HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Criton

Page 44

  Page 44

[44] (44a) (Κρίτων) Πόθεν τοῦτο τεκμαίρῃ; (Σωκράτης) Ἐγώ σοι ἐρῶ. τῇ γάρ που ὑστεραίᾳ δεῖ με ἀποθνῄσκειν ἂν ἔλθῃ τὸ πλοῖον. (Κρίτων) Φασί γέ τοι δὴ οἱ τούτων κύριοι. (Σωκράτης) Οὐ τοίνυν τῆς ἐπιούσης ἡμέρας οἶμαι αὐτὸ ἥξειν ἀλλὰ τῆς ἑτέρας. Τεκμαίρομαι δὲ ἔκ τινος ἐνυπνίου ἑώρακα ὀλίγον πρότερον ταύτης τῆς νυκτός· καὶ κινδυνεύεις ἐν καιρῷ τινι οὐκ ἐγεῖραί με. (Κρίτων) Ἧν δὲ δὴ τί τὸ ἐνύπνιον; (Σωκράτης) Ἐδόκει τίς μοι γυνὴ προσελθοῦσα καλὴ καὶ εὐειδής, (44b) λευκὰ ἱμάτια ἔχουσα, καλέσαι με καὶ εἰπεῖν· ” Σώκρατες, ἤματί κεν τριτάτῳ Φθίην ἐρίβωλον ἵκοιο”. (Κρίτων) Ἄτοπον τὸ ἐνύπνιον, Σώκρατες. (Σωκράτης) Ἐναργὲς μὲν οὖν, ὥς γέ μοι δοκεῖ, Κρίτων. (Κρίτων) Λίαν γε, ὡς ἔοικεν. ἀλλ᾽, δαιμόνιε Σώκρατες, ἔτι καὶ νῦν ἐμοὶ πιθοῦ καὶ σώθητι· ὡς ἐμοί, ἐὰν σὺ ἀποθάνῃς, οὐ μία συμφορά ἐστιν, ἀλλὰ χωρὶς μὲν τοῦ ἐστερῆσθαι τοιούτου ἐπιτηδείου οἷον ἐγὼ οὐδένα μή ποτε εὑρήσω, ἔτι δὲ καὶ πολλοῖς δόξω, οἳ ἐμὲ καὶ σὲ μὴ σαφῶς ἴσασιν, (44c) ὡς οἷός τὤν σε σῴζειν εἰ ἤθελον ἀναλίσκειν χρήματα, ἀμελῆσαι. καίτοι τίς ἂν αἰσχίων εἴη ταύτης δόξα δοκεῖν χρήματα περὶ πλείονος ποιεῖσθαι φίλους; Οὐ γὰρ πείσονται οἱ πολλοὶ ὡς σὺ αὐτὸς οὐκ ἠθέλησας ἀπιέναι ἐνθένδε ἡμῶν προθυμουμένων. (Σωκράτης) Ἀλλὰ τί ἡμῖν, μακάριε (Κρίτων), οὕτω τῆς τῶν πολλῶν δόξης μέλει; Οἱ γὰρ ἐπιεικέστατοι, ὧν μᾶλλον ἄξιον φροντίζειν, ἡγήσονται αὐτὰ οὕτω πεπρᾶχθαι ὥσπερ ἂν πραχθῇ. (Κρίτων) (44d) Ἀλλὁρᾷς δὴ ὅτι ἀνάγκη, Σώκρατες, καὶ τῆς τῶν πολλῶν δόξης μέλειν. Αὐτὰ δὲ δῆλα τὰ παρόντα νυνὶ ὅτι οἷοί τεἰσὶν οἱ πολλοὶ οὐ τὰ σμικρότατα τῶν κακῶν ἐξεργάζεσθαι ἀλλὰ τὰ μέγιστα σχεδόν, ἐάν τις ἐν αὐτοῖς διαβεβλημένος . (Σωκράτης) Εἰ γὰρ ὤφελον, (Κρίτων), οἷοί τεἶναι οἱ πολλοὶ τὰ μέγιστα κακὰ ἐργάζεσθαι, ἵνα οἷοί τἦσαν καὶ ἀγαθὰ τὰ μέγιστα, καὶ καλῶς ἂν εἶχεν. Νῦν δὲ οὐδέτερα οἷοί τε· οὔτε γὰρ φρόνιμον οὔτε ἄφρονα δυνατοὶ ποιῆσαι, ποιοῦσι δὲ τοῦτο ὅτι ἂν τύχωσι. (Κρίτων) (44e) Ταῦτα μὲν δὴ οὕτως ἐχέτω· τάδε δέ, Σώκρατες, εἰπέ μοι. Ἆρά γε μὴ ἐμοῦ προμηθῇ καὶ τῶν ἄλλων ἐπιτηδείων μή, ἐὰν σὺ ἐνθένδε ἐξέλθῃς, οἱ συκοφάνται ἡμῖν πράγματα παρέχωσιν ὡς σὲ ἐνθένδε ἐκκλέψασιν, καὶ ἀναγκασθῶμεν καὶ πᾶσαν τὴν οὐσίαν ἀποβαλεῖν συχνὰ χρήματα, καὶ ἄλλο τι πρὸς τούτοις παθεῖν; [44] CRITON. Et pourquoi ? SOCRATE. Je vais te le dire. Ne dois-je pas mourir le lendemain du jour où le vaisseau sera arrivé ? CRITON. C'est au moins ce que disent ceux de qui cela dépend. SOCRATE. Eh bien! Je ne crois pas qu'il arrive aujourd'hui, mais, demain. Je le conjecture d'un songe que j'ai eu cette nuit, il n'y a qu'un moment; et à ce qu'il paraît tu as bien fait de ne pas m'éveiller. CRITON. Quel est donc ce songe? SOCRATE. Il m'a semblé voir une femme belle et majestueuse, ayant des vêtements blancs, s'avancer, vers moi, m'appeler, et me dire : Socrate, Dans trois jours tu seras arrivé à la fertile Phthie. CRITON. Voilà un songe étrange , Socrate! SOCRATE. Le sens est très clair, à ce qui, semble? CRITON. Beaucoup trop. Mais, ô mon cher Socrate! Il en est temps encore, suis mes conseils, et sauve toi; car, pour moi, dans ta mort je trouverai plus d'un malheur: outre la douleur d'être privé de toi, d'un ami, tel que je n'en retrouverai jamais de pareil, j'ai encore à craindre que le vulgaire, qui ne nous connaît bien ni l'un ni l'autre; ne croie que, pouvant te sauver si j'avais voulu sacrifier quelque argent, j'ai négligé de le faire. Or, y a-t-il une réputation plus honteuse que de passer pour plus attaché à son argent qu'à ses amis? Car jamais le vulgaire ne voudra se persuader que c'est toi qui as refusé de sortir d'ici, malgré nos instances. SOCRATE. Mais pourquoi, cher Criton, nous tant mettre en peine de l'opinion du vulgaire? Les hommes sensés, dont il faut beaucoup plus, s'occuper, sauront bien reconnaître comment les choses se seront véritablement passées. CRITON. Tu vois pourtant qu'il est nécessaire, Socrate, de se mettre en peine de l'opinion du vulgaire, et ce qui arrive nous fait assez voir qu'il est non seulement capable de faire un peu de mal, mais les maux les plus grands, quand il écoute la calomnie. SOCRATE. Et plût aux dieux, Criton, que la multitude fût capable de faire les plus grands maux, pour qu’elle pût aussi faire les plus grands biens! Ce serait une chose, heureuse; mais elle ne peut ni l'un ni l'autre, car il ne dépend pas d'elle de rendre les hommes sages ou insensés. Elle agit au hasard. CRITON. Eh bien soit; mais dis-moi, Socrate, ne t'inquiètes-tu pas pour moi et tes autres amis? Ne crains-tu pas que, si tu t'échappes, les délateurs nous fassent des affaires, nous accusent de t'avoir enlevé, et que nous soyons forcés de perdre toute notre fortune, ou de sacrifier beaucoup d'argent, et d'avoir peut-être à souffrir quelque chose de pis?


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 30/05/2005