HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre VII



Texte grec :

[7,6] (1) τότε δὲ ἀπεληλυθότων Ἰώνων τήν τε γῆν οἱ Ἀχαιοὶ τὴν Ἰώνων διελάγχανον καὶ ἐσῳκίζοντο ἐς τὰς πόλεις. αἱ δὲ δύο τε καὶ δέκα ἦσαν ἀριθμόν, ὁπόσαι γε καὶ ἐς ἅπαν τὸ Ἑλληνικὸν γνώριμοι, Δύμη μὲν πρὸς Ἤλιδος πρώτη, μετὰ δὲ αὐτὴν Ὤλενος καὶ Φαραὶ καὶ Τρίτεια καὶ Ῥύπες καὶ Αἴγιον καὶ Κερύνεια καὶ Βοῦρα, ἐπὶ ταύταις δὲ Ἑλίκη καὶ Αἰγαί τε καὶ Αἴγειρα καὶ Πελλήνη πρὸς τῆς Σικυωνίας ἐσχάτη· ἐς ταύτας οἱ Ἀχαιοὶ καὶ οἱ βασιλεῖς αὐτῶν ἐσῳκίζοντο πρότερον ἔτι ὑπὸ Ἰώνων οἰκουμένας. (2) ἦσαν δὲ οἱ τὸ μέγιστον ἐν τοῖς Ἀχαιοῖς ἔχοντες κράτος οἵ τε Τισαμενοῦ παῖδες Δαϊμένης καὶ Σπάρτων καὶ Τέλλις τε καὶ Λεοντομένης· Κομήτης δὲ ὁ πρεσβύτατος τῶν Τισαμενοῦ παίδων πρότερον ἔτι διεβεβήκει ναυσὶν ἐς τὴν Ἀσίαν. οὗτοί τε δὴ τηνικαῦτα ἐν τοῖς Ἀχαιοῖς ἐδυνάστευον καὶ Δαμασίας ὁ Πενθίλου τοῦ Ὀρέστου, τοῖς Τισαμενοῦ παισὶν ἀνεψιὸς πρὸς πατρός. ἴσχυον δὲ ἐπ´ ἴσης τοῖς κατειλεγμένοις καὶ Ἀχαιῶν τῶν ἐκ Λακεδαίμονος Πρευγένης καὶ ὁ υἱός, ὄνομα δέ οἱ ἦν Πατρεύς· καί σφισιν ὑπὸ τῶν Ἀχαιῶν ἐδόθη κτίσασθαι πόλιν ἐν τῇ χώρᾳ, καὶ τὸ ὄνομα ἀπὸ τοῦ Πατρέως ἐτέθη τῇ πόλει. (3) τὰ δὲ ἐς πόλεμον τοιάδε ἦν τοῖς Ἀχαιοῖς. κατὰ μὲν τὴν ἐς Ἴλιον ἐπιστρατείαν Ἀγαμέμνονος Λακεδαίμονα ἔτι καὶ Ἄργος οἰκοῦντες μεγίστη τοῦ Ἑλληνικοῦ μοῖρα ἦσαν· κατὰ δὲ τὴν Ξέρξου καὶ Μήδων ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα {ὁδὸν} οὔτε Λεωνίδᾳ τῆς ἐξόδου τῆς ἐς Θερμοπύλας εἰσὶν οἱ Ἀχαιοὶ δῆλοι μετεσχηκότες οὔτε Ἀθηναίοις ὁμοῦ καὶ Θεμιστοκλεῖ πρὸς Εὐβοίᾳ καὶ Σαλαμῖνι ναυμαχήσαντες, οὐδὲ σφᾶς κατάλογος συμμάχων ἔχει Λακωνικὸς ἢ Ἀττικός. (4) ὑστέρησαν δὲ καὶ ἔργου τοῦ Πλαταιᾶσι· δῆλα γὰρ δὴ ὅτι ἐπὶ τῷ ἀναθήματι τῷ ἐν Ὀλυμπίᾳ τῶν Ἑλλήνων μετῆν ἂν καὶ Ἀχαιοῖς γεγράφθαι. δοκεῖν δέ μοι τὰς πατρίδας τε ὑπολειφθέντες ἕκαστοι τὰς αὑτῶν ἔσωζον καὶ ἅμα διὰ τὸ ἔργον τὸ πρὸς Τροίαν Λακεδαιμονίους Δωριεῖς ἀπηξίουν σφίσιν γεῖσθαι. ἐδήλωσαν δὲ καὶ ἀνὰ χρόνον· Λακεδαιμονίων γὰρ ἐς τὸν πρὸς Ἀθηναίους πόλεμον καταστάντων ὕστερον, ἐς τὴν συμμαχίαν ἦσαν οἱ Ἀχαιοὶ πρόθυμοι Πατρεῦσι, καὶ ἐς τοὺς Ἀθηναίους οὐχ ἧσσον εἶχον γνώμην. (5) πολέμων δὲ τῶν πολεμηθέντων ὕστερον ὑπὸ τοῦ Ἕλλησι κοινοῦ τοῦ μὲν ἐν Χαιρωνείᾳ Φιλίππου τε ἐναντία καὶ Μακεδόνων οἱ Ἀχαιοὶ μετέσχον, ἐς δὲ τὴν Θεσσαλίαν καὶ ἐπὶ τὸν πρὸς Λαμίᾳ καλούμενον πόλεμον οὔ φασιν ἐκστρατεύσασθαι, οὐ γάρ πω μετὰ τὸ πταῖσμα ἀνενηνοχέναι τὸ ἐν Βοιωτοῖς· ὁ δὲ τῶν ἐπιχωρίων Πατρεῦσιν ἐξηγητὴς τὸν παλαιστὴν Χίλωνα Ἀχαιῶν μόνον μετασχεῖν ἔφασκε τοῦ ἔργου τοῦ περὶ Λάμιαν. (6) οἶδα δὲ καὶ ἄνδρα αὐτὸς Λυδὸν Ἄδραστον ἰδίᾳ καὶ οὐκ ἀπὸ τοῦ κοινοῦ τοῦ Λυδῶν ἀμύναντα Ἕλλησι· τοῦ δὲ Ἀδράστου τούτου χαλκῆν εἰκόνα ἀνέθεσαν οἱ Λυδοὶ πρὸ ἱεροῦ Περσικῆς Ἀρτέμιδος, καὶ ἔγραψαν ἐπίγραμμα ὡς τελευτήσειεν ὁ Ἄδραστος ἐναντίον Λεοννάτῳ μαχόμενος ὑπὲρ Ἑλλήνων. (7) δὲ ἐς Θερμοπύλας ἐπὶ τὴν Γαλατῶν στρατιὰν ἔξοδος καὶ τοῖς πᾶσιν ὁμοίως παρώφθη Πελοποννησίοις· ἅτε γὰρ πλοῖα οὐκ ἐχόντων τῶν βαρβάρων, δεινὸν ἔσεσθαί σφισιν ἀπ´ αὐτῶν οὐδὲν ἤλπιζον, εἰ τὸν Κορινθίων ἰσθμὸν ἐκ θαλάσσης τῆς κατὰ Λέχαιον ἀποτειχίσειαν ἐς τὴν ἑτέραν τὴν ἐπὶ Κεγχρέαις θάλασσαν. (8) τοῦτο μὲν δὴ Πελοποννησίων ἦν τότε ἁπάντων βούλευμα· ἐπεὶ δὲ Γαλάται ναυσὶν ὅντινα δὴ τρόπον διαβεβήκεσαν ἐς τὴν Ἀσίαν, ἐνταῦθα εἶχεν οὕτω τὰ Ἑλλήνων. προεστήκεσαν κατ´ ἰσχὺν οὐδένες ἔτι τοῦ Ἑλληνικοῦ· Λακεδαιμονίους μὲν γὰρ τὸ ἐν Λεύκτροις πταῖσμα καὶ ἅμα οἵ τε Ἀρκάδες συνεληλυθότες ἐς Μεγάλην πόλιν καὶ οἱ Μεσσήνιοι παροικοῦντες ἀνασώσασθαι τὴν προτέραν ἔτι εὐδαιμονίαν ἐκώλυον· (8) Θηβαίοις δὲ ἐς τοσοῦτο ἠρήμωσεν Ἀλέξανδρος τὴν πόλιν, ὡς ἔτεσιν ὕστερον οὐ πολλοῖς καταχθέντας ὑπὸ Κασσάνδρου μηδὲ σώζειν τὰ οἰκεῖα ἀξιόχρεως εἶναι· Ἀθηναίοις δὲ εὔνοια μὲν παρὰ τοῦ Ἑλληνικοῦ τῶν ἔργων μάλιστα ὑπῆρχε τῶν ὕστερον, ἀναπαύσασθαι δὲ οὔ ποτε ἐκ τοῦ Μακεδόνων πολέμου παρῆν αὐτοῖς.

Traduction française :

[7,6] (1) Après la migration des Ioniens, les Achéens partagèrent leur domaine entre eux, et le sort en décida; ce domaine consistait en douze villes qui sont connues de tous les Grecs: c'est à savoir Dymé, que l'on trouve la première en venant d'Élis, ensuite Olénos, Pharai, Tritaia, Rhypes, Aigion, Kérynéia, Boura, Héliké, Aigai, Aigeira, et Pellène qui est la dernière du côté de Sicyone. Les Achéens et leurs rois s'établirent dans toutes ces villes, qui auparavant étaient habitées par les Ioniens. (2) Les principaux rois des Achéens étaient Daiménès, Sparton, Tellis et Léontoménès, tous fils de Tisaménos; car leur aîné Comètès était déjà passé en Asie. Ces quatre princes avec Damasias leur cousin germain fils de Penthilos et petit-fils d'Oreste avaient toute l'autorité; cependant Preugénès et Patreus son fils, souverains de ces Achéens qui avaient été chassés de Lacédémone, furent associés aux autres princes. On leur donna en souveraineté une ville qui depuis du nom de Patreus fut nommée Patras. (3) Il me faut maintenant parler des exploits militaires de ces peuples. Au temps de la guerre de Troie, lorsque les Achéens étaient encore maîtres de Sparte et d'Argos, ils faisaient une partie considérable des Grecs et ils eurent grande part à cette expédition. Mais dans la guerre des Perses, ils ne se trouvèrent ni au défilé des Thermopyles où Léonidas fit une action si mémorable, ni au combat naval qui fut donné par Thémistocle général des Athéniens entre Salamine et l'île d'Eubée; car il n'est fait aucune mention d'eux dans le dénombrement soit des Lacédémoniens, soit des Athéniens. (4) Ils n'arrivèrent même à Platées qu'après que le combat fut fini; c'est la raison pourquoi vous ne voyez point le nom des Achéens sur le monument que les Grecs consacrèrent à Jupiter Olympien en action de grâce de leur victoire. Je crois qu'alors ils ne se mettaient en peine que de défendre leur pays; peut-être aussi qu'enflés d'avoir autrefois conquis le royaume de Priam ils n'aimaient pas à être commandés par les Lacédémoniens, qui étaient non plus de ces anciens Achéens, mais des Doriens; c'est même ce qui parut dans la suite. Car dans la guerre de Lacédémone contre Athènes ils donnèrent du secours à ceux de Patras, et favorisèrent toujours les Athéniens. (5) Mais depuis ce temps-là, lorsqu'il fut question de la cause commune des Grecs, comme à Chéronée où toute la Grèce était réunie contre les Macédoniens et contre Philippe, les Achéens firent leur devoir. S'ils ne marchèrent pas en Thessalie pour courir même fortune que les Athéniens dans la guerre Lamiaque, c'est qu'ayant été défaits en Béotie ils n'étaient pas remis encore de leurs pertes, du moins ainsi le disent leurs historiens. Dans le temps que j'étais à Patras, celui qui me montrait les curiosités du pays m'assura qu'il n'y eut qu'un seul Achéen qui se trouva à cette bataille; il le nommait Chilon et me disait que ce Chilon était un homme qui s'était fait de la réputation à la lutte. (6) Je sais pour moi qu'il y eut aussi un Lydien nommé Adraste qui par inclination s'attacha aux Grecs et voulut suivre leur sort. Les Lydiens lui érigèrent ensuite une statue de bronze, devant le temple de Diane Persique, avec une inscription qui porte que cet Adraste mourut en combattant pour les Grecs contre Léonnatos. (7) Quant à l'irruption que firent les Gaulois lorsqu'ils passèrent les Thermopyles, ni les Achéens, ni les autres peuples du Péloponnèse ne crurent pas devoir beaucoup s'en alarmer. Ils se persuadèrent qu'ils n'avaient qu'à fortifier l'isthme de Corinthe depuis la mer qui baigne Léchaion jusqu'à l'autre mer à Kenchrées, parce que ces barbares n'ayant point de flotte ils ne pouvaient pénétrer que par cet espace de terre qui est entre les deux mers; c'était le sentiment général de tous les Péloponnésiens. (8) Et lorsque ces mêmes Gaulois ayant par tout moyen rassemblé des vaisseaux furent passés en Asie, voici en quel état se trouva la Grèce. Aucune puissance n'était assez supérieure à l'autre pour entreprendre de lui donner l'exemple ou de lui faire la loi. Les Lacédémoniens avaient reçu à Leuctres une plaie qui saignait encore; d'ailleurs d'un côté les Arcadiens réunis contre eux dans la ville de Mégalèpolis, de l'autre les Messéniens à leurs portes et toujours prêts à les harceler ne leur permettaient pas de reprendre leur ancienne supériorité. (9) Thèbes détruite par Alexandre et rétablie peu d'années après par Cassandre n'avait pas eu le temps de se relever. Les Athéniens avaient à la vérité l'affection de la plupart des Grecs qui se souvenaient de l'état florissant où avait été Athènes; mais les Macédoniens ne leur donnaient pas le moindre relâche.





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Dernière mise à jour : 16/01/2007