Texte grec :
[288] οὐδ' οὕτως ὀρθῶς (288a) λέγεις,
φάσκων οὐκ εἶναι ἐξαμαρτάνειν. Καὶ ταῦτα οὐ πρὸς ἃ πέρυσιν ἔλεγες λέγω.
Ἀλλὰ ἔοικεν, ἔφην ἐγώ, ὦ Διονυσόδωρέ τε καὶ Εὐθύδημε, οὗτος μὲν ὁ λόγος ἐν
ταὐτῷ μένειν καὶ ἔτι ὥσπερ τὸ παλαιὸν καταβαλὼν πίπτειν, καὶ ὥστε τοῦτο μὴ
πάσχειν οὐδ' ὑπὸ τῆς ὑμετέρας πω τέχνης ἐξηυρῆσθαι, καὶ ταῦτα οὑτωσὶ
θαυμαστῆς οὔσης εἰς ἀκρίβειαν λόγων.
Καὶ ὁ Κτήσιππος, Θαυμάσιά γε λέγετ', ἔφη, ὦ ἄνδρες (288b) θούριοι εἴτε
Χῖοι εἴθ' ὁπόθεν καὶ ὅπῃ χαίρετον ὀνομαζόμενοι· ὡς οὐδὲν ὑμῖν μέλει τοῦ
παραληρεῖν.
Καὶ ἐγὼ φοβηθεὶς μὴ λοιδορία γένηται, πάλιν κατεπράυνον τὸν Κτήσιππον καὶ
εἶπον· ὦ Κτήσιππε, καὶ νυνδὴ ἃ πρὸς Κλεινίαν ἔλεγον, καὶ πρὸς σὲ ταὐτὰ
ταῦτα λέγω, ὅτι οὐ γιγνώσκεις τῶν ξένων τὴν σοφίαν ὅτι θαυμασία ἐστίν.
Ἀλλ' οὐκ ἐθέλετον ἡμῖν ἐπιδείξασθαι σπουδάζοντε, ἀλλὰ τὸν Πρωτέα μιμεῖσθον
τὸν Αἰγύπτιον σοφιστὴν γοητεύοντε ἡμᾶς. (288c) Ἡμεῖς οὖν τὸν Μενέλαον
μιμώμεθα, καὶ μὴ ἀφιώμεθα τοῖν ἀνδροῖν ἕως ἂν ἡμῖν ἐκφανῆτον ἐφ' ᾧ αὐτὼ
σπουδάζετον· οἶμαι γάρ τι αὐτοῖν πάγκαλον φανεῖσθαι, ἐπειδὰν ἄρξωνται
σπουδάζειν. Ἀλλὰ δεώμεθα καὶ παραμυθώμεθα καὶ προσευχώμεθα αὐτοῖν
ἐκφανῆναι. Ἐγὼ οὖν μοι δοκῶ καὶ αὐτὸς πάλιν ὑφηγήσασθαι οἵω προσεύχομαι
αὐτὼ φανῆναί μοι· ὅθεν γὰρ (288d) τὸ πρότερον ἀπέλιπον, τὸ ἑξῆς τούτοις
πειράσομαι, ὅπως ἂν δύνωμαι, διελθεῖν, ἐάν πως ἐκκαλέσωμαι καὶ ἐλεήσαντέ
με καὶ οἰκτίραντε συντεταμένον καὶ σπουδάζοντα καὶ αὐτὼ σπουδάσητον.
Σὺ δέ, ὦ Κλεινία, ἔφην, ἀνάμνησόν με πόθεν τότ' ἀπελίπομεν. Ὡς μὲν οὖν
ἐγᾦμαι, ἐνθένδε ποθέν. Φιλοσοφητέον ὡμολογήσαμεν τελευτῶντες· ἦ γάρ;
Ναί, ἦ δ' ὅς.
Ἡ δέ γε φιλοσοφία κτῆσις ἐπιστήμης· οὐχ οὕτως; ἔφην.
Ναί, ἔφη.
Τίνα ποτ' οὖν ἂν κτησάμενοι ἐπιστήμην ὀρθῶς (288e) κτησαίμεθα; ἆρ' οὐ
τοῦτο μὲν ἁπλοῦν, ὅτι ταύτην ἥτις ἡμᾶς ὀνήσει;
Πάνυ γ', ἔφη.
Ἆρ' οὖν ἄν τι ἡμᾶς ὀνήσειεν, εἰ ἐπισταίμεθα γιγνώσκειν περιιόντες ὅπου τῆς
γῆς χρυσίον πλεῖστον κατορώρυκται;
Ἴσως, ἔφη.
Ἀλλὰ τὸ πρότερον, ἦν δ' ἐγώ, τοῦτό γε ἐξηλέγξαμεν, ὅτι οὐδὲν πλέον, οὐδ'
εἰ ἄνευ πραγμάτων καὶ τοῦ ὀρύττειν τὴν γῆν τὸ πᾶν ἡμῖν χρυσίον γένοιτο·
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Traduction française :
[288] tu n'as pas non (288a) plus bien parlé, puisque tu as
soutenu qu'il était impossible de se tromper. Et il n'y a pas un an que tu
as dit cela. Mais il me semble, ô Dionysodore et Euthydème, que ce
discours en reste toujours au même point, et qu'aujourd'hui comme
autrefois en détruisant tout il se détruit lui-même. Votre art même, si
admirable de subtilité, n'a pu trouver le moyen d'empêcher cela.
Là-dessus Ctésippe s'écria : Nos amis (288b) de Thurium, de Chios, ou de
quelle autre ville il vous plaira, tout ce que vous dites est merveilleux, et il
vous coûte peu de rêver éveillés. Craignant qu'ils n'en vinssent aux
injures, je tâchai d'apaiser Ctésippe et lui dis : Je te répète, Ctésippe, ce
que j'ai déjà dit à Clinias : tu ne connais pas la merveilleuse science de
ces étrangers ; ils n'ont pas voulu nous l'exposer sérieusement, mais
imiter Protée, le sophiste égyptien, et nous tromper par des
prestiges. (288c) Imitons donc, de notre côté, Ménélas, et ne leur
donnons point de relâche, jusqu'à ce qu'ils nous aient montré le côté
sérieux de leur science; car je suis persuadé que nous aurons
quelque chose d'admirable à voir quand une fois ils voudront agir
sérieusement. Employons donc les prières, les conjurations et les
invocations pour qu'ils se découvrent à nous. Mais je veux encore
auparavant leur expliquer de quelle manière je les supplie de se montrer
à moi ; et pour cela je reprendrai le discours où (288d) il a été interrompu
et tâcherai d'en exposer le reste de mon mieux. Peut-être parviendrai-je
à les toucher, et que, par pitié des efforts que je fais pour arriver au
sérieux, ils agiront enfin sérieusement eux-mêmes.
Mais toi, Clinias, rappelle-moi donc où nous en étions demeurés tout
à l'heure. N'est-ce pas où nous étions enfin tombés d'accord qu'il fallait
nous livrer à la philosophie? Oui, répondit-il. La philosophie, n'est-
ce pas l'acquisition d'une science? Assurément. Mais quelle est la
science qu'il importe (288e) d'acquérir ? n'est-ce pas simplement celle
qui nous est profitable ? C'est celle-là même. Or, si nous savions
trouver, en parcourant la terre, les lieux où est caché le plus d'or, cette
connaissance nous serait-elle profitable? Peut-être, me dit-il. Mais
nous avions prouvé plus haut, repris-je, qu'il serait inutile que, sans
aucun travail et sans creuser la terre, (289a) tout se changeât pour nous en or,
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