HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Gorgias

τῷ



Texte grec :

[486] καὶ φύσιν ψυχῆς ὧδε γενναίαν μειρακιώδει (486a) τινὶ διατρέπεις μορφώματι, καὶ
οὔτ' ἂν δίκης βουλαῖσι προσθεῖ' ἂν ὀρθῶς λόγον, οὔτ' εἰκὸς ἂν καὶ πιθανὸν ἂν λάβοις,
οὔθ' ὑπὲρ ἄλλου νεανικὸν βούλευμα βουλεύσαιο.”
καίτοι, ὦ φίλε Σώκρατες - καί μοι μηδὲν ἀχθεσθῇς· εὐνοίᾳ γὰρ ἐρῶ
τῇ σῇ — οὐκ αἰσχρὸν δοκεῖ σοι εἶναι οὕτως ἔχειν ὡς ἐγὼ σὲ οἶμαι ἔχειν καὶ τοὺς
ἄλλους τοὺς πόρρω ἀεὶ φιλοσοφίας ἐλαύνοντας; νῦν γὰρ εἴ τις σοῦ λαβόμενος ἢ
ἄλλου ὁτουοῦν τῶν τοιούτων εἰς τὸ δεσμωτήριον ἀπάγοι, φάσκων ἀδικεῖν μηδὲν
ἀδικοῦντα, οἶσθ' ὅτι οὐκ ἂν ἔχοις ὅτι (486b) χρήσαιο σαυτῷ, ἀλλ' ἰλιγγιῴης ἂν καὶ
χασμῷο οὐκ ἔχων ὅτι εἴποις, καὶ εἰς τὸ δικαστήριον ἀναβάς, κατηγόρου τυχὼν
πάνυ φαύλου καὶ μοχθηροῦ, ἀποθάνοις ἄν, εἰ βούλοιτο θανάτου σοι τιμᾶσθαι.
καίτοι πῶς σοφὸν τοῦτό ἐστιν, ὦ Σώκρατες, ἥτις εὐφυῆ λαβοῦσα τέχνη φῶτα
ἔθηκε χείρονα, μήτε αὐτὸν αὑτῷ δυνάμενον βοηθεῖν μηδ' ἐκσῶσαι ἐκ τῶν
μεγίστων κινδύνων μήτε ἑαυτὸν μήτε ἄλλον μηδένα, ὑπὸ δὲ (486c) τῶν ἐχθρῶν
περισυλᾶσθαι πᾶσαν τὴν οὐσίαν, ἀτεχνῶς δὲ ἄτιμον ζῆν ἐν τῇ πόλει; τὸν δὲ
τοιοῦτον, εἴ τι καὶ ἀγροικότερον εἰρῆσθαι, ἔξεστιν ἐπὶ κόρρης τύπτοντα μὴ
διδόναι δίκην. ἀλλ' ὠγαθέ, ἐμοὶ πείθου, παῦσαι δὲ ἐλέγχων, πραγμάτων δ'
εὐμουσίαν ἄσκει, καὶ ἄσκει ὁπόθεν δόξεις φρονεῖν, ἄλλοις τὰ κομψὰ ταῦτα
ἀφείς, εἴτε ληρήματα χρὴ φάναι εἶναι εἴτε φλυαρίας, ἐξ ὧν κενοῖσιν
ἐγκατοικήσεις δόμοις· ζηλῶν οὐκ ἐλέγχοντας ἄνδρας τὰ μικρὰ (486d) ταῦτα, ἀλλ'
οἷς ἔστιν καὶ βίος καὶ δόξα καὶ ἄλλα πολλὰ ἀγαθά.
(Σωκράτης)
εἰ χρυσῆν ἔχων ἐτύγχανον τὴν ψυχήν, ὦ Καλλίκλεις, οὐκ ἂν οἴει με ἅσμενον
εὑρεῖν τούτων τινὰ τῶν λίθων ᾗ βασανίζουσιν τὸν χρυσόν, τὴν ἀρίστην, πρὸς
ἥντινα ἔμελλον προσαγαγὼν αὐτήν, εἴ μοι ὁμολογήσειεν ἐκείνη καλῶς
τεθεραπεῦσθαι τὴν ψυχήν, εὖ εἴσεσθαι ὅτι ἱκανῶς ἔχω καὶ οὐδέν με δεῖ ἄλλης
βασάνου;
(486e) (Καλλίκλης) πρὸς τί δὴ τοῦτο ἐρωτᾷς, ὦ Σώκρατες;
(Σωκράτης)
ἐγώ σοι ἐρῶ· νῦν οἶμαι ἐγὼ σοὶ ἐντετυχηκὼς τοιούτῳ ἑρμαίῳ ἐντετυχηκέναι.
(Καλλίκλης) τί δή;
(Σωκράτης)
εὖ οἶδ' ὅτι, ἅν μοι σὺ ὁμολογήσῃς περὶ ὧν ἡ ἐμὴ ψυχὴ δοξάζει, ταῦτ' ἤδη ἐστὶν
αὐτὰ τἀληθῆ.

Traduction française :

[486] tu habilles d'un personnage d'enfant une âme aussi bien faite que la tienne. Tu ne saurais ni proposer un sage avis dans les délibérations de la justice, ni saisir dans une affaire ce qu'elle a de plausible et de vraisemblable, ni suggérer aux autres un conseil généreux." Cependant, mon cher Socrate, (ne t'offense point de ce que je vais dire; c'est par bienveillance que je te parle ainsi), ne trouves-tu pas qu'il est honteux pour toi d'être dans l'état où je suis persuadé que tu es, toi et les autres qui poussent toujours plus avant dans la carrière philosophique? Si quelqu'un mettait actuellement la main sur toi ou sur un de ceux qui te ressemblent, et te conduisait en prison, disant que tu lui as fait tort, quoiqu'il n'en soit rien, tu sais qua tu serais fort embarrassé de ta personne, que la tête te tournerait et que tu ouvrirais la bouche toute grande, sans savoir que dire. Lorsque tu paraîtrais, quelque vil et méprisable que fùt ton accusateur, tu serais mis à mort, s'il lui plaisait de requérir cette peine contre toi. Or, quelle estime, Socrate, peut-on faire d'un art qui, trouvant un homme doué d'un heureux naturel, le gâte, le met hors d'état de se secourir lui-même et de se tirer ou de tirer les autres des plus grands dangers, qui l'expose à se voir dépouiller de tous ses biens par ses ennemis et à traîner dans sa patrie une vie sans honneur ? La chose est un peu forte à dire; mais enfin on peut impunément frapper sur la joue un homme de ce caractère. Ainsi, crois-moi, mon cher, laisse là tes arguments, cultive les belles choses, exerce-toi à ce qui te donnera la réputation d'homme habile; abandonne à d'autres ces vaines subtilités qui ne sont que des extravagances et des puérilités, bonnes à te ruiner et te faire une maison déserte, et propose-toi pour modèles, non ceux qui disputent sur ces frivolités, mais ceux qui ont du bien, du crédit, et qui jouissent des autres avantages de la vie. XLII.- SOCRATE. Si mon âme était d'or, Calliclés, ne penses-tu pas que ce serait un grand sujet de joie pour moi d'avoir trouvé quelque pierre excellente, de celles dont on se sert pour éprouver l'or ; de façon qu'approchant mon âme de cette pierre, si elle m'en rendait un témoignage favorable, je reconnusse à n'en pouvoir douter que je suis en bon état, et que je n'ai plus besoin d'aucune épreuve? - CALLICLÈS. A quel propos me demandes-tu cela, Socrate? - SOCRATE. Je vais te le dire : je crois avoir fait en ta personne cette heureuse rencontre. - CALLICLÈS. Pourquoi cela? - SOCRATE. Je suis bien assuré que si tu tombes d'accord avec moi sur les opinions que j'ai dans l'âme, ces opinions sont vraies.





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Dernière mise à jour : 25/11/2005