[8,6] (1) τὰ μὲν δὴ ἐς τοὺς βασιλεῖς
πολυπραγμονήσαντί μοι κατὰ ταῦτα ἐγενεαλόγησαν οἱ Ἀρκάδες· κοινῇ δὲ Ἀρκάσιν
ὑπῆρχεν ἐς μνήμην τὰ μὲν ἀρχαιότατα ὁ πρὸς Ἰλίῳ πόλεμος, δεύτερα δὲ ὁπόσα
ἀμύνοντες Μεσσηνίοις Λακεδαιμονίων ἐναντία ἐμαχέσαντο· μέτεστι δὲ καὶ πρὸς
Μήδους σφίσιν ἔργου τοῦ ἐν Πλαταιαῖς. (2) Λακεδαιμονίοις δὲ ἀνάγκῃ πλέον καὶ οὐ μετ´
εὐνοίας ἐπί τε Ἀθηναίους συνεστρατεύσαντο καὶ ἐς τὴν Ἀσίαν μετὰ Ἀγησιλάου
διέβησαν, καὶ δὴ καὶ ἐς Λεῦκτρα αὐτοῖς τὰ Βοιωτικὰ ἠκολούθησαν. τὸ δὲ ὕποπτον τὸ
ἐς τοὺς Λακεδαιμονίους ἀλλαχοῦ τε ἐπεδείξαντο καὶ μετὰ τὸ ἀτύχημα Λακεδαιμονίων
τὸ ἐν Λεύκτροις παρὰ Θηβαίους αὐτίκα ἀπ´ αὐτῶν μετέστησαν. Φιλίππῳ δὲ καὶ
Μακεδόσιν ἐν Χαιρωνείᾳ καὶ ὕστερον ἐν Θεσσαλίᾳ πρὸς Ἀντίπατρον οὐκ ἐμαχέσαντο
μετὰ Ἑλλήνων, οὐ μὴν οὐδὲ τοῖς Ἕλλησιν ἐναντία ἐτάξαντο. (3) πρὸς Γαλάτας δὲ τοῦ ἐν
Θερμοπύλαις κινδύνου φασὶ Λακεδαιμονίων ἕνεκα οὐ μετασχεῖν, ἵνα μή σφισιν οἱ
Λακεδαιμόνιοι κακουργοῖεν τὴν γῆν ἀπόντων τῶν ἐν ἡλικίᾳ· συνεδρίου δὲ τῶν Ἀχαιῶν
μετέσχον οἱ Ἀρκάδες προθυμότατα Ἑλλήνων. ὁπόσα δὲ αὐτοῖς οὐχὶ ἐν κοινῷ, κατὰ
πόλεις δὲ ἰδίᾳ συμβεβηκότα εὕρισκον, ἀποθησόμεθα αὐτῶν ἕκαστον ἐς τὸ οἰκεῖον τοῦ
λόγου. (4) εἰσὶν οὖν ἐς Ἀρκαδίαν ἐσβολαὶ κατὰ τὴν Ἀργείαν πρὸς μὲν Ὑσιῶν καὶ ὑπὲρ τὸ
ὄρος τὸ Παρθένιον ἐς τὴν Τεγεατικήν, δύο δὲ ἄλλαι κατὰ Μαντίνειαν διά τε Πρίνου
καλουμένης καὶ διὰ Κλίμακος. αὕτη δὲ εὐρυτέρα τέ ἐστι καὶ ἡ κάθοδος εἶχεν αὕτη
βασμίδας ποτὲ ἐμπεποιημένας· ὑπερβαλόντων δὲ τὴν Κλίμακα χωρίον ἐστὶν
ὀνομαζόμενον Μελαγγεῖα, καὶ τὸ ὕδωρ αὐτόθεν τὸ πότιμον Μαντινεῦσι κάτεισιν ἐς
τὴν πόλιν. (5) προελθόντι δὲ ἐκ τῶν Μελαγγείων, ἀπέχοντι τῆς πόλεως στάδια ὡς ἑπτὰ
ἔστι κρήνη καλουμένη Μελιαστῶν· οἱ Μελιασταὶ δὲ οὗτοι δρῶσι τὰ ὄργια τοῦ
Διονύσου, καὶ Διονύσου τε μέγαρον πρὸς τῇ κρήνῃ καὶ Ἀφροδίτης ἐστὶν ἱερὸν
Μελαινίδος. ἐπίκλησιν δὲ ἡ θεὸς ταύτην κατ´ ἄλλο μὲν ἔσχεν οὐδέν, ὅτι δὲ
ἀνθρώπων μὴ τὰ πάντα αἱ μίξεις ὥσπερ τοῖς κτήνεσι μεθ´ ἡμέραν, τὰ πλείω δέ εἰσιν
ἐν νυκτί. (6) ἡ δὲ ὑπολειπομένη τῶν ὁδῶν στενωτέρα ἐστὶ τῆς προτέρας καὶ ἄγει διὰ
τοῦ Ἀρτεμισίου. τούτου δὲ ἐπεμνήσθην καὶ ἔτι πρότερον τοῦ ὄρους, ὡς ἔχοι μὲν
ναὸν καὶ ἄγαλμα Ἀρτέμιδος, ἔχοι δὲ καὶ τοῦ Ἰνάχου τὰς πηγάς. ὁ δὲ Ἴναχος ἐφ´
ὅσον μὲν πρόεισι κατὰ τὴν ὁδὸν τὴν διὰ τοῦ ὄρους, τοῦτό ἐστιν Ἀργείοις καὶ
Μαντινεῦσιν ὅρος τῆς χώρας· ἀποστρέψας δὲ ἐκ τῆς ὁδοῦ τὸ ὕδωρ διὰ τῆς Ἀργείας
ἤδη τὸ ἀπὸ τούτου κάτεισι, καὶ ἐπὶ τούτῳ τὸν Ἴναχον ἄλλοι τε καὶ Αἰσχύλος
ποταμὸν καλοῦσιν Ἀργεῖον.
| [8,6] (1) Tout ce que je viens de rapporter sur les généalogies et sur la suite de ces rois, je le tiens des
Arcadiens eux-mêmes, auprès de qui je me suis soigneusement informé. Quant à leurs entreprises
réalisées en commun par tous les Arcadiens, la plus ancienne est la guerre de Troie. La seconde est
cellequ'ils firent conjointement avec les Messéniens contre les Lacédémoniens. La troisième est la part
qu'ils prirent au combat de Platées contre les Perses.
(2) Ils se liguèrent avec Sparte contre Athènes, mais moins par inclination que par nécessité. Ils
passèrent même en Asie avec Agésilas, et suivirent la fortune de Sparte au combat de Leuctres
contre les Béotiens. Cependant ils ne furent jamais de bonne foi dans l'alliance des Lacédémoniens,
et une marque entre autres qu'ils en donnèrent, c'est qu'après la malheureuse journée de Leuctres ils
embrassèrent les premiers le parti des Thébains. Ils ne voulurent point combattre avec les autres
Grecs ni contre Philippe à Chéronée, ni contre Antipatros en Thessalie, mais aussi ne prirent-ils point
parti contre la cause commune.
(3) S'ils ne se trouvèrent pas aux Thermopyles pour en disputer le passage aux Gaulois, ils en donnent
pour raison, que s'ils avaient dégarni de troupes leur pays, les Lacédémoniens auraient profité de
cette occasion pour le venir ravager. Enfin ils se montrèrent plus ardents que tout autre peuple de la
Grèce à entrer dans la Ligue d'Achaïe. Voilà pour ce qui concerne toute la nation en commun.
Ce qu'a fait chaque ville en particulier, je le dirai en son lieu, et à mesure que l'occasion s'en présentera.
(4) Il y a des voies de pénétration en Arcadie du côté de l'Argolide: l'une en venant de Hysiai et en passant
le mont Parthénion, conduit vers les terres des Tégéates; deux autres, en direction de Mantinée,
traversent, l'une ce qu’on appelle le Prinos (Chêne-vert), et l'autre la Klimax (L'Échelle). Cette
dernière route est la plus large, et porte ce nom parce qu'autrefois on y descendait par des marches
faites de main d'homme. En suivant ce chemin on arrive à un endroit nommé Mélangeia (Terres Noires),
d'où coule dans la ville de Mantinée une fort bonne eau.
(5) À sept stades de Mélangeia est la source dites des Méliastes. Ces Méliastes célèbrent les mystères
orgiaques de Bacchus, et il y a auprès de la source un mégaron de Bacchus et un sanctuaire
de Vénus dite la Noire, surnom qui vient apparemment de ce que les hommes prennent d'ordinaire
le temps de la nuit pour avoir commerce avec leurs femmes, alors que les autres animaux s'accouplent
durant le jour.
(6) L'autre chemin est beaucoup plus étroit et passe par le mont Artémision dont j'ai parlé ci-devant et
où j'ai dit qu'il y avait un temple et une statue de Diane. Le fleuve Inachos a sa source dans cette
montagne. Tant qu'il coule le long du chemin qui traverse la montagne, l'Inachos forme la
frontière entre les Argiens et les Mantinéens; mais une fois qu'il quitte la route, ses eaux alors coulent
en Argolide; c'est pourquoi Eschyle et plusieurs autres poètes l'appellent un fleuve argien.
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