HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Criton

Page 50

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[50] Ἀπιόντες ἐνθένδε ἡμεῖς μὴ (50a) πείσαντες τὴν πόλιν πότερον κακῶς τινας ποιοῦμεν, καὶ ταῦτα οὓς ἥκιστα δεῖ, οὔ; Καὶ ἐμμένομεν οἷς ὡμολογήσαμεν δικαίοις οὖσιν οὔ; (Κρίτων) Οὐκ ἔχω, Σώκρατες, ἀποκρίνασθαι πρὸς ἐρωτᾷς· οὐ γὰρ ἐννοῶ. (Σωκράτης) Ἀλλὧδε σκόπει. Εἰ μέλλουσιν ἡμῖν ἐνθένδε εἴτε ἀποδιδράσκειν, εἴθὅπως δεῖ ὀνομάσαι τοῦτο, ἐλθόντες οἱ νόμοι καὶ τὸ κοινὸν τῆς πόλεως ἐπιστάντες ἔροιντο· “Εἰπέ μοι, Σώκρατες, τί ἐν νῷ ἔχεις ποιεῖν; Ἄλλο τι τούτῳ (50b) τῷ ἔργῳ ἐπιχειρεῖς διανοῇ τούς τε νόμους ἡμᾶς ἀπολέσαι καὶ σύμπασαν τὴν πόλιν τὸ σὸν μέρος; δοκεῖ σοι οἷόν τε ἔτι ἐκείνην τὴν πόλιν εἶναι καὶ μὴ ἀνατετράφθαι, ἐν ἂν αἱ γενόμεναι δίκαι μηδὲν ἰσχύωσιν ἀλλὰ ὑπὸ ἰδιωτῶν ἄκυροί τε γίγνωνται καὶ διαφθείρωνται;” Τί ἐροῦμεν, (Κρίτων), πρὸς ταῦτα καὶ ἄλλα τοιαῦτα; Πολλὰ γὰρ ἄν τις ἔχοι, ἄλλως τε καὶ ῥήτωρ, εἰπεῖν ὑπὲρ τούτου τοῦ νόμου ἀπολλυμένου ὃς τὰς δίκας τὰς δικασθείσας προστάττει κυρίας εἶναι. (50c) ἐροῦμεν πρὸς αὐτοὺς ὅτιῊδίκει γὰρ ἡμᾶς πόλις καὶ οὐκ ὀρθῶς τὴν δίκην ἔκρινεν;” Ταῦτα τί ἐροῦμεν; (Κρίτων) Ταῦτα νὴ Δία, Σώκρατες. (Σωκράτης) Τί οὖν ἂν εἴπωσιν οἱ νόμοι· “ Σώκρατες, καὶ ταῦτα ὡμολόγητο ἡμῖν τε καὶ σοί, ἐμμενεῖν ταῖς δίκαις αἷς ἂν πόλις δικάζῃ;” Εἰ οὖν αὐτῶν θαυμάζοιμεν λεγόντων, ἴσως ἂν εἴποιεν ὅτι Σώκρατες, μὴ θαύμαζε τὰ λεγόμενα ἀλλἀποκρίνου, ἐπειδὴ καὶ εἴωθας χρῆσθαι τῷ ἐρωτᾶν τε καὶ ἀποκρίνεσθαι. Φέρε γάρ, τί ἐγκαλῶν (50d) ἡμῖν καὶ τῇ πόλει ἐπιχειρεῖς ἡμᾶς ἀπολλύναι; Οὐ πρῶτον μέν σε ἐγεννήσαμεν ἡμεῖς, καὶ διἡμῶν ἔλαβε τὴν μητέρα σου πατὴρ καὶ ἐφύτευσέν σε; Φράσον οὖν, τούτοις ἡμῶν, τοῖς νόμοις τοῖς περὶ τοὺς γάμους, μέμφῃ τι ὡς οὐ καλῶς ἔχουσιν;” “Οὐ μέμφομαι”, φαίην ἄν. “Ἀλλὰ τοῖς περὶ τὴν τοῦ γενομένου τροφήν τε καὶ παιδείαν ἐν καὶ σὺ ἐπαιδεύθης; οὐ καλῶς προσέταττον ἡμῶν οἱ ἐπὶ τούτῳ τεταγμένοι νόμοι, παραγγέλλοντες τῷ πατρὶ τῷ σῷ σε ἐν (50e) μουσικῇ καὶ γυμναστικῇ παιδεύειν;” “Καλῶς”, φαίην ἄν. “Ἐἶεν. Ἐπειδὴ δὲ ἐγένου τε καὶ ἐξετράφης καὶ ἐπαιδεύθης, ἔχοις ἂν εἰπεῖν πρῶτον μὲν ὡς οὐχὶ ἡμέτερος ἦσθα καὶ ἔκγονος καὶ δοῦλος, αὐτός τε καὶ οἱ σοὶ πρόγονοι; Καὶ εἰ τοῦθοὕτως ἔχει, ἆρἐξ ἴσου οἴει εἶναι σοὶ τὸ δίκαιον καὶ ἡμῖν, καὶ ἅττἂν ἡμεῖς σε ἐπιχειρῶμεν ποιεῖν, καὶ σοὶ ταῦτα ἀντιποιεῖν οἴει δίκαιον εἶναι; πρὸς μὲν ἄρα σοι τὸν πατέρα οὐκ ἐξ ἴσου ἦν τὸ δίκαιον καὶ πρὸς δεσπότην, εἴ σοι ὢν ἐτύγχανεν, ὥστε ἅπερ πάσχοις ταῦτα καὶ ἀντιποιεῖν, [50] En sortant d'ici sans le consentement des Athéniens, ne ferons-nous point de mal à quelqu'un, et à ceux-là précisément qui le méritent le moins? Tiendrons-nous la promesse que nous avons faite, la croyant juste, ou y manquerons-nous ? CRITON. Je ne saurais répondre à cette question, Socrate; car je ne l'entends point. SOCRATE. Voyons si de cette façon tu l'entendras mieux. Au moment de nous enfuir, ou comme il te plaira d’appeler notre sortie, si les Lois et la République elle-même venaient se présenter devant nous et nous disaient : « Socrate, que vas-tu faire? L’action que tu prépares ne tend-elle pas à renverser, autant qu'il est en toi, et nous et l'état tout entier? car, quel état peut subsister, où les jugements rendus n'ont aucune force, et sont foulés aux pieds, par les particuliers? » que pourrions-nous répondre, Criton, à ce reproche à beaucoup d'autres semblables qu’on pourrait nous faire? car que n’aurait-on pas à dire, et surtout un orateur, sur cette infraction à la loi, qui ordonne que les jugements rendus seront exécutés? Répondrons-nous que la République nous a fait injustice, et qu'elle n'a pas bien jugé? Est-ce là ce que nous répondrons? CRITON. Oui, sans doute, Socrate, nous le dirons. SOCRATE. Et les lois que diront-elles? « Socrate, est-ce de cela que nous sommes convenus ensemble, ou de te soumettre aux jugements rendus par la république? » Et si nous paraissions surpris de ce langage, elles nous diraient peut-être : « Ne t'étonne pas, Socrate; mais répond-nous puisque tu as coutume de procéder par questions et par réponses. Dis; quel sujet de plaintes as-tu donc contre nous et la République, pour entreprendre de nous détruire? N'est-ce pas nous à qui d'abord tu dois la vie? N'est-ce pas sous nos auspices que ton père prit pour compagne celle qui t'a donné le jour? Parle; sont-ce les lois relatives aux mariages qui te paraissent mauvaises? - Non pas, dirais-je. - Ou celles qui président à l'éducation, et suivant lesquelles tu as été élevé toi-même? ont-elles mal fait de prescrire à ton père de t'instruire dans les exercices de l'esprit et dans ceux du corps? - Elles ont très bien fait. – Eh bien ! si tu nous doit la naissance et l’éducation, peux-tu nier que tu sois notre enfant et notre serviteur, toi et ceux dont tu descends? Et s’il en est ainsi, crois-tu avoir des droits égaux aux nôtres, et qu'il te soit permis de nous rendre tout ce que nous pourrions te faire souffrir? Eh quoi! à l'égard d'un père; où d'un maître si tu en avais un, tu n’aurais pas le droit de lui faire ce qu'il te ferait;


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Dernière mise à jour : 30/05/2005