HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre X

Chapitre 24

  Chapitre 24

[10,24] (1) ταῦτα μὲν δὴ οὕτω γενόμενα ἴστω τις· ἐν δὲ τῷ προνάῳ τῷ ἐν Δελφοῖς γεγραμμένα ἐστὶν ὠφελήματα ἀνθρώποις ἐς βίον, ἐγράφη δὲ ὑπὸ ἀνδρῶν οὓς γενέσθαι σοφοὺς λέγουσιν Ἕλληνες. οὗτοι δὲ ἦσαν ἐκ μὲν Ἰωνίας Θαλῆς τε Μιλήσιος καὶ Πριηνεὺς Βίας, Αἰολέων δὲ τῶν ἐν Λέσβῳ Πιττακὸς Μιτυληναῖος, ἐκ δὲ Δωριέων τῶν ἐν τῇ Ἀσίᾳ Κλεόβουλος Λίνδιος, καὶ Ἀθηναῖός τε Σόλων καὶ Σπαρτιάτης Χίλων· τὸν δὲ ἕβδομον Πλάτων Ἀρίστωνος ἀντὶ Περιάνδρου τοῦ Κυψέλου Μύσωνα κατείλοχε τὸν Χηνέα· κώμη δὲ ἐν τῇ Οἴτῃ τῷ ὄρει ᾠκοῦντο αἱ Χῆναι. (2) οὗτοι οὖν οἱ ἄνδρες ἀφικόμενοι ἐς Δελφοὺς ἀνέθεσαν τῷ Ἀπόλλωνι τὰ ᾀδόμενα Γνῶθι σαυτὸν καὶ Μηδὲν ἄγαν. οὗτοι μὲν δὴ ἐνταῦθα ἔγραψαν τὰ εἰρημένα, θεάσαιο δ´ ἂν καὶ εἰκόνα Ὁμήρου χαλκῆν ἐπὶ στήλῃ καὶ ἐπιλέξει τὸ μάντευμα γενέσθαι τῷ Ὁμήρῳ λέγουσιν· ὄλβιε καὶ δύσδαιμον - ἔφυς γὰρ ἐπ´ ἀμφοτέροισι -, πατρίδα δίζηαι. μητρὶς δέ τοι, οὐ πατρίς ἐστιν. ἔστιν Ἴος νῆσος μητρὸς πατρίς, σε θανόντα δέξεται. ἀλλὰ νέων παίδων αἴνιγμα φύλαξαι. δεικνύουσι δὲ οἱ Ἰῆται καὶ Ὁμήρου μνῆμα ἐν τῇ νήσῳ καὶ ἑτέρωθι Κλυμένης, τὴν Κλυμένην μητέρα εἶναι τοῦ Ὁμήρου λέγοντες. (3) Κύπριοι δὲ - οἰκειοῦνται γὰρ δὴ καὶ οὗτοι Ὅμηρον - Θεμιστώ τε αὐτῷ μητέρα εἶναι τῶν τινα ἐπιχωρίων γυναικῶν λέγουσι καὶ ὑπὸ Εὔκλου προθεσπισθῆναι τὰ ἐς τὴν γένεσιν τὴν Ὁμήρου φασὶν ἐν τοῖσδε· καὶ τότ´ ἐν εἰναλίῃ Κύπρῳ μέγας ἔσσετ´ ἀοιδός, ὅν τε Θεμιστὼ τέξει ἐπ´ ἀγροῦ δῖα γυναικῶν νόσφι πολυκτεάνοιο πολύκλειτον Σαλαμῖνος. Κύπρον δὲ προλιπὼν διερός θ´ ὑπὸ κύμασιν ἀρθείς, Ἑλλάδος εὐρυχόρου μοῦνος κακὰ πρῶτος ἀείσας ἔσσεται ἀθάνατος καὶ ἀγήραος ἤματα πάντα. ταῦτα ἡμεῖς ἀκούσαντές τε καὶ ἐπιλεξάμενοι τοὺς χρησμοὺς ἰδίᾳ οὐδένα αὐτῶν λόγον οὔτε ἐς πατρίδα οὔτε περὶ ἡλικίας Ὁμήρου γράφομεν. (4) ἐν δὲ τῷ ναῷ πεποίηται μὲν Ποσειδῶνος βωμός, ὅτι τὸ μαντεῖον τὸ ἀρχαιότατον κτῆμα ἦν καὶ Ποσειδῶνος, ἕστηκε δὲ καὶ ἀγάλματα Μοιρῶν δύο· ἀντὶ δὲ αὐτῶν τῆς τρίτης Ζεύς τε Μοιραγέτης καὶ Ἀπόλλων σφίσι παρέστηκε Μοιραγέτης. θεάσαιο δ´ ἂν ἐνταῦθα καὶ ἑστίαν, ἐφ´ Νεοπτόλεμον τὸν Ἀχιλλέως ἱερεὺς ἀπέκτεινε τοῦ Ἀπόλλωνος· τὰ δὲ ἐς τοῦ Νεοπτολέμου τὴν τελευτήν ἐστιν ἡμῖν ἑτέρωθι εἰρημένα. (5) ἀνάκειται δὲ οὐ πόρρω τῆς ἑστίας θρόνος Πινδάρου· σιδήρου μέν ἐστιν θρόνος, ἐπὶ δὲ αὐτῷ φασιν, ὁπότε ἀφίκοιτο ἐς Δελφοὺς, καθέζεσθαί τε τὸν Πίνδαρον καὶ ᾄδειν ὁπόσα τῶν ᾀσμάτων ἐς Ἀπόλλωνά ἐστιν. ἐς δὲ τοῦ ναοῦ τὸ ἐσωτάτω, παρίασί τε ἐς αὐτὸ ὀλίγοι καὶ χρυσοῦν Ἀπόλλωνος ἕτερον ἄγαλμα ἀνάκειται. (6) ἐξελθόντι δὲ τοῦ ναοῦ καὶ τραπέντι ἐς ἀριστερὰ περίβολός ἐστι καὶ Νεοπτολέμου τοῦ Ἀχιλλέως ἐν αὐτῷ τάφος· καί οἱ κατὰ ἔτος ἐναγίζουσιν οἱ Δελφοί. ἐπαναβάντι δὲ ἀπὸ τοῦ μνήματος λίθος ἐστὶν οὐ μέγας· τούτου καὶ ἔλαιον ὁσημέραι καταχέουσι καὶ κατὰ ἑορτὴν ἑκάστην ἔρια ἐπιτιθέασι τὰ ἀργά· ἔστι δὲ καὶ δόξα ἐς αὐτὸν δοθῆναι Κρόνῳ τὸν λίθον ἀντὶ τοῦ παιδός, καὶ ὡς αὖθις ἤμεσεν αὐτὸν Κρόνος. (7) ἰοῦσι δὲ ὡς ἐπὶ τὸν ναὸν αὖθις μετὰ τοῦ λίθου τὴν θέαν ἐστὶν Κασσοτὶς καλουμένη πηγή· τεῖχος δὲ οὐ μέγα ἐπ´ αὐτῇ καὶ ἄνοδος διὰ τοῦ τείχους ἐστὶν ἐπὶ τὴν πηγήν. ταύτης τῆς Κασσοτίδος δύεσθαί τε κατὰ τῆς γῆς λέγουσι τὸ ὕδωρ καὶ ἐν τῷ ἀδύτῳ τοῦ θεοῦ τὰς γυναῖκας μαντικὰς ποιεῖν· τὴν δὲ τῇ κρήνῃ δεδωκυῖαν τὸ ὄνομα τῶν περὶ τὸν Παρνασσὸν νυμφῶν φασιν εἶναι. [10,24] (1) Voilà ce que j'avais à dire de ces peuples pour la vérité de l'histoire. Dans le parvis du temple de Delphes on voit de belles sentences, qui sont d'une grande utilité pour la conduite de la vie. Elles y sont écrites de la main de ce que l'on appelle communément les sept sages de la Grèce. Le premier de ces sept sages fut Thalès de Milet, ville d'Ionie; le second, Bias de Priène; le troisième, éolien de nation, fut Pittacus de Mitylène, dans l'île de Lesbos; le quatrième fut Cléobule de Lindos, ville appartenant à ces Doriens qui s'établirent en Asie; le cinquième était Solon, athénien; le sixième, Chilon de Sparte; quelques- uns comptent pour le septième Périandre, fils de Cypsélus; mais Platon, fils d'Ariston, met à sa place Myson de Chénée, qui était autrefois un bourg du mont Oeta. (2) Ces grands personnages étant venus à Delphes, y consacrèrent à Apollon les préceptes dont je parle, et qui depuis ont été dans la bouche de tout le monde; comme, par exemple, ceux-ci: "Connais-toi toi-même"; "Rien de trop", et les autres. Vous verrez dans le même lieu une statue d'Homère en bronze, élevée sur une colonne. On lit au bas cette réponse de l'oracle, que l'on dit avoir été rendue au poète même: "Heureux et malheureux, car tu es né pour l'un et pour l'autre sort, tu veux savoir quelle est ta patrie. Borne ta curiosité à connaître le pays de ta mère; elle était de l'île d'Ios, où tu finiras tes jours. Sois seulement en garde contre une énigme". Les habitants d'Ios montrent encore aujourd'hui la sépulture d'Homère dans leur île, et celle de Clymène dans un lieu séparé; ils tiennent que Clymène fut la mère du poète. (3) Mais ceux de Chypre qui réclame Homère, prétendent qu'il naquit de Thémisto, femme originaire du pays, et ils allèguent en leur faveur un oracle du poète Euclus, qui est conçu en ces termes: "Alors dans Chypre, dans l'île fortunée de Salamine on verra naître le plus grand des poètes; la divine Thémisto sera celle qui lui donnera le jour. Favori des Muses et cherchant à s'instruire, il quittera son pays natal et s'exposera aux dangers de la mer pour aller visiter toute la Grèce. Ensuite il aura l'honneur de chanter le premier les combats et les diverses aventures des plus fameux héros. Son nom sera immortel, et jamais le temps n'effacera sa gloire". C'est tout ce que je puis dire d'Homère tant sur la foi d'autrui, que sur quelques oracles dont j'ai connaissance, mais sans oser moi-même prendre aucun parti ni sur le temps où il a vécu, ni sur sa patrie. (4) Dans le temple même il y a un autel dédié à Neptune, parce qu'anciennement tout ce lieu lui appartenait. On y voit les statues des deux Parques; Jupiter Moiragète et Apollon Moiragète sont à la place de la troisième. Là se voit aussi le sacré foyer où le prêtre d'Apollon tua Néoptolème, fils d'Achille; événement dont j'ai déjà parlé ailleurs. (5) Un peu plus loin on vous montrera la chaise de Pindare, elle est de fer. Toutes les fois que Pindare venait à Delphes, on dit qu'il s'asseyait là pour chanter les hymnes qu'il avait faites en l'honneur du Dieu. Dans le sanctuaire du temple, où peu de gens ont la liberté d'entrer, on voit une autre statue d'Apollon, qui est d'or. (6) Au sortir du temple, si vous prenez à gauche, vous trouverez une enceinte fermée par une balustrade, où est le tombeau de Néoptolème, fils d'Achille. Les habitants de Delphes lui rendent tous les ans des honneurs funèbres comme à un héros. Rentré dans le chemin, si vous continuez à monter, on vous fera remarquer une pierre de moyenne grosseur, que l'on frotte d'huile tous les jours, et que l'on enveloppe même de laine crue aux jours de fête. C'est, dit-on, la pierre que Rhéa proposa à Saturne; il la dévora et la revomit ensuite. (7) En revenant au temple, vous verrez la fontaine de Cassotis; il y a au-devant un petit mur, par-dessus lequel il faut passer pour la voir. On dit que l'eau de cette fontaine va par-dessous terre, dans un lieu le plus secret du temple, et que sa vertu prophétique inspire là des femmes qui rendent des oracles. On tient que c'est une des nymphes du Parnasse qui lui a donné son nom.


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Dernière mise à jour : 8/09/2006