HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Clitophon (dialogue complet)

Page 410

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[410] Ὅτε δὴ ἐνταῦθα ἦμεν τοῦ λόγου ἀποροῦντες, (410a) οἱ παρόντες ἱκανοὶ ἦσαν ἐπιπλήττειν τε αὐτῷ καὶ λέγειν ὅτι περιδεδράμηκεν εἰς ταὐτὸν λόγος τοῖς πρώτοις, καὶ ἔλεγον ὅτι « καὶ ἰατρικὴ ὁμόνοιά τίς ἐστι καὶ ἅπασαι αἱ τέχναι, καὶ περὶ ὅτου εἰσὶν ἔχουσι λέγειν· τὴν δὲ ὑπὸ σοῦ λεγομένην δικαιοσύνην ὁμόνοιαν, ὅποι τείνουσά ἐστιν, διαπέφευγεν, καὶ ἄδηλον αὐτῆς ὅτι ποτ' ἔστιν τὸ ἔργον. » Ταῦτα, Σώκρατες, ἐγὼ τελευτῶν καὶ σὲ αὐτὸν ἠρώτων, καὶ εἶπές μοι δικαιοσύνης εἶναι τοὺς μὲν ἐχθροὺς βλάπτειν, (410b) τοὺς δὲ φίλους εὖ ποιεῖν. Ὕστερον δὲ ἐφάνη βλάπτειν γε οὐδέποτε δίκαιος οὐδένα· πάντα γὰρ ἐπ' ὠφελίᾳ πάντας δρᾶν. Ταῦτα δὲ οὐχ ἅπαξ οὐδὲ δὶς ἀλλὰ πολὺν δὴ ὑπομείνας χρόνον (καὶ) λιπαρῶν ἀπείρηκα, νομίσας σε τὸ μὲν προτρέπειν εἰς ἀρετῆς ἐπιμέλειαν κάλλιστ' ἀνθρώπων δρᾶν, δυοῖν δὲ θάτερον, τοσοῦτον μόνον δύνασθαι, μακρότερον δὲ οὐδέν, γένοιτ' ἂν καὶ περὶ ἄλλην ἡντιναοῦν τέχνην, οἷον μὴ ὄντα κυβερνήτην καταμελετῆσαι τὸν ἔπαινον (410c) περὶ αὐτῆς, ὡς πολλοῦ τοῖς ἀνθρώποις ἀξία, καὶ περὶ τῶν ἄλλων τεχνῶν ὡσαύτως· ταὐτὸν δὴ καὶ σοί τις ἐπενέγκοι τάχ' ἂν περὶ δικαιοσύνης, ὡς οὐ μᾶλλον ὄντι δικαιοσύνης ἐπιστήμονι, διότι καλῶς αὐτὴν ἐγκωμιάζεις. Οὐ μὴν τό γε ἐμὸν οὕτως ἔχει· δυοῖν δὲ θάτερον, οὐκ εἰδέναι σε οὐκ ἐθέλειν αὐτῆς ἐμοὶ κοινωνεῖν. Διὰ ταῦτα δὴ καὶ πρὸς Θρασύμαχον οἶμαι πορεύσομαι καὶ ἄλλοσε ὅποι δύναμαι, ἀπορῶν· ἐπεὶ εἴ γ' ἐθέλεις σὺ τούτων μὲν ἤδη παύσασθαι (410d) πρὸς ἐμὲ τῶν λόγων τῶν προτρεπτικῶν, οἷον δέ, εἰ περὶ γυμναστικῆς προτετραμμένος τοῦ σώματος δεῖν μὴ ἀμελεῖν, τὸ ἐφεξῆς ἂν τῷ προτρεπτικῷ λόγῳ ἔλεγες οἷον τὸ σῶμά μου φύσει ὂν οἵας θεραπείας δεῖται, καὶ νῦν δὴ ταὐτὸν γιγνέσθω. Θὲς τὸν Κλειτοφῶντα ὁμολογοῦντα ὡς ἔστιν καταγέλαστον τῶν μὲν ἄλλων ἐπιμέλειαν ποιεῖσθαι, ψυχῆς δέ, (410e) ἧς ἕνεκα τἆλλα διαπονούμεθα, ταύτης ἠμεληκέναι· καὶ τἆλλα πάντα οἴου με νῦν οὕτως εἰρηκέναι τὰ τούτοις ἑξῆς, καὶ νυνδὴ διῆλθον. Καί σου δεόμενος λέγω μηδαμῶς ἄλλως ποιεῖν, ἵνα μή, καθάπερ νῦν, τὰ μὲν ἐπαινῶ σε πρὸς Λυσίαν καὶ πρὸς τοὺς ἄλλους, τὰ δέ τι καὶ ψέγω. Μὴ μὲν γὰρ προτετραμμένῳ σε ἀνθρώπῳ, Σώκρατες, ἄξιον εἶναι τοῦ παντὸς φήσω, προτετραμμένῳ δὲ σχεδὸν καὶ ἐμπόδιον τοῦ πρὸς τέλος ἀρετῆς ἐλθόντα εὐδαίμονα γενέσθαι. [410] Quand nous fumes arrivés à ce point de la discussion, (410a) tous les assistants s'élevèrent contre lui et lui crièrent que sa définition était aussi mauvaise que les premières. Car, lui dirent-ils, la médecine n'est qu'une communauté de pensée, les autres arts ne sont pas autre chose, mais ils peuvent dire quel est leur objet ; tandis que cette justice ou cette communauté de pensée dont tu nous parles ne sait où elle va et ignore l'œuvre qu'elle doit accomplir. Enfin, Socrate, je me suis adressé à toi-même et tu m'as dit que la justice consiste à servir ses amis (410b) et à nuire à ses ennemis. Mais plus tard tu as reconnu que le juste ne devait jamais nuire à personne, mais qu'il devait plutôt servir tout le monde. Après avoir répété ma question non pas une fois ou deux seulement, mais très souvent, fatigué de mes vaines prières, j'ai pensé que tu étais l'homme du monde le mieux fait pour enflammer les autres de l'amour de la vertu; mais de deux choses l'une : ou ton mérite va jusque-là et s'arrête là, ce qui peut arriver, même en d'autres arts; par exemple pour l'art du pilote, il peut arriver qu'un homme, sans savoir diriger un vaisseau, s'avise de composer un éloge (410c) de cet art d'une manière très propre à nous y encourager ; et pour les autres arts, il en est de même. On pourrait donc t'accuser aussi de ne pas mieux connaître la justice, malgré tous les éloges que tu lui donnes ; je ne le pense pas; mais cependant, je le répète, de deux choses l'une: ou tu ne sais pas ce que je te demande, ou tu ne veux pas me le communiquer. C'est pour cela que je crois devoir aller trouver Thrasymaque ou tout autre qui me satisfasse, à moins que tu ne mettes fin (410d) à tes éternelles exhortations. Si tu me faisais l'éloge de la gymnastique, en m'engageant à prendre soin de mon corps, après ces exhortations tu me dirais sans doute quel est mon tempérament et quelle espèce de soins il exige. Fais-en de même à présent. Suppose que Clitophon t'accorde qu'il est ridicule de s'occuper de tout le reste et de négliger l'âme (410e) pour laquelle nous prenons toutes ces peines; suppose que je t'aie rapporté tout ce qui s'en suit et tout ce que nous venons de dire. Maintenant, je t'en conjure, réponds à ma question, pour que je ne sois plus forcé, comme je viens de le faire et comme je l'ai fait avec Lysias, de te louer sur certains points et de te blâmer sur d'autres. Car je répéterai toujours que pour celui qui n'a point encore été exhorté à la vertu, tu es le plus précieux des hommes; mais pour celui qui l'est déjà, tu serais presque un obstacle à ce qu'il parvint au véritable but de la vertu, qui est le bonheur.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010