HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre X

Chapitre 18

  Chapitre 18

[10,18] (1) ἐς ταύτην οἱ Ἕλληνες τὴν νῆσον ἀνηκόως εἶχον· τὸν δὲ ἵππον, ὃς ἐφεξῆς τῇ εἰκόνι ἐστὶ τοῦ Σάρδου, Ἀθηναῖος Καλλίας Λυσιμαχίδου πατρὸς ἀναθεῖναί φησιν ἰδίᾳ περιποιησάμενος ἀπὸ τοῦ πρὸς Πέρσας πολέμου χρήματα. Ἀχαιοὶ δὲ ἀνέθεσαν Ἀθηνᾶς ἄγαλμα πόλιν τῶν ἐν Αἰτωλίᾳ παραστησάμενοι πολιορκίᾳ· τῇ πόλει δὲ ἣν εἷλον Φάνα τοὔνομα ἦν. γενέσθαι δὲ χρόνον φασὶν οὐκ ὀλίγον τῇ πολιορκίᾳ· καὶ ὡς ἀδυνάτως εἶχον ἑλεῖν τὴν πόλιν, θεωροὺς ἀποστέλλουσιν ἐς Δελφούς, καὶ αὐτοῖς ἀφίκετο μάντευμα· (2) γῆς Πέλοπος ναέται καὶ Ἀχαιίδος, οἳ ποτὶ Πυθώ ἤλθετε πευσόμενοι ὥς κε πτολίεθρον ἕλητε, ἀλλ´ ἄγε δὴ φράζεσθε λάχος πόσον ἦμαρ ἕκαστον λαῶν πινόντων ῥύεται πόλιν, δὲ πέπωκεν· οὕτω γάρ κεν ἕλοιτε Φάναν πυργήρεα κώμην. (3) οὐ συνιέντες οὖν ὁποῖόν τι ἤθελεν χρησμὸς λέγειν, οἱ μὲν οἴκαδε ἀποπλεῖν ἐβουλεύοντο διαλύσαντες τὴν πολιορκίαν, οἱ δὲ ἐντὸς τοῦ τείχους οἵ τε ἄλλοι οὐδενὶ λόγῳ σφᾶς ἐνεποιοῦντο καὶ γυνὴ πρόεισιν ἐκ τοῦ τείχους ὕδωρ ἐκ τῆς ὑπὸ τῷ τείχει λαβεῖν πίδακος. ἐπιδραμόντες δὲ ἐκ τοῦ στρατεύματος αἰχμάλωτόν τε τὴν γυναῖκα αἱροῦσι καὶ διδάσκονται παρ´ αὐτῆς οἱ Ἀχαιοὶ ὅτι τὸ ὀλίγον τὸ ἐκ τῆς πίδακος ὕδωρ, ὁπότε ἐφ´ ἑκάστης λάβοιεν τῆς νυκτός, διεμετροῦντο αὐτό, καὶ ἄλλο ἦν τοῖς ἔνδον ἀλέξημα οὐδὲν ἐς δίψαν. οὕτω δὴ συγχέαντες οἱ Ἀχαιοὶ τὴν πηγὴν τὸ πόλισμα αἱροῦσιν. (4) Ῥόδιοι δὲ οἱ ἐν Λίνδῳ παρὰ ταύτην τὴν Ἀθηνᾶν τὸ ἄγαλμα ἔστησαν τοῦ Ἀπόλλωνος. ἀνέθεσαν δὲ καὶ Ἀβρακιῶται χαλκοῦν ὄνον, νυκτομαχίᾳ Μολοσσοὺς νικήσαντες. λόχον μέν σφισιν ἐν νυκτὶ οἱ Μολοσσοὶ παρεσκεύασαν· ὄνου δέ, ὃς ἐλαυνόμενος ἐκ τοῦ ἀγροῦ τότε ἔτυχεν, ὄνον θήλειαν διώκοντος σὺν ὕβρει τε τῇ ἄλλῃ καὶ τραχύτητι τοῦ φθέγματος, ὡσαύτως δὲ καὶ τοῦ ἀνδρὸς ὃς τὸν ὄνον ἤλαυνε βοῶντος ἀσαφῆ τε καὶ ἄκοσμα, οὕτως οἵ τε ἐκ τῆς ἐνέδρας τῶν Μολοσσῶν ἐξανίστανται ταραχθέντες καὶ οἱ Ἀμβρακιῶται φωράσαντες τὰ ἐπὶ σφίσι βεβουλευμένα ἐπιχειροῦσιν ἐν τῇ νυκτί, καὶ ἐκράτησαν μάχῃ τῶν Μολοσσῶν. (5) Ὀρνεᾶται δὲ οἱ ἐν τῇ Ἀργολίδι πολέμῳ σφᾶς Σικυωνίων πιεζόντων τῷ Ἀπόλλωνι εὔξαντο, εἰ ἀπώσαιντο ἐκ τῆς πατρίδος τῶν Σικυωνίων τὸν στρατόν, πομπήν τε ἐν Δελφοῖς αὐτῷ στελεῖν ὁσημέραι καὶ ἱερεῖα θύσειν οἷα δὴ καὶ ὅσα ἀριθμόν. νικῶσί τε δὴ μάχῃ τοὺς Σικυωνίους, καὶ ὥς σφισιν ἐφ´ ἡμέρας πάσης ἀποδιδοῦσι τὰ κατὰ τὴν εὐχὴν δαπάνη τε ἦν μεγάλη καὶ μείζων ἔτι τοῦ ἀναλώματος ταλαιπωρία, οὕτω δὴ σόφισμα εὑρίσκουσιν ἀναθεῖναι τῷ θεῷ θυσίαν τε καὶ πομπὴν χαλκᾶ ποιήματα. (6) ἔστιν ἐνταῦθα καὶ ἄθλων τῶν Ἡρακλέους τὸ ἐς τὴν ὕδραν, ἀνάθημά τε ὁμοῦ Τισαγόρου καὶ τέχνη, σιδήρου καὶ ὕδρα καὶ Ἡρακλῆς. σιδήρου δὲ ἐργασίαν τὴν ἐπὶ ἀγάλμασι χαλεπωτάτην καὶ πόνου συμβέβηκεν εἶναι πλείστου· θαύματος μὲν δὴ καὶ τοῦ Τισαγόρου τὸ ἔργον, ὅστις δὴ Τισαγόρας, θαύματος δὲ οὐκ ἐλαχίστου καὶ ἐν Περγάμῳ λέοντός τε καὶ ὑὸς ἀγρίου κεφαλαί, σιδήρου καὶ αὗται· Διονύσῳ δὲ ἀναθήματα σφᾶς ἐποιήσαντο. (7) Φωκέων δὲ οἱ ἔχοντες Ἐλάτειαν - ἀντέσχον γὰρ τῇ Κασσάνδρου πολιορκίᾳ Ὀλυμπιοδώρου σφίσιν ἐξ Ἀθηνῶν ἀμύνοντος - λέοντα τῷ Ἀπόλλωνι χαλκοῦν ἀποπέμπουσιν ἐς Δελφούς. δὲ Ἀπόλλων ἐγγυτάτω τοῦ λέοντος Μασσαλιωτῶν ἐστιν ἀπὸ τῆς πρὸς Καρχηδονίους ἀπαρχὴ ναυμαχίας. πεποίηται δὲ ὑπὸ Αἰτωλῶν τρόπαιόν τε καὶ γυναικὸς ἄγαλμα ὡπλισμένης, Αἰτωλία δῆθεν· ταῦτα ἀνέθεσαν ἐπιθέντες οἱ Αἰτωλοὶ Γαλάταις δίκην ὠμότητος τῆς ἐς Καλλιέας. ἐπίχρυσος δὲ εἰκών, ἀνάθημα Γοργίου τοῦ ἐκ Λεοντίνων, αὐτὸς Γοργίας ἐστίν. [10,18] (1) Près de la statue de Sardus, on voit un cheval de bronze, avec une inscription qui porte que c'est Callias, athénien, fils de Lysimachidès, qui a fait cette offrande aux dépens des Perses, sur qui il avait remporté des dépouilles considérables. La Minerve qui suit fut donnée par les Achéens, lorsqu'ils prirent Phana, ville d'Étolie. Comme le siège traînait en longueur, et qu'ils avaient déjà perdu toute espérance de réussir, ils envoyèrent consulter l'oracle de Delphes, qui leur rendit cette réponse: (2) "Peuples qui habitez l'heureuse terre de Pélops, la fertile Achaïe, vous voulez savoir par quel moyen vous pouvez prendre la ville que vous tenez assiégée. Observez quelle quantité d'eau est nécessaire tous les jours à ceux qui la défendent. Par là vous soumettrez bientôt cette ville, que ses belles tours rendent si orgueilleuse et si fière". (3) Mais les Achéens n'ayant rien compris à cet oracle, ne se trouvèrent pas plus avancés qu'auparavant; de sorte qu'ils ne songeaient plus qu'à lever le siège et à se rembarquer. Déjà les assiégés riaient de leurs vains efforts, jusqu'à ce qu'une femme eût la hardiesse de sortir de la ville pour aller chercher de l'eau. Aussitôt une troupe d'Achéens l'environne, la prend, et la conduit au camp. Cette femme interrogée, déclare que toutes les nuits on allait puiser de l'eau à une fontaine qui était en dehors, sous les murs de la ville, que cette eau se distribuait ensuite aux assiégés, et qu'ils n'avaient nulle autre ressource pour étancher leur soif. Les Achéens profitant de l'avis, comblèrent cette fontaine, et la ville se rendit immédiatement après. (4) La Minerve des Achéens est suivie d'un Apollon donné par ces Rhodiens, qui habitent la ville de Lindos. Un peu plus loin vous voyez un âne de bronze, consacré par les Ambraciotes, au sujet d'une victoire qu'ils remportèrent sur les Molosses durant la nuit. Car on raconte que les Molosses s'étaient embusqués la nuit pour surprendre les Ambraciotes, et qu'un âne que l'on conduisait à la ville ayant trouvé une ânesse en son chemin, se mit à s'égayer et à braire autour d'elle. Ce bruit, joint à celui que le conducteur de l'âne faisait de son côté, donna l'alarme aux Molosses; ils sortirent de leur embuscade; en même temps les Ambraciotes avertis de leur mauvais dessein, tombèrent sur eux, et les taillèrent en pièces. (5) Les habitants d'Ornée, dans l'état d'Argos, se voyant extrêmement pressés par les Sicyoniens, firent vœu à Apollon, que s'ils pouvaient les chasser de leur pays, ils lui enverraient tous les jours à Delphes, un certain nombre de victimes en grande pompe et solennité. Ensuite, pleins de confiance, il combattent les Sicyoniens, et les défont. Mais l'embarras fut d'accomplir leur vœu; car outre la dépense, cette pompe à laquelle ils s'étaient obligés, causait chaque jour beaucoup de peine et de fatigue. Ils imaginèrent donc de s'acquitter une fois pour toutes, et ce fut en envoyant à Delphes un tableau qui représentait le pompeux sacrifice qu'ils avaient voué à Apollon; c'est ce que l'on voit encore gravé sur le bronze. (6) Près de ce tableau vous voyez un des travaux d'Hercule, c'est son combat contre l'hydre. Ce monument est tout à la fois un ouvrage et un présent de Tisagoras. L'hydre et l'Hercule sont de fer. On comprend aisément combien il est difficile de mettre le fer en œuvre, quand il s'agit d'en faire une statue. Aussi, quelqu'ait été ce Tisagoras, on ne peut assez admirer cet ouvrage, de même que ces têtes de lion et de sanglier que l'on a consacrées à Bacchus, dans la ville de Pergame, et qui sont de fer aussi. (7) Élatée, ville de la Phocide, étant assiégée par Cassandre, Olympiodore, envoyé à son secours par les Athéniens, fit lever le siège à ce prince. La ville, en action de grâces, donna un lion de bronze à Apollon de Delphes. Ce lion est placé dans le même rang que les statues dont je viens de parler. Auprès, c'est un Apollon donné par les Massiliens, comme la dixième partie des dépouilles remportées sur les Carthaginois, qu'ils avaient vaincus dans un combat naval. Là, se voit aussi un trophée érigé par les Étoliens, avec une statue de femme armée, qui représente l'Étolie. Ce monument a été consacré aux dépens des Gaulois, que les Étoliens obligèrent de payer une grosse contribution, à cause des cruautés qu'ils avaient exercées contre la ville de Callion. Vous voyez ensuite une statue d'or, donnée par Gorgias de Léontium, et c'est Gorgias lui-même qu'elle représente.


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Dernière mise à jour : 8/09/2006