HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Cratyle (dialogue complet)

τὰ



Texte grec :

[413] Μέχρι μὲν οὖν ἐνταῦθα, ὃ νυνδὴ ἐλέγομεν, παρὰ πολλῶν ὁμολογεῖται (413a) τοῦτο εἶναι τὸ δίκαιον· ἐγὼ δέ, ὦ Ἑρμόγενες, ἅτε λιπαρὴς ὢν περὶ αὐτοῦ, ταῦτα μὲν πάντα διαπέπυσμαι ἐν ἀπορρήτοις, ὅτι τοῦτό ἐστι τὸ δίκαιον καὶ τὸ αἴτιον — δι᾽ ὃ γὰρ γίγνεται, τοῦτ᾽ ἔστι τὸ αἴτιον — καὶ «Δία» καλεῖν ἔφη τις τοῦτο ὀρθῶς ἔχειν διὰ ταῦτα. Ἐπειδὰν δ᾽ ἠρέμα αὐτοὺς ἐπανερωτῶ ἀκούσας ταῦτα μηδὲν ἧττον· «τί οὖν ποτ᾽ ἔστιν, ὦ ἄριστε, δίκαιον, εἰ τοῦτο οὕτως ἔχει;» δοκῶ τε ἤδη μακρότερα τοῦ προσήκοντος ἐρωτᾶν καὶ ὑπὲρ τὰ ἐσκαμμένα (413b) ἅλλεσθαι. Ἱκανῶς γάρ μέ φασι πεπύσθαι (ἀκηκοέναι) καὶ ἐπιχειροῦσιν, βουλόμενοι ἀποπιμπλάναι με, ἄλλος ἄλλα ἤδη λέγειν, καὶ οὐκέτι συμφωνοῦσιν. Ὁ μὲν γὰρ τίς φησιν τοῦτο εἶναι δίκαιον, τὸν ἥλιον· τοῦτον γὰρ μόνον διαϊόντα καὶ κάοντα ἐπιτροπεύειν τὰ ὄντα. Ἐπειδὰν οὖν τῳ λέγω αὐτὸ ἅσμενος ὡς καλόν τι ἀκηκοώς, καταγελᾷ μου οὗτος ἀκούσας καὶ ἐρωτᾷ εἰ οὐδὲν δίκαιον οἶμαι εἶναι ἐν τοῖς ἀνθρώποις ἐπειδὰν (413c) ὁ ἥλιος δύῃ. Λιπαροῦντος οὖν ἐμοῦ ὅτι αὖ ἐκεῖνος λέγει αὐτό, τὸ πῦρ φησιν· τοῦτο δὲ οὐ ῥᾴδιόν ἐστιν εἰδέναι. Ὁ δὲ οὐκ αὐτὸ τὸ πῦρ φησιν, ἀλλ᾽ αὐτὸ τὸ θερμὸν τὸ ἐν τῷ πυρὶ ἐνόν. Ὁ δὲ τούτων μὲν πάντων καταγελᾶν φησιν, εἶναι δὲ τὸ δίκαιον ὃ λέγει Ἀναξαγόρας, νοῦν εἶναι τοῦτο· αὐτοκράτορα γὰρ αὐτὸν ὄντα καὶ οὐδενὶ μεμειγμένον πάντα φησὶν αὐτὸν κοσμεῖν τὰ πράγματα διὰ πάντων ἰόντα. Ἐνταῦθα δὴ ἐγώ, ὦ φίλε, πολὺ ἐν πλείονι ἀπορίᾳ εἰμὶ ἢ πρὶν ἐπιχειρῆσαι μανθάνειν (413d) περὶ τοῦ δικαίου ὅτι ποτ᾽ ἔστιν. Ἀλλ᾽ οὖν οὗπερ ἕνεκα ἐσκοποῦμεν, τό γε ὄνομα τοῦτο φαίνεται αὐτῷ διὰ ταῦτα κεῖσθαι. (Ἑρμογένης) Φαίνῃ μοι, ὦ Σώκρατες, ταῦτα μὲν ἀκηκοέναι του καὶ οὐκ αὐτοσχεδιάζειν. (Σωκράτης) Τί δὲ τἆλλα; (Ἑρμογένης) Οὐ πάνυ. (Σωκράτης) Ἄκουε δή· ἴσως γὰρ ἄν σε καὶ τὰ ἐπίλοιπα ἐξαπατήσαιμι ὡς οὐκ ἀκηκοὼς λέγω. μετὰ γὰρ δικαιοσύνην τί ἡμῖν λείπεται; ἀνδρείαν οἶμαι οὔπω διήλθομεν. ἀδικία μὲν γὰρ (413e) δῆλον ὅτι ἐστὶν ὄντος ἐμπόδισμα τοῦ διαϊόντος, ἀνδρεία δὲ σημαίνει ὡς ἐν μάχῃ ἐπονομαζομένης τῆς ἀνδρείας — μάχην δ᾽ εἶναι ἐν τῷ ὄντι, εἴπερ ῥεῖ, οὐκ ἄλλο τι ἢ τὴν ἐναντίαν ῥοήν — ἐὰν οὖν τις ἐξέλῃ τὸ δέλτα τοῦ ὀνόματος τῆς ἀνδρείας, αὐτὸ μηνύει τὸ ἔργον τὸ ὄνομα ἡ «ἀνρεία.» δῆλον οὖν ὅτι οὐ πάσῃ ῥοῇ ἡ ἐναντία ῥοὴ ἀνδρεία ἐστίν,

Traduction française :

[413] Jusqu'ici, ainsi que je viens de le dire, on s'accorde généralement à reconnaître (413a) que telle est la nature du juste. Mais, moi, Hermogène, qui suis fort curieux de tout ce qui concerne la justice, je m'en suis enquis en secret, et j'ai appris que ce dont nous parlons est tout à la fois le juste et la cause. Car la cause, c'est ce par quoi g-di g-ho, une chose est produite, et c'est pour cela, m'a-t-on dit en confidence, que le nom de g-dikaion est propre et convenable. Mais lorsque après avoir écouté ceux qui me parlent de la sorte, je ne laisse pas de leur demander tout doucement : S'il en est ainsi, qu'est-ce donc, de grâce, que le juste? ils trouvent que c'est pousser trop loin les questions et sauter, comme on dit, (413b) par-dessus la barrière. Ils prétendent que j'en ai assez demandé et assez entendu et quand ils veulent rassasier ma curiosité, alors ils ne s'accordent plus, et ils s'expliquent chacun à leur manière. L'un dit : le juste, g-dikaion, c'est le soleil; lui seul en effet gouverne les êtres, en les pénétrant et les échauffant, g-diaiohn g-kaiohn. Vais-je tout joyeux de cette découverte la redire à quelque autre, voilà un homme qui se moque de moi, et me demande si je crois qu'il n'y a plus de justice entre les hommes quand (413c) le soleil est couché. Et si je lui demande à lui-même son opinion : Le juste, me dit-il, c'est le feu. Mais cela n'est pas encore très facile à comprendre. Un troisième définit le juste, non pas le feu, mais la chaleur qui est dans le feu. Un quatrième enfin, se moquant de tous les autres, prétend que le juste, c'est ce que dit Anaxagoras, à savoir l'intelligence ; c'est elle qui gouverne le monde par elle-même, et qui, sans se mêler à rien, arrange toutes les choses en les pénétrant, g-dia g-iohn. Je me trouve alors, mon cher ami, dans une bien plus grande incertitude, qu'avant d'avoir commencé à m'enquérir (413d) de la nature du juste. Mais, pour notre philosophe, il est bien convaincu que telle est l'origine du nom qui nous occupe. HERMOGÈNE. A ce qu'il semble, Socrate, tu ne dis là que ce que tu as entendu dire à d'autres, et tu ne parles pas d'après toi-même. SOCRATE. Et n'ai-je pas fait de même pour les autres noms ? HERMOGÈNE. Pas tout-à-fait. SOCRATE. Eh bien, suis-moi : peut-être saurai-je également te faire illusion sur le reste, et te donner à penser que je parle d'après moi seul. Après la justice, de quoi devons-nous parler? Nous ne nous sommes pas encore occupé, je crois, du courage, g-andria. Évidemment l'injustice, g-adikia, (413e) est proprement l'obstacle de ce qui pénètre les choses; or le nom de g-andria semble avoir été fait pour le courage dans le combat, et ce nom indique que, si les choses sont en mouvement, le combat ne peut être qu'un mouvement contraire; en effet il n'y a qu'à retrancher la lettre g-d pour retrouver la fonction propre du courage dans g-anria (résistance à un courant).





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Dernière mise à jour : 18/02/2010