Texte grec :
[419] (Σωκράτης)
Ἀλλ᾽ οὐκ ἐὰν τῷ ἀρχαίῳ ὀνόματι χρῇ, ὃ πολὺ (419a) μᾶλλον εἰκός ἐστιν ὀρθῶς κεῖσθαι ἢ τὸ νῦν, ἀλλ᾽ ὁμολογήσει τοῖς πρόσθεν ἀγαθοῖς, ἐὰν ἀντὶ τοῦ εἶ τὸ ἰῶτα ἀποδιδῷς, ὥσπερ τὸ παλαιόν· διϊὸν γὰρ αὖ σημαίνει, ἀλλ᾽ οὐ δέον, τἀγαθόν, ὅπερ δὴ ἐπαινεῖ. Καὶ οὕτω οὐκ ἐναντιοῦται αὐτὸς αὑτῷ ὁ τὰ ὀνόματα τιθέμενος, ἀλλὰ «δέον» καὶ «ὠφέλιμον» καὶ «λυσιτελοῦν» καὶ «κερδαλέον» καὶ «ἀγαθὸν» καὶ «συμφέρον» καὶ «εὔπορον» τὸ αὐτὸ φαίνεται, ἑτέροις ὀνόμασι σημαῖνον τὸ διακοσμοῦν καὶ ἰὸν πανταχοῦ ἐγκεκωμιασμένον, (419b) τὸ δὲ ἴσχον καὶ δοῦν ψεγόμενον. Καὶ δὴ καὶ τὸ «ζημιῶδες,» ἐὰν κατὰ τὴν ἀρχαίαν φωνὴν ἀποδῷς ἀντὶ τοῦ ζῆτα δέλτα, φανεῖταί σοι κεῖσθαι τὸ ὄνομα ἐπὶ τῷ δοῦντι τὸ ἰόν, ἐπονομασθὲν «δημιῶδες. »
(Ἑρμογένης)
Τί δὲ δὴ «ἡδονὴ» καὶ «λύπη» καὶ «ἐπιθυμία» καὶ τὰ τοιαῦτα, ὦ Σώκρατες;
(Σωκράτης)
Οὐ πάνυ χαλεπά μοι φαίνεται, ὦ Ἑρμόγενες. Ἥ τε γὰρ «ἡδονή,» ἡ πρὸς τὴν ὄνησιν ἔοικε τείνουσα πρᾶξις τοῦτο ἔχειν τὸ ὄνομα — τὸ δέλτα δὲ ἔγκειται, ὥστε «ἡδονὴ» (419c) ἀντὶ «ἡονῆς» καλεῖται — ἥ τε «λύπη» ἀπὸ τῆς διαλύσεως τοῦ σώματος ἔοικεν ἐπωνομάσθαι ἣν ἐν τούτῳ τῷ πάθει ἴσχει τὸ σῶμα. Καὶ ἥ γε «ἀνία» τὸ ἐμποδίζον τοῦ ἰέναι. Ἡ δὲ «ἀλγηδὼν» ξενικόν τι φαίνεταί μοι ἀπὸ τοῦ ἀλγεινοῦ ὠνομασμένον. «Ὀδύνη» δὲ ἀπὸ τῆς ἐνδύσεως τῆς λύπης κεκλημένῃ ἔοικεν. «Ἀχθηδὼν» δὲ καὶ παντὶ δῆλον ἀπεικασμένον τὸ ὄνομα τῷ τῆς φορᾶς βάρει. «Χαρὰ» δὲ τῇ διαχύσει καὶ εὐπορίᾳ τῆς ῥοῆς τῆς ψυχῆς ἔοικε κεκλημένῃ. (419d) «Τέρψις» δὲ ἀπὸ τοῦ τερπνοῦ· τὸ δὲ «τερπνὸν» ἀπὸ τῆς διὰ τῆς ψυχῆς ἕρψεως πνοῇ ἀπεικασθὲν κέκληται, ἐν δίκῃ μὲν ἂν «ἕρπνουν» καλούμενον, ὑπὸ χρόνου δὲ «τερπνὸν » παρηγμένον. «Εὐφροσύνη» δὲ οὐδὲν προσδεῖται τοῦ διότι ῥηθῆναι· παντὶ γὰρ δῆλον ὅτι ἀπὸ τοῦ εὖ τοῖς πράγμασι τὴν ψυχὴν συμφέρεσθαι τοῦτο ἔλαβε τὸ ὄνομα, «εὐφεροσύνην» τό γε δίκαιον· ὅμως δὲ αὐτὸ καλοῦμεν «εὐφροσύνην.» Οὐδ᾽ «ἐπιθυμία» χαλεπόν· τῇ γὰρ ἐπὶ τὸν θυμὸν ἰούσῃ (419e) δυνάμει δῆλον ὅτι τοῦτο ἐκλήθη τὸ ὄνομα. «Θυμὸς» δὲ ἀπὸ τῆς θύσεως καὶ ζέσεως τῆς ψυχῆς ἔχοι ἂν τοῦτο τὸ ὄνομα.
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Traduction française :
[419] SOCRATE.
Mais il n'en est pas de même de l'ancien nom, (419a) qui
naturellement doit être bien plus juste; il s accorde avec les autres
expressions, de l'idée du bien, si on substitue l'g-i à l'g-e, comme dans l'ancien
langage g-Dion, parcourant, et non pas g-deon, enchaînant, exprime ce que
l'auteur des noms semble toujours louer comme le bien. Ainsi, il n'est pas
en contradiction avec lui-même. Le convenable, g-deon, l'utile, g-ohphelimon, le
profitable, g-kerdaleon, l'avantageux, g-lysiteloun, le bon, g-agathon, le
commode, g-xympheron, le facile, g-eyporon, tout cela exprime la même chose
par des noms différents, à savoir ce qui pénètre, et ordonne tout, et qui
est par tout célébré, (419b) tandis que ce qui retarde et arrête est toujours
très mal traité. Rendez à g-zehmiohdes le g-d des anciens, et vous avez
évidemment le nom de ce qui arrête les choses dans leur marche, g-dous g-to
g-ion, c'est-à-dire le mot g-dehmiohdes.
HERMOGÈNE.
Et les mots g-hehdoneh, plaisir, g-lypeh, douleur, g-epithymia, désir, et autres
semblables ?
SOCRATE.
Ils ne me paraissent pas très difficiles, Hermogène. Le plaisir, g-hehdoneh,
est une tendance vers le bien-être, g-onehsis ; c'est g-hehoneh qui avec l'addition
d'un g-d (419c) donne g-hehdoneh. La douleur, g-lypeh, semble appelée ainsi, à
cause de la dissolution, g-dialysis qu'elle produit dans le corps, La
tristesse, g-ania, est oe qui empêche d'aller, g-a-ienai. La peine, g-algehdohn, me
paraît un mot étranger dérivé de g-algeinon, pénible. La souffrance est
appelée g-odyneh, de l'invasion, g-endysis, de la douleur. g-Achthehdohn,
l'accablement, est un piot évidemment fait pour exprimer la pesanteur qui
ralentit le mouvement. g-Chara, la joie, a pris son nom de g-diachysis g-tehs g-roehs,
l'effusion de notre âme. (419d) g-Terpsis, l'amusement, vient de g-terpnon,
agréable. Ce dernier mot vient lui-même de ce que l'agrément se glisse,
g-erpei, dans l'âme, semblable à un souffle, g-pnoeh terme propre a dû être
g-erpnous qui sera devenu, avec le temps, g-terpnon. Le mot allégresse,
g-euphrosyneh, n'a pas besoin d'interprétation. Tout le monde y reconnaît
l'expression du bon mouvement de l'âme, g-ey g-pheretai, d'accord avec les
choses; à proprement parler, c'est g-eupherosyneh, dont nous avons fait
g-euphrosyneh. Le mot g-epithymia, passion, n'est pas difficile non plus; il est
clair que c'est une puissance qui s'introduit dans l'âme, g-epi g-ton g-thymon
g-iousa. Quant à g-thymos, le courage, il provient sans doute (419a) de l'ardeur
et du bouillonnement, g-thysis, de l'âme.
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