[10,27] (1) νεκροὶ δὲ
ὁ μὲν γυμνὸς Πῆλις ὄνομα ἐπὶ τὸν νῶτόν ἐστιν ἐρριμμένος, ὑπὸ δὲ τὸν Πῆλιν
Ἠιονεύς τε κεῖται καὶ Ἄδμητος ἐνδεδυκότες ἔτι τοὺς θώρακας· καὶ αὐτῶν Λέσχεως
Ἠιονέα ὑπὸ Νεοπτολέμου, τὸν δὲ ὑπὸ Φιλοκτήτου φησὶν ἀποθανεῖν τὸν Ἄδμητον. ἄλλοι
δὲ ἀνωτέρω τούτων ὑπὸ μὲν τὸ λουτήριον Λεώκριτός ἐστιν ὁ Πουλυδάμαντος τεθνεὼς
ὑπὸ Ὀδυσσέως, ὑπὲρ δὲ Ἠιονέα τε καὶ Ἄδμητον Κόροιβος ὁ Μύγδονος· τούτου μνῆμά
τε ἐπιφανὲς ἐν ὅροις πεποίηται Φρυγῶν Στεκτορηνῶν καὶ ἀπ´ αὐτοῦ ποιηταῖς
Μύγδονας ὄνομα ἐπὶ τοῖς Φρυξὶ τίθεσθαι καθέστηκεν. ἀφίκετο μὲν δὴ ἐπὶ τὸν
Κασσάνδρας ὁ Κόροιβος γάμον, ἀπέθανε δέ, ὡς μὲν ὁ πλείων λόγος, ὑπὸ Νεοπτολέμου,
Λέσχεως δὲ ὑπὸ Διομήδους ἐποίησεν. (2) εἰσὶ δὲ καὶ ἐπάνω τοῦ Κοροίβου Πρίαμος καὶ
Ἀξίων τε καὶ Ἀγήνωρ. Πρίαμον δὲ οὐκ ἀποθανεῖν ἔφη Λέσχεως ἐπὶ τῇ ἐσχάρᾳ τοῦ
Ἑρκείου, ἀλλὰ ἀποσπασθέντα ἀπὸ τοῦ βωμοῦ πάρεργον τῷ Νεοπτολέμῳ πρὸς ταῖς τῆς
οἰκίας γενέσθαι θύραις. ἐς δὲ Ἑκάβην Στησίχορος ἐν Ἰλίου πέρσιδι ἐποίησεν ἐς
Λυκίαν ὑπὸ Ἀπόλλωνος αὐτὴν κομισθῆναι. Ἀξίονα δὲ παῖδα εἶναι Πριάμου Λέσχεως καὶ
ἀποθανεῖν αὐτὸν ὑπὸ Εὐρυπύλου τοῦ Εὐαίμονός φησι· τοῦ Ἀγήνορος δὲ κατὰ τὸν
αὐτὸν ποιητὴν Νεοπτόλεμος αὐτόχειρ ἐστί· καὶ οὕτω φαίνοιτο ἂν Ἔχεκλος μὲν
φονευθεὶς ὁ Ἀγήνορος ὑπὸ Ἀχιλλέως, Ἀγήνωρ δὲ αὐτὸς ὑπὸ τοῦ Νεοπτολέμου.
(3) Λαομέδοντος δὲ τὸν νεκρὸν Σίνων τε ἑταῖρος Ὀδυσσέως καὶ Ἀγχίαλός εἰσιν
ἐκκομίζοντες. γέγραπται δὲ καὶ ἄλλος τεθνεώς· ὄνομά οἱ Ἔρεσος· τὰ δὲ ἐς Ἔρεσόν τε
καὶ Λαομέδοντα, ὅσα γε ἡμεῖς ἐπιστάμεθα, ᾖσεν οὐδείς. ἔστι δὲ οἰκία τε ἡ
Ἀντήνορος καὶ παρδάλεως κρεμάμενον δέρμα ὑπὲρ τῆς ἐσόδου, σύνθημα εἶναι τοῖς
Ἕλλησιν ἀπέχεσθαι σφᾶς οἴκου τοῦ Ἀντήνορος. γέγραπται δὲ Θεανώ τε καὶ οἱ παῖδες,
Γλαῦκος μὲν καθήμενος ἐπὶ θώρακι γυάλοις συνηρμοσμένῳ, Εὐρύμαχος δὲ ἐπὶ πέτρᾳ.
(4) παρὰ δὲ αὐτὸν ἕστηκεν Ἀντήνωρ καὶ ἐφεξῆς θυγάτηρ Ἀντήνορος Κρινώ· παιδίον δὲ ἡ
Κρινὼ φέρει νήπιον. τῶν προσώπων δὲ ἅπασιν οἷον ἐπὶ συμφορᾷ σχῆμά ἐστι.
κιβωτὸν δὲ ἐπὶ ὄνον καὶ ἄλλα τῶν σκευῶν εἰσιν ἀνατιθέντες οἰκέται· κάθηται δὲ καὶ
ἐπὶ τοῦ ὄνου παιδίον μικρόν. κατὰ τοῦτο τῆς γραφῆς καὶ ἐλεγεῖόν ἐστι Σιμωνίδου·
γράψε Πολύγνωτος, Θάσιος γένος, Ἀγλαοφῶντος υἱός, περθομένην Ἰλίου ἀκρόπολιν.
| [10,27] (1) Le peintre a représenté ensuite des corps morts. Le premier qui s'offre à la vue est celui d'un nommé Pélis; il
est dépouillé et couché sur le dos. Au-dessous de lui gisent Eïonée et Admète, qui ont encore leurs cuirasses.
Leschès dit qu'Eïonée fut tué par Néoptolème, et Admète par Philoctète; plus haut vous en voyez d'autres.
Léocrite, fils de Polydamas, qui périt de la main d'Ulysse, est sous la cuvette. Au-dessus d'Eïonée et d'Admète,
c'est le corps de Corèbus, fils de Mygdon, lequel Mygdon a un magnifique tombeau sur les confins des
Phrygiens de Stectorium; d'où il est arrivé que les Phrygiens ont eu le nom de Mygdoniens en poésie. Son
fils était venu à Troie, dans le dessein d'épouser Cassandre; mais il fut tué, selon la coutume opinion, par
Néoptolème; et, selon le poète Leschès, par Diomède. (2) Au-dessus de Corèbus, on remarque les corps de
Priam, d'Axion et d'Agénor. Si nous en croyons le poète Leschès, Priam ne fut pas tué devant l'autel de Jupiter
Hercéios; mais il en fut seulement arraché par force, et ce malheureux roi se traîna ensuite jusque devant la porte
de son palais, où il rencontra Néoptolème, qui n'eut pas de peine à lui ôter le peu de vie que sa vieillesse et ses
infortunes lui avaient laissé. Stésichore, dans ses vers Sur la prise de Troie, dit qu'Hécube fut transportée en
Lycie par Apollon. À l'égard d'Axion, Leschès prétend que c'était un fils de Priam, et qu'Eurypile, fils d'Euémon, le
tua de sa main. Suivant le même poète, Agénor tomba sous les coups de Néoptolème: ainsi Echeclus, fils
d'Agénor, fut tué par Achille, et Agénor lui-même fut tué par Néoptolème.(3) Ensuite vous apercevez Sinon, le
compagnon d'Ulysse, et Anchialus, qui emportent le corps de Laomédon. Un certain Érésus est aussi parmi les
morts; je ne connais aucun poète qui ait parlé de cet Érésus ni de ce Laomédon. Devant le logis d'Anténor, il y a
une peau de léopard, comme pour lui servir de sauvegarde, et pour avertir les Grecs de respecter cette maison.
Théano est aussi représentée avec ses deux fils, Glaucus et Eurymaque. Le premier est assis sur une cuirasse
faite à l'antique, comme celles dont j'ai parlé; le second sur une pierre. (4) À côté de celui-ci on voit Anténor avec
Crino, sa fille, qui tient un enfant entre ses bras. Le peintre a donné à toutes ces figures l'air et l'attitude qui
conviennent à des personnes accablées de tristesse. D'un autre côté ce sont des domestiques qui chargent des
paniers sur un âne, et les remplissent de provisions; un enfant paraît assis dessus. En cet endroit, il y a deux
vers de Simonide, dont voici le sens: "Polygnote de Thasos, fils d'Aglaophon, a fait ce tableau qui représente la
prise de Troie".
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