HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Cratyle (dialogue complet)

οὐδὲ



Texte grec :

[411] (411a) (Ἑρμογένης) Ἀλλὰ μετὰ τοῦτο τὸ εἶδος ἔγωγε ἡδέως ἂν θεασαίμην ταῦτα τὰ καλὰ ὀνόματα τίνι ποτὲ ὀρθότητι κεῖται, τὰ περὶ τὴν ἀρετήν, οἷον «φρόνησίς» τε καὶ «σύνεσις» καὶ «δικαιοσύνη» καὶ τἆλλα τὰ τοιαῦτα πάντα. (Σωκράτης) Ἐγείρεις μέν, ὦ ἑταῖρε, οὐ φαῦλον γένος ὀνομάτων· ὅμως δὲ ἐπειδήπερ τὴν λεοντῆν ἐνδέδυκα, οὐκ ἀποδειλιατέον ἀλλ᾽ ἐπισκεπτέον, ὡς ἔοικε, φρόνησιν καὶ σύνεσιν καὶ γνώμην καὶ ἐπιστήμην καὶ τἆλλα δὴ ἃ φῂς πάντα ταῦτα τὰ (411b) καλὰ ὀνόματα. (Ἑρμογένης) Πάνυ μὲν οὖν οὐ δεῖ ἡμᾶς προαποστῆναι. (Σωκράτης) Καὶ μήν, νὴ τὸν κύνα, δοκῶ γέ μοι οὐ κακῶς μαντεύεσθαι, ὃ καὶ νυνδὴ ἐνενόησα, ὅτι οἱ πάνυ παλαιοὶ ἄνθρωποι οἱ τιθέμενοι τὰ ὀνόματα παντὸς μᾶλλον, ὥσπερ καὶ τῶν νῦν οἱ πολλοὶ τῶν σοφῶν ὑπὸ τοῦ πυκνὰ περιστρέφεσθαι ζητοῦντες ὅπῃ ἔχει τὰ ὄντα εἰλιγγιῶσιν, κἄπειτα αὐτοῖς φαίνεται περιφέρεσθαι τὰ πράγματα καὶ πάντως (411c) φέρεσθαι. Αἰτιῶνται δὴ οὐ τὸ ἔνδον τὸ παρὰ σφίσιν πάθος αἴτιον εἶναι ταύτης τῆς δόξης, ἀλλὰ αὐτὰ τὰ πράγματα οὕτω πεφυκέναι, οὐδὲν αὐτῶν μόνιμον εἶναι οὐδὲ βέβαιον, ἀλλὰ ῥεῖν καὶ φέρεσθαι καὶ μεστὰ εἶναι πάσης φορᾶς καὶ γενέσεως ἀεί. Λέγω δὴ ἐννοήσας πρὸς πάντα τὰ νυνδὴ ὀνόματα. (Ἑρμογένης) Πῶς δὴ τοῦτο, ὦ Σώκρατες; (Σωκράτης) Οὐ κατενόησας ἴσως τὰ ἄρτι λεγόμενα ὅτι παντάπασιν ὡς φερομένοις τε καὶ ῥέουσι καὶ γιγνομένοις τοῖς πράγμασι τὰ ὀνόματα ἐπίκειται. (Ἑρμογένης) Οὐ πάνυ ἐνεθυμήθην. (411d) (Σωκράτης) Καὶ μὴν πρῶτον μὲν τοῦτο ὃ πρῶτον εἴπομεν παντάπασιν ὡς ἐπὶ τοιούτων ἐστίν. (Ἑρμογένης) Τὸ ποῖον; (Σωκράτης) Ἡ «φρόνησις» · φορᾶς γάρ ἐστι καὶ ῥοῦ νόησις. Εἴη δ᾽ ἂν καὶ ὄνησιν ὑπολαβεῖν φορᾶς· ἀλλ᾽ οὖν περί γε τὸ φέρεσθαί ἐστιν. Εἰ δὲ βούλει, ἡ «γνώμη» παντάπασιν δηλοῖ γονῆς σκέψιν καὶ νώμησιν· τὸ γὰρ «νωμᾶν» καὶ τὸ «σκοπεῖν» ταὐτόν. Εἰ δὲ βούλει, αὐτὸ ἡ «νόησις» τοῦ νέου ἐστὶν ἕσις, τὸ δὲ νέα εἶναι τὰ ὄντα σημαίνει (411e) γιγνόμενα ἀεὶ εἶναι· τούτου οὖν ἐφίεσθαι τὴν ψυχὴν μηνύει τὸ ὄνομα ὁ θέμενος τὴν «νεόεσιν.» Οὐ γὰρ «νόησις» τὸ ἀρχαῖον ἐκαλεῖτο, ἀλλ᾽ ἀντὶ τοῦ ἦτα εἶ ἔδει λέγειν δύο, «νοέεσιν.»

Traduction française :

[411] (411a) HERMOGÈNE. Après cette classe de mots, je prendrais grand plaisir à considérer ce qu'il peut y avoir de conforme à la nature des choses dans ces beaux noms qui se rapportent à la vertu, tels que sagesse, g-phronehsis, intelligence, g-synesis, justice, g-dikaiosyneh, et tous les autres mots de cet ordre. SOCRATE. Tu lances là, mon ami, un terrible gibier. Mais, n'importe, puisque j'ai une fois revêtu la peau du lion, il ne faut pas reculer; il faut à ce qu'il paraît, nous livrer à l'examen de la sagesse, de l'intelligence, de la connaissance, de la science, et de tous ces (411b) beaux noms dont tu parles. HERMOGÈNE. Non, il ne faut pas lâcher prise. SOCRATE. Par le chien, il me semble que je n'ai pas mal deviné en imaginant, comme je le faisais tout à l'heure, que les hommes de l'antiquité la plus reculée, qui ont institué les noms, ont dû éprouver le même accident qui arrive aujourd'hui à la plupart de nos philosophes ; je veux dire qu'à force de tourner en tout sens dans la recherche de la nature des choses, la tête leur aura tourné à eux-mêmes, et ce vertige leur aura fait voir tous les êtres dans un mouvement perpétuel. (411c) Mais ils ne s'avisent guère d'aller chercher dans leur disposition intérieure l'explication de leur manière de voir ; ils croient que ce sont les choses mêmes qui roulent de la sorte, et qui, de leur nature, n'ont rien de stable ni de fixe : ce n'est, à les en croire, que flux et révolutions, mouvement et génération perpétuelle. Or j'applique cette remarque aux mots dont il s'agit. HERMOGÈNE. Comment cela, Socrate? SOCRATE. Tu n'as peut-être pas remarqué que ces mots supposent que tous les êtres sont dans un mouvement, un flux, un renouvellement continuel. HERMOGÈNE. Non, je ne m'en étais pas douté. (411d) SOCRATE. D'abord, le premier dont nous avons parlé est complètement dans ce sens. HERMOGÈNE. Lequel? SOCRATE. La sagesse, mobilité des choses et de leur flux continuel, g-phoras g-kai g-rou g-noehsis. Peut-être aussi faut-il entendre par ce mot ce qui aide au mouvement, g-phoras g-onehsis. De toute manière, il s'agit du mouvement. La connaissance, g-gnohmeh, sera, si tu veux, l'étude et la considération de la génération, g-gonehs g-noehsis ; car g-nohman c'est considérer. Si tu veux encore, l'intelligence, g-noehsis, sera le désir de nouveauté g-neou g-esis, la nouveauté des êtres signifie (411e) ici qu'ils deviennent sans cesse; et celui qui a fait le nom de g-neoesis a voulu désigner l'amour de l'âme pour la nouveauté; car on ne disait pas autrefois g-noehsis : au lieu de l' g-eh il y avait deux g-ee, ce qui faisait g-neoesis.





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Dernière mise à jour : 18/02/2010