| Texte grec :
 
 
  
  
   | [521] (521a) (Καλλίκλης) ἔστιν. (Σωκράτης)
 ἐπὶ ποτέραν οὖν με παρακαλεῖς τὴν θεραπείαν τῆς πόλεως, διόρισόν μοι·  τὴν τοῦ
 διαμάχεσθαι Ἀθηναίοις ὅπως ὡς βέλτιστοι ἔσονται, ὡς ἰατρόν, ἢ ὡς
 διακονήσοντα καὶ πρὸς χάριν ὁμιλήσοντα; τἀληθῆ μοι εἰπέ, ὦ Καλλίκλεις·
 δίκαιος γὰρ εἶ, ὥσπερ ἤρξω παρρησιάζεσθαι πρὸς ἐμέ, διατελεῖν ἃ νοεῖς λέγων.
 καὶ νῦν εὖ καὶ γενναίως εἰπέ.
 (Καλλίκλης) λέγω τοίνυν ὅτι ὡς διακονήσοντα.
 (521b) (Σωκράτης)
 κολακεύσοντα ἄρα με, ὦ γενναιότατε, παρακαλεῖς.
 (Καλλίκλης)
 εἴ σοι Μυσόν γε ἥδιον καλεῖν, ὦ Σώκρατες·  ὡς εἰ μὴ ταῦτά γε ποιήσεις —
 (Σωκράτης)
 μὴ εἴπῃς ὃ πολλάκις εἴρηκας, ὅτι ἀποκτενεῖ με ὁ βουλόμενος, ἵνα μὴ αὖ καὶ ἐγὼ
 εἴπω, ὅτι Πονηρός γε ὢν ἀγαθὸν ὄντα·  μηδ' ὅτι ἀφαιρήσεται ἐάν τι ἔχω, ἵνα μὴ αὖ
 ἐγὼ εἴπω ὅτι ἀλλ' ἀφελόμενος οὐχ ἕξει ὅτι χρήσεται αὐτοῖς, ἀλλ' ὥσπερ με
 ἀδίκως ἀφείλετο, οὕτως καὶ (521c) λαβὼν ἀδίκως χρήσεται, εἰ δὲ ἀδίκως, αἰσχρῶς,
 εἰ δὲ αἰσχρῶς, κακῶς.
 (Καλλίκλης)
 ὥς μοι δοκεῖς, ὦ Σώκρατες, πιστεύειν μηδ' ἂν ἓν τούτων παθεῖν, ὡς οἰκῶν
 ἐκποδὼν καὶ οὐκ ἂν εἰσαχθεὶς εἰς δικαστήριον ὑπὸ πάνυ ἴσως μοχθηροῦ
 ἀνθρώπου καὶ φαύλου.
 (Σωκράτης)
 ἀνόητος ἄρα εἰμί, ὦ Καλλίκλεις, ὡς ἀληθῶς, εἰ μὴ οἴομαι ἐν τῇδε τῇ πόλει
 ὁντινοῦν ἂν ὅτι τύχοι, τοῦτο παθεῖν. τόδε μέντοι εὖ οἶδ' ὅτι, ἐάνπερ εἰσίω εἰς
 δικαστήριον περὶ (521d) τούτων τινὸς κινδυνεύων, ὃ σὺ λέγεις, πονηρός τίς μ'
 ἔσται ὁ εἰσάγων — οὐδεὶς γὰρ ἂν χρηστὸς μὴ ἀδικοῦντ' ἄνθρωπον εἰσαγάγοι — καὶ
 οὐδέν γε ἄτοπον εἰ ἀποθάνοιμι. βούλει σοι εἴπω δι' ὅτι ταῦτα προσδοκῶ;
 (Καλλίκλης) πάνυ γε.
 (Σωκράτης)
 οἶμαι μετ' ὀλίγων Ἀθηναίων, ἵνα μὴ εἴπω μόνος, ἐπιχειρεῖν τῇ ὡς ἀληθῶς
 πολιτικῇ τέχνῃ καὶ πράττειν τὰ πολιτικὰ μόνος τῶν νῦν·  ἅτε οὖν οὐ πρὸς χάριν
 λέγων τοὺς λόγους οὓς λέγω ἑκάστοτε, ἀλλὰ πρὸς τὸ βέλτιστον, οὐ πρὸς (521e)
 τὸ ἥδιστον, καὶ οὐκ ἐθέλων ποιεῖν ἃ σὺ παραινεῖς, τὰ κομψὰ ταῦτα, οὐχ ἕξω ὅτι
 λέγω ἐν τῷ δικαστηρίῳ. ὁ αὐτὸς δέ μοι ἥκει λόγος ὅνπερ πρὸς Πῶλον ἔλεγον·
 κρινοῦμαι γὰρ ὡς ἐν παιδίοις ἰατρὸς ἂν κρίνοιτο κατηγοροῦντος ὀψοποιοῦ.
 σκόπει γάρ, τί ἂν ἀπολογοῖτο ὁ τοιοῦτος ἄνθρωπος ἐν τούτοις ληφθείς, εἰ αὐτοῦ
 κατηγοροῖ τις λέγων ὅτι “ὦ παῖδες, πολλὰ ὑμᾶς καὶ κακὰ ὅδε εἴργασται ἀνὴρ καὶ
 αὐτούς, καὶ τοὺς νεωτάτους ὑμῶν διαφθείρει τέμνων τε καὶ κάων,
 
 |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [521] - CALLICLÈS. Tout à fait. - SOCRATE. 
Des deux manières de prendre soin de l'État, explique-moi 
bien quelle est celle que tu me conseilles. Est-ce 
de combattre les penchants des Athéniens, en vue de les 
rendre aussi bons que possible, comme fait un médecin ; 
ou de les servir, et de ne traiter avec eux que pour les 
flatter? Dis-moi là-dessus la vérité, Calliclès : il est juste 
qu'ayant débuté par me parler avec franchise, tu continues 
jusqu'au bout à me dire ce que tu penses. Ainsi, 
réponds-moi sincèrement et hardiment. - CALLICLÈS. Je 
dis donc que je te conseille de les servir. - SOCRATE. 
C'est-à-dire, très généreux Calliclès, que tu m'engages 
à les flatter. - CALLICLÈS. Si tu aimes mieux qu'on te
traite de Mysien, Socrate; car assurément, si tu ne 
prends le parti de les flatter... - SOCRATE. Ne me répète 
point ce que tu m'as déjà dit souvent, que le premier 
venu me mettra à mort, si tu ne veux pas que je te 
répète à mon tour que ce sera un méchant qui fera 
mourir un homme de bien : ni qu'il me ravira ce que 
je puis posséder, afin que je ne te dise point que, 
m'ayant dépouillé de mes biens, il ne saura quel usage 
en faire : mais que comme il me les aura ravis injustement, 
il en usera de mème injustement, et par conséquent 
d'une manière laide et, par conséraent encore, 
d'une manière mauvaise.
LXXVII. - CALLICLÈS. Tu me parais, Socrate, être 
dans la ferme confiance qu'il ne t'arrivera rien de semblable, 
comme si tu étais éloigné de tout danger, et 
qu'il ne pût arriver qu'un homme, très méchant peut-étre 
et très méprisable, te trainât devant les tribunaux. 
- SOCRATE. Je serais à coup sûr un insensé si je ne 
croyais pas que dans une ville comme Athènes il y ait 
quelqu'un qui ne soit exposé à toutes sortes d'accidents. 
Mais ce que je sais, c'est que si je dois jamais 
paraître devant quelque tribunal pour un de ces accidents 
dont tu me menaces, celui qui m'y citera sera un 
méchant homme : car jamais un citoyen vertueux ne 
citera en justice un innocent. Et il ne serait pas d'ailleurs 
étonnant que je fusse condamné à mort. Veux-tu 
que je te dise pourquoi je m'y attends? - CALLICLÈS. Je 
le veux bien. - SOCRATE. Je pense qu'avec un petit
nombre d'Athéniens, pour ne pas dire seul, je m'applique 
à la véritable politique, et que seul aujourd'hui 
je remplis les devoirs de citoyen. Comme je ne cherche 
point à flatter ceux avec qui je m'entretiens chaque jour, 
que je vise au plus utile et non au plus agréable, et que 
je ne veux rien faire de toutes ces belles choses que tu 
me conseilles, je ne saurai que dire lorsque je me trouverai 
devant les juges; et ce que je disais à Polus revient 
fort bien ici : je serai jugé comme le serait un 
médecin accusé devant des enfants par un cuisinier. 
Examine, en effet, ce qu'un médecin, au milieu de pareils 
juges, aurait à dire pour sa défense, si on l'accusait 
en ces termes : "Enfants, cet homme vous a fait 
beaucoup de mal; il vous perd, vous et les plus jeunes d'entre vous, 
et vous jette dans le désespoir en vous coupant, vous brûlant, |  |