Texte grec :
[190] (190a) δύ᾽ ἐπ᾽ αὐχένι κυκλοτερεῖ, ὅμοια πάντῃ·
κεφαλὴν δ᾽ ἐπ᾽ ἀμφοτέροις τοῖς προσώποις ἐναντίοις κειμένοις μίαν, καὶ ὦτα
τέτταρα, καὶ αἰδοῖα δύο, καὶ τἆλλα πάντα ὡς ἀπὸ τούτων ἄν τις εἰκάσειεν.
ἐπορεύετο δὲ καὶ ὀρθὸν ὥσπερ νῦν, ὁποτέρωσε βουληθείη· καὶ ὁπότε ταχὺ
ὁρμήσειεν θεῖν, ὥσπερ οἱ κυβιστῶντες καὶ εἰς ὀρθὸν τὰ σκέλη περιφερόμενοι
κυβιστῶσι κύκλῳ, ὀκτὼ τότε οὖσι τοῖς μέλεσιν ἀπερειδόμενοι ταχὺ ἐφέροντο
κύκλῳ. ἦν δὲ διὰ ταῦτα τρία (190b) τὰ γένη καὶ τοιαῦτα, ὅτι τὸ μὲν ἄρρεν ἦν τοῦ
ἡλίου τὴν ἀρχὴν ἔκγονον, τὸ δὲ θῆλυ τῆς γῆς, τὸ δὲ ἀμφοτέρων μετέχον τῆς
σελήνης, ὅτι καὶ ἡ σελήνη ἀμφοτέρων μετέχει· περιφερῆ δὲ δὴ ἦν καὶ αὐτὰ καὶ ἡ
πορεία αὐτῶν διὰ τὸ τοῖς γονεῦσιν ὅμοια εἶναι. ἦν οὖν τὴν ἰσχὺν δεινὰ καὶ τὴν
ῥώμην, καὶ τὰ φρονήματα μεγάλα εἶχον, ἐπεχείρησαν δὲ τοῖς θεοῖς, καὶ ὃ λέγει
Ὅμηρος περὶ Ἐφιάλτου τε καὶ Ὤτου, περὶ ἐκείνων λέγεται, τὸ εἰς τὸν οὐρανὸν
ἀνάβασιν ἐπιχειρεῖν (190c) ποιεῖν, ὡς ἐπιθησομένων τοῖς θεοῖς.
XV. Ὁ οὖν Ζεὺς καὶ οἱ ἄλλοι θεοὶ ἐβουλεύοντο, ὅ τι χρὴ αὐτοὺς ποιῆσαι, καὶ
ἠπόρουν· οὔτε γὰρ ὅπως ἀποκτείναιεν εἶχον καὶ ὥσπερ τοὺς γίγαντας
κεραυνώσαντες τὸ γένος ἀφανίσαιεν —αἱ τιμαὶ γὰρ αὐτοῖς καὶ ἱερὰ τὰ παρὰ τῶν
ἀνθρώπων ἠφανίζετο— οὔθ᾽ ὅπως ἐῷεν ἀσελγαίνειν. μόγις δὴ ὁ Ζεὺς ἐννοήσας
λέγει ὅτι· Δοκῶ μοι, ἔφη, ἔχειν μηχανήν, ὡς ἂν εἶέν τε ἄνθρωποι καὶ παύσαιντο
τῆς ἀκολασίας ἀσθενέστεροι (190d) γενόμενοι. νῦν μὲν γὰρ αὐτούς, ἔφη, διατεμῶ
δίχα ἕκαστον, καὶ ἅμα μὲν ἀσθενέστεροι ἔσονται, ἅμα δὲ χρησιμώτεροι ἡμῖν διὰ
τὸ πλείους τὸν ἀριθμὸν γεγονέναι· καὶ βαδιοῦνται ὀρθοὶ ἐπὶ δυοῖν σκελοῖν· ἐὰν δ᾽
ἔτι δοκῶσιν ἀσελγαίνειν καὶ μὴ ἐθέλωσιν ἡσυχίαν ἄγειν, πάλιν αὖ, ἔφη, τεμῶ
δίχα, ὥστ᾽ ἐφ᾽ ἑνὸς πορεύσονται σκέλους ἀσκωλιάζοντες. ταῦτα εἰπὼν ἔτεμνε
τοὺς ἀνθρώπους δίχα, ὥσπερ οἱ τὰ ὠὰ τέμνοντες (190e) καὶ μέλλοντες
ταριχεύειν, ἢ ὥσπερ οἱ τὰ ὠὰ ταῖς θριξίν· ὄντινα δὲ τέμοι, τὸν Ἀπόλλω ἐκέλευε τό
τε πρόσωπον μεταστρέφειν καὶ τὸ τοῦ αὐχένος ἥμισυ πρὸς τὴν τομήν, ἵνα
θεώμενος τὴν αὑτοῦ τμῆσιν κοσμιώτερος εἴη ὁ ἄνθρωπος· καὶ τἆλλα ἰᾶσθαι
ἐκέλευεν. ὁ δὲ τό τε πρόσωπον μετέστρεφε, καὶ συνέλκων πανταχόθεν τὸ δέρμα
ἐπὶ τὴν γαστέρα νῦν καλουμένην, ὥσπερ τὰ σύσπαστα βαλάντια, ἓν στόμα
ποιῶν ἀπέδει κατὰ μέσην τὴν γαστέρα, ὃ δὴ τὸν ὀμφαλὸν καλοῦσι. καὶ τὰς μὲν
ἄλλας ῥυτίδας
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Traduction française :
[190] deux visages tout à fait pareils sur un cou rond, et sur
ces deux visages opposés une seule tête, quatre oreilles,
deux organes de la génération et tout le reste à l'avenant.
Il marchait droit, comme à présent, dans le sens
qu'il voulait, et, quand il se mettait à courir vite, il
faisait comme les saltimbanques qui tournent en cercle
en lançant leurs jambes en l'air; s'appuyant sur leurs
membres qui étaient au nombre de huit, ils tournaient
rapidement sur eux-mêmes. Et ces trois espèces étaient
ainsi conformées parce que le mâle tirait son origine du
soleil, la femelle de la terre, l'espèce mixte de la lune,
qui participe de l'un et de l'autre. Ils étaient sphériques
et leur démarche aussi, parce qu'ils ressemblaient à
leurs parents; ils étaient aussi d'une force et d'une
vigueur extraordinaires, et comme ils avaient de grands
courages, ils attaquèrent les dieux, et ce qu'Homère dit
d'Ephialte et d'Otos, on le dit d'eux, à savoir qu'ils
tentèrent d'escalader le ciel pour combattre les dieux.
- Alors Zeus délibéra avec les autres dieux
sur le parti à prendre. Le cas était embarrassant : ils ne
pouvaient se décider à tuer les hommes et à détruire la
race humaine à coups de tonnerre, comme ils avaient
tué les géants; car c'était anéantir les hommages et le
culte que les hommes rendent aux dieux; d'un autre
côté, ils ne pouvaient non plus tolérer leur insolence.
Enfin Jupiter, ayant trouvé, non sans peine, un expédient,
prit la parole : "Je crois, dit-il, tenir le moyen de
conserver les hommes tout en mettant un terme à leur
licence : c'est de les rendre plus faibles. Je vais immédiatement
les couper en deux l'un après l'autre ; nous
obtiendrons ainsi le double résultat de les affaiblir et de
tirer d'eux davantage, puisqu'ils seront plus nombreux.
Ils marcheront droit sur deux jambes. S'ils continuent à
se montrer insolents et ne veulent pas se tenir en repos,
je les couperai encore une fois en deux, et les réduirai à
marcher sur une jambe à cloche-pied."
Ayant ainsi parlé, il coupa les hommes en deux,
comme on coupe des alizes pour les sécher ou comme
on coupe un oeuf avec un cheveu ; et chaque fois qu'il
en avait coupé un, il ordonnait à Apollon de retourner
le visage et la moitié du cou du côté de la coupure, afin
qu'en voyant sa coupure l'homme devînt plus modeste,
et il lui commandait de guérir le reste. Apollon retournait
donc le visage et, ramassant de partout la peau sur
ce qu'on appelle à présent le ventre, comme on fait des
bourses à courroie, il ne laissait qu'un orifice et liait la
peau au milieu du ventre : c'est ce qu'on appelle le nombril.
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