| Texte grec :
 
 
  
  
   | [499] καὶ δὶς γάρ τοι καὶ τρίς φασιν καλὸν (499a) εἶναι τὰ καλὰ λέγειν τε καὶ ἐπισκοπεῖσθαι. ἀγαθὸν μὲν εἶναι τὸν φρόνιμον καὶ ἀνδρεῖόν φαμεν. ἦ γάρ;
 (Καλλίκλης) ναί.
 (Σωκράτης) κακὸν δὲ τὸν ἄφρονα καὶ δειλόν;
 (Καλλίκλης) πάνυ γε.
 (Σωκράτης) ἀγαθὸν δὲ αὖ τὸν χαίροντα;
 (Καλλίκλης) ναί.
 (Σωκράτης) κακὸν δὲ τὸν ἀνιώμενον;
 (Καλλίκλης) ἀνάγκη.
 (Σωκράτης)
 ἀνιᾶσθαι δὲ καὶ χαίρειν τὸν ἀγαθὸν καὶ κακὸν ὁμοίως, ἴσως δὲ καὶ μᾶλλον τὸν
 κακόν;
 (Καλλίκλης) ναί.
 (Σωκράτης)
 οὐκοῦν ὁμοίως γίγνεται κακὸς καὶ ἀγαθὸς τῷ ἀγαθῷ ἢ καὶ μᾶλλον (499b)
 ἀγαθὸς ὁ κακός; οὐ ταῦτα συμβαίνει καὶ τὰ πρότερα ἐκεῖνα, ἐάν τις ταὐτὰ φῇ
 ἡδέα τε καὶ ἀγαθὰ εἶναι; οὐ ταῦτα ἀνάγκη, ὦ Καλλίκλεις;
 (Καλλίκλης)
 πάλαι τοί σου ἀκροῶμαι, ὦ Σώκρατες, καθομολογῶν, ἐνθυμούμενος ὅτι, κἂν
 παίζων τίς σοι ἐνδῷ ὁτιοῦν, τούτου ἅσμενος ἔχῃ ὥσπερ τὰ μειράκια. ὡς δὴ σὺ οἴει
 ἐμὲ ἢ καὶ ἄλλον ὁντινοῦν ἀνθρώπων οὐχ ἡγεῖσθαι τὰς μὲν βελτίους ἡδονάς, τὰς
 δὲ χείρους.
 (Σωκράτης)
 ἰοῦ ἰοῦ, ὦ Καλλίκλεις, ὡς πανοῦργος εἶ καί μοι (499c) ὥσπερ παιδὶ χρῇ, τοτὲ μὲν
 τὰ αὐτὰ φάσκων οὕτως ἔχειν, τοτὲ δὲ ἑτέρως, ἐξαπατῶν με. καίτοι οὐκ ᾤμην γε
 κατ' ἀρχὰς ὑπὸ σοῦ ἑκόντος εἶναι ἐξαπατηθήσεσθαι, ὡς ὄντος φίλου·  νῦν δὲ
 ἐψεύσθην, καὶ ὡς ἔοικεν ἀνάγκη μοι κατὰ τὸν παλαιὸν λόγον τὸ παρὸν εὖ ποιεῖν
 καὶ τοῦτο δέχεσθαι τὸ διδόμενον παρὰ σοῦ. ἔστιν δὲ δή, ὡς ἔοικεν, ὃ νῦν λέγεις,
 ὅτι ἡδοναί τινές εἰσιν αἱ μὲν ἀγαθαί, αἱ δὲ κακαί·  ἦ γάρ;
 (499d) (Καλλίκλης) ναί.
 (Σωκράτης) ἆρ' οὖν ἀγαθαὶ μὲν αἱ ὠφέλιμοι, κακαὶ δὲ αἱ βλαβεραί;
 (Καλλίκλης) πάνυ γε.
 (Σωκράτης) ὠφέλιμοι δέ γε αἱ ἀγαθόν τι ποιοῦσαι, κακαὶ δὲ αἱ κακόν τι;
 (Καλλίκλης) φημί.
 (Σωκράτης)
 ἆρ' οὖν τὰς τοιάσδε λέγεις, οἷον κατὰ τὸ σῶμα ἃς νυνδὴ ἐλέγομεν ἐν τῷ ἐσθίειν
 καὶ πίνειν ἡδονάς, ἦ ἄρα τούτων αἱ μὲν ὑγίειαν ποιοῦσαι ἐν τῷ σώματι, ἢ ἰσχὺν ἢ
 ἄλλην τινὰ ἀρετὴν τοῦ σώματος, αὗται μὲν ἀγαθαί, αἱ δὲ (499e) τἀναντία τούτων
 κακαί;
 (Καλλίκλης) πάνυ γε.
 (Σωκράτης) οὐκοῦν καὶ λῦπαι ὡσαύτως αἱ μὲν χρησταί εἰσιν, αἱ δὲ πονηραί;
 (Καλλίκλης) πῶς γὰρ οὔ;
 (Σωκράτης)
 οὐκοῦν τὰς μὲν χρηστὰς καὶ ἡδονὰς καὶ λύπας καὶ αἱρετέον ἐστὶν καὶ πρακτέον;
 (Καλλίκλης) πάνυ γε.
 (Σωκράτης) τὰς δὲ πονηρὰς οὔ;
 (Καλλίκλης) δῆλον δή.
 (Σωκράτης)
 ἕνεκα γάρ που τῶν ἀγαθῶν ἅπαντα ἡμῖν ἔδοξεν πρακτέον εἶναι, εἰ μνημονεύεις,
 ἐμοί τε καὶ Πώλῳ. ἆρα καὶ σοὶ συνδοκεῖ οὕτω, τέλος εἶναι ἁπασῶν τῶν πράξεων
 τὸ ἀγαθόν,
 
 |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [499] car il est beau, dit-on, de répéter et de considérer jusqu'à deux 
et trois fais les belles choses. Nous disons que le sage et le courageux 
sont bons, n'est-ce pas? - CALLICLÈS. Oui. - SOCRATE. Et 
que l'insensé et le lâche sont méchants. - CALLICLÈS. 
Sans doute. - SOCRATE. De plus, que celui qui éprouve 
de la joie est bon. - CALLICLÈS. Oui. - SOCRATE. Et que 
celui qui ressent de la douleur est méchant. - CALLICLÈS. 
Nécessairement. - SOCRATE. Enfin, que le bon et 
le méchant éprouvent également de la joie et de la douleur, 
et le méchant peut-être davantage. - CALLICLÈS. 
Oui. - SOCRATE. Donc le méchant devient aussi bon et 
même meilleur que le bon. Ceci, et ce qui a été dit 
tout à l'heure, ne suit-il pas de ce que l'on confond 
ensemble le bon et l'agréable? Ces conséquences ne 
sont-elles pas inévitables, Calliclès?
LIV. - CALLICLÈS. Il y a longtemps, Socrate, que je 
t'écoute et t'accorde bien des choses, faisant réflexion 
en même temps que si l'on t'accorde quoi que ce soit en 
badinant, tu le saisis avec le même empressement que 
les enfants. Penses-tu donc que mon sentiment, ou celui 
de tout autre homme, n'est point que les plaisirs, 
sont les uns meilleurs, les autres plus mauvais? - 
SOCRATE. Ha! Ha! Calliclés, que tu es rusé! Tu me 
traites comme un enfant, en me disant tantôt que les 
choses sont d'une façon, tantôt qu'elles sont d'une 
autre i et tu cherches ainsi à me tromper. Je ne croyais
pas pourtant, au commencement, que tu pusses consentir 
à me tromper, parce que je te croyais mon ami : 
mais je me suis abusé, et je vois bien qu'il faut me 
contenter, selon le vieux proverbe, des choses telles 
qu'elles sont, et de prendre ce que tu me donnes. Tu 
dis donc maintenant, à ce qu'il paraît, que les plaisirs 
sont, les uns bons, les autres mauvais : n'est-ce pas?
CALLICLÈS. Oui. - SOCRATE. Les bons ne sont-ce
pas ceux qui sont avantageux, et les mauvais ceux 
qui sont nuisibles? - CALLICLÈS. Sans doute. - 
SOCRATE. Les plaisirs avantageux sont apparemment 
ceux qui procurent quelque bien, et les mauvais, ceux 
qui font du mal. - CALLICLÈS. Nul doute. - SOCRATE. 
Ne parles-tu point des plaisirs que je vais dire; de 
ceux, par exemple, relativement au corps, qui se rencontrent, 
comme nous avons dit, dans le manger et le 
boire? Et ne tiens-tu pas pour bons ceux qui procurent 
au corps la santé, la force, ou quelque autre bonne qualité 
de ce genre ; et pour mauvais ceux qui produisent 
les qualités contraires? - CALLICLÈS. Assurément. - 
SOCRATE. N'en est-il pas ainsi des douleurs? Les unes ne 
sont-elles pas bienfaisantes, les autres malfaisantes?-
CALLICLÈS. Sans contredit. - SOCRATE. Ne faut-il pas 
choisir et se donner les plaisirs et les douleurs qui font 
du bien?- CALLICLÈS. Oui, certes. - SOCRATE. Et nullement 
les plaisirs et les douleurs qui font du mal? - 
CaLLICLÈS. Evidemment. - SOCRATE. Car, s'il t'en souvient, 
nous sommes convenus, Polus et moi, qu'en 
soutes choses on doit agir dans la vue du bien. Penses-tu 
aussi, comme nous, que le bien est la fin de toutes les actions; |  |