼ ἐποίουν, ὦ παῖδες, ὑγιεινῶς,” πόσον τι οἴει
ἂν ἀναβοῆσαι τοὺς τοιούτους δικαστάς; οὐ μέγα;
(Καλλίκλης) ἴσως· οἴεσθαί γε χρή.
(Σωκράτης)
οὐκοῦν οἴει ἐν πάσῃ ἀπορίᾳ ἂν αὐτὸν ἔχεσθαι ὅτι (522b) χρὴ εἰπεῖν;
(Καλλίκλης) πάνυ γε.
(Σωκράτης)
τοιοῦτον μέντοι καὶ ἐγὼ οἶδα ὅτι πάθος πάθοιμι ἂν εἰσελθὼν εἰς δικαστήριον.
οὔτε γὰρ ἡδονὰς ἃς ἐκπεπόρικα ἕξω αὐτοῖς λέγειν, ἃς οὗτοι εὐεργεσίας καὶ
ὠφελίας νομίζουσιν, ἐγὼ δὲ οὔτε τοὺς πορίζοντας ζηλῶ οὔτε οἷς πορίζεται· ἐάν
τέ τίς με ἢ νεωτέρους φῇ διαφθείρειν ἀπορεῖν ποιοῦντα, ἢ τοὺς πρεσβυτέρους
κακηγορεῖν λέγοντα πικροὺς λόγους ἢ ἰδίᾳ ἢ δημοσίᾳ, οὔτε τὸ ἀληθὲς ἕξω εἰπεῖν,
ὅτι δικαίως (522c) πάντα ταῦτα ἐγὼ λέγω, καὶ πράττω τὸ ὑμέτερον δὴ τοῦτο, ὦ
ἄνδρες δικασταί, οὔτε ἄλλο οὐδέν· ὥστε ἴσως, ὅτι ἂν τύχω, τοῦτο πείσομαι.
(Καλλίκλης)
δοκεῖ οὖν σοι, ὦ Σώκρατες, καλῶς ἔχειν ἄνθρωπος ἐν πόλει οὕτως διακείμενος
καὶ ἀδύνατος ὢν ἑαυτῷ βοηθεῖν;
(Σωκράτης)
εἰ ἐκεῖνό γε ἓν αὐτῷ ὑπάρχοι, ὦ Καλλίκλεις, ὃ σὺ πολλάκις ὡμολόγησας· εἰ
βεβοηθηκὼς εἴη αὑτῷ, μήτε περὶ (522d) ἀνθρώπους μήτε περὶ θεοὺς ἄδικον
μηδὲν μήτε εἰρηκὼς μήτε εἰργασμένος. αὕτη γὰρ τῆς βοηθείας ἑαυτῷ πολλάκις
ἡμῖν ὡμολόγηται κρατίστη εἶναι. εἰ μὲν οὖν ἐμέ τις ἐξελέγχοι ταύτην τὴν
βοήθειαν ἀδύνατον ὄντα ἐμαυτῷ καὶ ἄλλῳ βοηθεῖν, αἰσχυνοίμην ἂν καὶ ἐν
πολλοῖς καὶ ἐν ὀλίγοις ἐξελεγχόμενος καὶ μόνος ὑπὸ μόνου, καὶ εἰ διὰ ταύτην
τὴν ἀδυναμίαν ἀποθνῄσκοιμι, ἀγανακτοίην ἄν· εἰ δὲ κολακικῆς ῥητορικῆς ἐνδείᾳ
τελευτῴην ἔγωγε, εὖ οἶδα ὅτι ῥᾳδίως ἴδοις ἄν με φέροντα (522e) τὸν θάνατον.
αὐτὸ μὲν γὰρ τὸ ἀποθνῄσκειν οὐδεὶς φοβεῖται, ὅστις μὴ παντάπασιν ἀλόγιστός
τε καὶ ἄνανδρός ἐστιν, τὸ δὲ ἀδικεῖν φοβεῖται· πολλῶν γὰρ ἀδικημάτων γέμοντα
τὴν ψυχὴν εἰς Ἅιδου ἀφικέσθαι πάντων ἔσχατον κακῶν ἐστιν. εἰ δὲ βούλει, σοὶ
ἐγώ, ὡς τοῦτο οὕτως ἔχει, ἐθέλω λόγον λέξαι.
(Καλλίκλης) ἀλλ' ἐπείπερ γε καὶ τἆλλα ἐπέρανας, καὶ τοῦτο πέρανον.

Traduction française :

[522] vous amaigrissant et vous étouffant, en vous donnant des potions très amères, et vous faisant souffrir la faim et la soif, au lieu de vous régaler comme moi de mets de toute espèce, en grand nombre et agréables au goût." Que penses-tu que dirait un médecin surpris dans un danger si pressant? Répondrait-il, ce qui est vrai : "Enfants, je n'ai fait tout cela que pour vous conserver la santé?" Comment crois-tu que de tels juges se récrieraient à cette réponse? De toutes leurs forces, n'est-ce pas?-CALLICLÈS. Sans doute ; il y a du moins tout lieu de le croire. -SOCRATE. Ce médecin donc ne se trouvera-t-il pas, à ton avis, dans le plus grand embarras sur ce qu'il doit dire? - CALLICLÈS. Assurément. LXXVIII. - SOCRATE. Pour moi, je sais bien que la même chose m'arrivera, si jamais je dois comparaître devant un tribunal. Car je ne pourrai pas parler aux unes de plaisirs que je leur aie procurés, ces plaisirs qu'ils comptent seuls pour des bienfaits et des services, et que je n'envie, moi, ni à ceux qui les procurent, ni ä ceux qui en jouissent. Si quelqu'un m'accuse, ou de corrompre la jeunesse en remplissant son esprit de doutes, ou d'insulter aux hommes d'un âge plus avancé par des paroles d'une insolence amère, soit en particulier, soit en public, je ne pourrai ni répondre, ce qui pourtant est vrai : "Si je parle de la sorte, c'est avec justice, et je ne le fais que pour votre avantage, juges! ni dire aucune autre chose." Ainsi, je dois m'attendre à tout ce qu'il plaira au sort d'ordonuer. - CALLICLÈS. Te semble-t-il, Socrate, qu'il soit beau pour un homme d'être dans une semblable position, qui le met hors d'état de se secourir lui-même? - SOCAATE. Oui, Calliclès, du moins s'il se trouve en lui un avantage, qu'à plusieurs reprises tu as reconnu véritable : je veux dire, s'il peut produire pour sa défense, de n'avoir aucune parole, aucune action injuste à se reprocher, ni envers les dieux, ni envers les hommes. Car nous avons reconnu plus d'une fois que ce secours est le meilleur qu'on puisse s'assurer. Si l'on me prouvait donc que je suis incapable de me donner ce secours à moi-même ou à quelque autre, je rougirais, devant peu, comme devant beaucoup de personnes, et même vis-à-vis de moi seul, d'être pris en défaut sur ce point, et je serais au désespoir qu'une pareille impuissance fût cause de ma mort. Mais si je perdais la vie, faute d'avoir quelque usage de la rhétorique flatteuse, je suis bien sûr que tu me verrais supporter la mort de bonne grâce. Aussi bien personne ne craint la mort en elle-même, à moins d'être tout à fait insensé et lâche. Ce qu'on craint, c'est de commettre l'injustice; et, en effet, le plus grand de tous les malheurs est de descendre aux enfers avec une âme chargée d'injustices. J'ai envie, si tu le veux bien, de te montrer par un récit la vérité sur ce point. - CALLICLÈS. Puisque tu as achevé tout le reste, achève encore ceci.





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Dernière mise à jour : 25/11/2005