HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Clitophon (dialogue complet)

Page 409

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[409] Εἰ δ' ἐπανηρόμεθα τὸν ταῦθ' (409a) ἡμᾶς προτρέποντα· λέγεις δὲ εἶναι τίνας ταύτας τὰς τέχνας; Εἶπεν ἂν ἴσως ὅτι γυμναστικὴ καὶ ἰατρική. Καὶ νῦν δὴ τίνα φαμὲν εἶναι τὴν ἐπὶ τῇ τῆς ψυχῆς ἀρετῇ τέχνην; Λεγέσθω. » δὴ δοκῶν αὐτῶν ἐρρωμενέστατος εἶναι πρὸς ταῦτα ἀποκρινόμενος εἶπέν μοι ταύτην τὴν τέχνην εἶναι ἥνπερ ἀκούεις σὺ λέγοντος, ἔφη, Σωκράτους, οὐκ ἄλλην δικαιοσύνην. Εἰπόντος δ' ἐμοῦ « μή μοι τὸ ὄνομα μόνον εἴπῃς, ἀλλὰ ὧδε. (409b) Ἰατρική πού τις λέγεται τέχνη· ταύτης δ' ἐστὶν διττὰ τὰ ἀποτελούμενα, τὸ μὲν ἰατροὺς ἀεὶ πρὸς τοῖς οὖσιν ἑτέρους ἐξεργάζεσθαι, τὸ δὲ ὑγίειαν· ἔστιν δὲ τούτων θάτερον οὐκέτι τέχνη, τῆς τέχνης δὲ τῆς διδασκούσης τε καὶ διδασκομένης ἔργον, δὴ λέγομεν ὑγίειαν. Καὶ τεκτονικῆς δὲ κατὰ ταὐτὰ οἰκία τε καὶ τεκτονικὴ τὸ μὲν ἔργον, τὸ δὲ δίδαγμα. Τῆς δὴ δικαιοσύνης ὡσαύτως τὸ μὲν δικαίους ἔστω ποιεῖν, καθάπερ ἐκεῖ τοὺς τεχνίτας ἑκάστους· τὸ δ' ἕτερον, δύναται ποιεῖν (409c) ἡμῖν ἔργον δίκαιος, τί τοῦτό φαμεν; Εἰπέ. » Οὗτος μέν, ὡς οἶμαι, τὸ συμφέρον ἀπεκρίνατο, ἄλλος δὲ τὸ δέον, ἕτερος δὲ τὸ ὠφέλιμον, δὲ τὸ λυσιτελοῦν. Ἐπανῄειν δὴ ἐγὼ λέγων ὅτι « κἀκεῖ τά γε ὀνόματα ταῦτ' ἐστὶν ἐν ἑκάστῃ τῶν τεχνῶν, ὀρθῶς πράττειν, λυσιτελοῦντα, ὠφέλιμα καὶ τἆλλα τὰ τοιαῦτα· ἀλλὰ πρὸς ὅτι ταῦτα πάντα τείνει, ἐρεῖ τὸ ἴδιον ἑκάστη τέχνη, οἷον τεκτονικὴ τὸ εὖ, τὸ καλῶς, τὸ δεόντως, ὥστε (409d) τὰ ξύλινα, φήσει, σκεύη γίγνεσθαι, δὴ οὐκ ἔστιν τέχνη. Λεγέσθω δὴ καὶ τὸ τῆς δικαιοσύνης ὡσαύτως. » Τελευτῶν ἀπεκρίνατό τις Σώκρατές μοι τῶν σῶν ἑταίρων, ὃς δὴ κομψότατα ἔδοξεν εἰπεῖν, ὅτι τοῦτ' εἴη τὸ τῆς δικαιοσύνης ἴδιον ἔργον, τῶν ἄλλων οὐδεμιᾶς, φιλίαν ἐν ταῖς πόλεσιν ποιεῖν. Οὗτος δ' αὖ ἐρωτώμενος τὴν φιλίαν ἀγαθόν τ' ἔφη εἶναι καὶ οὐδέποτε κακόν, τὰς δὲ τῶν παίδων φιλίας καὶ τὰς τῶν θηρίων, ἃς ἡμεῖς τοῦτο τοὔνομα ἐπονομάζομεν, οὐκ ἀπεδέχετο εἶναι φιλίας ἐπανερωτώμενος· συνέβαινε γὰρ αὐτῷ (409e) τὰ πλείω τὰς τοιαύτας βλαβερὰς ἀγαθὰς εἶναι. Φεύγων δὴ τὸ τοιοῦτον οὐδὲ φιλίας ἔφη τὰς τοιαύτας εἶναι, ψευδῶς δὲ ὀνομάζειν αὐτὰς τοὺς οὕτως ὀνομάζοντας· τὴν δὲ ὄντως καὶ ἀληθῶς φιλίαν εἶναι σαφέστατα ὁμόνοιαν. Τὴν δὲ ὁμόνοιαν ἐρωτώμενος εἰ ὁμοδοξίαν εἶναι λέγοι ἐπιστήμην, τὴν μὲν ὁμοδοξίαν ἠτίμαζεν· ἠναγκάζοντο γὰρ πολλαὶ καὶ βλαβεραὶ γίγνεσθαι ὁμοδοξίαι ἀνθρώπων, τὴν δὲ φιλίαν ἀγαθὸν ὡμολογήκει πάντως εἶναι καὶ δικαιοσύνης ἔργον, ὥστε ταὐτὸν ἔφησεν εἶναι ὁμόνοιαν (καὶ) ἐπιστήμην οὖσαν, ἀλλ' οὐ δόξαν. [409] si nous demandions à cet homme de quels arts (409a) il veut parler, sans doute il répondrait que c'est de la gymnastique et de la médecine. Mais quel est l'art pour former l'âme à la vertu? Répondez. Cet art, me dit celui qui paraissait le plus fort, c'est celui que Socrate a souvent appelé devant toi la justice. Ce n'est pas le nom seulement que je te demande, lui dis-je. (409b) Ainsi la médecine est un art; mais elle a un double objet: d'abord de former de nouveaux médecins par les soins de ceux qui le sont déjà, et puis de guérir. De ces deux choses, l'une ne peut pas être appelée l'art; mais l'œuvre de l'art, soit qu'on l'enseigne, soit qu'on l'apprenne, c'est la santé. Ainsi dans l'architecture, il y a deux choses : d'un côté l'architecture qui s'enseigne, et de l'autre son œuvre, c'est-à-dire la maison. Pour la justice, d'un coté elle forme des hommes justes, comme les arts dont nous venons de parler forment leurs artistes; mais de l'autre côté (409c) quel est son ouvrage, dites-moi ? L'un, je crois, a répondu que c'est le profitable, l'autre ce qui convient, un troisième l'avantageux, un quatrième l'utile. Mais, leur répondis-je, on en dit autant dans les autres arts; et quand quelque chose y est bien fait, on dit c'est utile, avantageux et le reste. Mais chaque art particulier a un objet auquel s'appliquent ces manières de parler; ainsi dans l'art du fabricant de meubles, ce qui est bien, ce qui est beau, ce qui convient, c'est, dira-t-on, de faire (409d) bien les meubles : ce n'est pas là seulement l'art, mais l'œuvre de l'art. Où trouverons-nous quelque chose d'analogue dans la justice? Enfin, Socrate, un de tes amis, s'exprimant avec une élégance infinie, me répondit que l'œuvre propre de la justice, œuvre qu'elle ne partageait avec aucun autre art, c'est d'établir l'amitié entre les états. Je lui demandai ce que c'est que l'amitié: c'est un bien, me répondit-il, et ce ne peut jamais être un mal. Quant à ce que nous appelons amitié chez les enfants et les animaux, il ne voulut pas lui donner ce nom quand je le questionnai sur ce point, parce qu'il tomba d'accord (409e) que ces amitiés étaient plus souvent nuisibles que bonnes; et, pour éviter cette conséquence, il ne voulut pas les appeler amitiés : il réserva ce nom pour la communauté de pensée. Puis, lorsqu'on lui demanda si cette communauté se rapportait seulement à l'opinion ou à la science, il ne voulut pas entendre parler d'opinion; car on lui aurait prouvé qu'il y a souvent parmi les hommes des communautés d'opinion fort mauvaises, et il avait avancé que l'amitié est toujours un bien, et l'œuvre de la justice : il dit donc que cette communauté de pensée vient de la science et non de l'opinion.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010