[5,23] παρεξιόντι δὲ παρὰ τὴν ἐς τὸ βουλευτήριον ἔσοδον
Ζεύς τε ἕστηκεν ἐπίγραμμα ἔχων οὐδὲν καὶ αὖθις ὡς
πρὸς ἄρκτον ἐπιστρέψαντι ἄγαλμά ἐστι Διός· τοῦτο τέτραπται
μὲν πρὸς ἀνίσχοντα ἥλιον, ἀνέθεσαν δὲ Ἑλλήνων
ὅσοι Πλαταιᾶσιν ἐμαχέσαντο ἐναντία Μαρδονίου
τε καὶ Μήδων. εἰσὶ δὲ καὶ ἐγγεγραμμέναι κατὰ τοῦ
βάθρου τὰ δεξιὰ αἱ μετασχοῦσαι πόλεις τοῦ ἔργου,
Λακεδαιμόνιοι μὲν πρῶτοι, μετὰ δὲ αὐτοὺς Ἀθηναῖοι,
τρίτοι δὲ γεγραμμένοι καὶ τέταρτοι Κορίνθιοί τε καὶ
Σικυώνιοι, πέμπτοι δὲ Αἰγινῆται, μετὰ δὲ Αἰγινήτας
Μεγαρεῖς καὶ Ἐπιδαύριοι, Ἀρκάδων δὲ Τεγεᾶταί τε
καὶ Ὀρχομένιοι, ἐπὶ δὲ αὐτοῖς ὅσοι Φλιοῦντα καὶ Τροίζηνα
καὶ Ἑρμιόνα οἰκοῦσιν, ἐκ δὲ χώρας τῆς Ἀργείας
Τιρύνθιοι, Πλαταιεῖς δὲ μόνοι Βοιωτῶν, καὶ Ἀργείων
οἱ Μυκήνας ἔχοντες, νησιῶται δὲ Κεῖοι καὶ Μήλιοι,
Ἀμβρακιῶται δὲ ἐξ ἠπείρου τῆς Θεσπρωτίδος, Τήνιοί
τε καὶ Λεπρεᾶται, Λεπρεᾶται μὲν τῶν ἐκ τῆς Τριφυλίας
μόνοι, ἐκ δὲ Αἰγαίου καὶ τῶν Κυκλάδων οὐ Τήνιοι
μόνοι ἀλλὰ καὶ Νάξιοι καὶ Κύθνιοι, ἀπὸ δὲ Εὐβοίας
Στυρεῖς, μετὰ δὲ τούτους Ἠλεῖοι καὶ Ποτιδαιᾶται
καὶ Ἀνακτόριοι, τελευταῖοι δὲ Χαλκιδεῖς οἱ ἐπὶ τῷ Εὐρίπῳ.
τούτων τῶν πόλεων τοσαίδε ἦσαν ἐφ´ ἡμῶν
ἔρημοι· Μυκηναῖοι μὲν καὶ Τιρύνθιοι {ὑπὸ} τῶν Μηδικῶν
ὕστερον ἐγένοντο ὑπὸ Ἀργείων ἀνάστατοι· Ἀμβρακιώτας
δὲ καὶ Ἀνακτορίους ἀποίκους Κορινθίων
ὄντας ἐπηγάγετο ὁ Ῥωμαίων βασιλεὺς ἐς Νικοπόλεως
συνοικισμὸν πρὸς τῷ Ἀκτίῳ· Ποτιδαιάτας δὲ δὶς μὲν
ἐπέλαβεν ἀναστάτους ἐκ τῆς σφετέρας ὑπὸ Φιλίππου
τε γενέσθαι τοῦ Ἀμύντου καὶ πρότερον ἔτι ὑπὸ Ἀθηναίων,
χρόνῳ δὲ ὕστερον Κάσσανδρος κατήγαγε μὲν
Ποτιδαιάτας ἐπὶ τὰ οἰκεῖα, ὄνομα δὲ οὐ τὸ ἀρχαῖον
τῇ πόλει, Κασσάνδρεια δὲ ἐγένετο ἀπὸ τοῦ οἰκιστοῦ.
τὸ δὲ ἄγαλμα ἐν Ὀλυμπίᾳ τὸ ἀνατεθὲν ὑπὸ τῶν
Ἑλλήνων ἐποίησεν Ἀναξαγόρας Αἰγινήτης· τοῦτον
οἱ συγγράψαντες τὰ ἐς Πλαταιὰς παριᾶσιν ἐν τοῖς λόγοις.
ἔστι δὲ πρὸ τοῦ Διὸς τούτου στήλη χαλκῆ, Λακεδαιμονίων
καὶ Ἀθηναίων συνθήκας ἔχουσα εἰρήνης ἐς
τριάκοντα ἐτῶν ἀριθμόν. ταύτας ἐποιήσαντο Ἀθηναῖοι
παραστησάμενοι τὸ δεύτερον Εὔβοιαν, ἔτει τρίτῳ τῆς
τρίτης πρὸς τὰς ὀγδοήκοντα ὀλυμπιάδος, ἣν Κρίσων
Ἱμεραῖος ἐνίκα στάδιον. ἔστι δὲ ἐν ταῖς συνθήκαις
καὶ τόδε εἰρημένον, εἰρήνης μὲν τῆς Ἀθηναίων καὶ
Λακεδαιμονίων τῇ Ἀργείων μὴ μετεῖναι πόλει, ἰδίᾳ
δὲ Ἀθηναίους καὶ Ἀργείους, ἢν ἐθέλωσιν, ἐπιτηδείως
ἔχειν πρὸς ἀλλήλους. αὗται μὲν λέγουσι τοιαῦτα αἱ
συνθῆκαι, Διὸς δὲ ἄλλο ἄγαλμα παρὰ τὸ ἅρμα ἀνάκειται
τὸ Κλεοσθένους· τούτου μὲν δὴ ἡμῖν καὶ ἐν τοῖς
ἔπειτα ἔσται μνήμη, τὸ δὲ ἄγαλμα τοῦ Διὸς Μεγαρέων
μέν ἐστιν ἀνάθημα, ἀδελφοὶ δὲ αὐτὸ Ψύλακός τε καὶ
Ὄναιθος καὶ οἱ παῖδες οἱ τούτων εἰργάσαντο· ἡλικίαν
δὲ αὐτῶν ἢ πατρίδα ἢ παρ´ ᾧ τινι ἐδιδάχθησαν, οὐκ
ἔχω δηλῶσαι. πρὸς δὲ τῷ ἅρματι τῷ Γέλωνος Ζεὺς ἕστηκεν
ἀρχαῖος ἔχων σκῆπτρον, Ὑβλαίων δέ φασιν εἶναι
ἀνάθημα· αἱ δὲ ἦσαν ἐν Σικελίᾳ πόλεις αἱ Ὕβλαι, ἡ
μὲν Γερεᾶτις ἐπίκλησιν, τὴν δὲ—ὥσπερ γε καὶ ἦν
—ἐκάλουν Μείζονα. ἔχουσι δὲ καὶ κατ´ ἐμὲ ἔτι τὰ
ὀνόματα, ἐν τῇ Καταναίᾳ δὲ ἡ μὲν ἔρημος ἐς ἅπαν, ἡ
δὲ κώμη τε Καταναίων ἡ Γερεᾶτις καὶ ἱερόν σφισιν
Ὑβλαίας ἐστὶ θεοῦ, παρὰ Σικελιωτῶν ἔχον τιμάς. παρὰ
τούτων δὲ κομισθῆναι τὸ ἄγαλμα ἐς Ὀλυμπίαν ἡγοῦμαι·
τεράτων γὰρ σφᾶς καὶ ἐνυπνίων Φίλιστος ὁ Ἀρχομενίδου
φησὶν ἐξηγητὰς εἶναι καὶ μάλιστα εὐσεβείᾳ
τῶν ἐν Σικελίᾳ βαρβάρων προσκεῖσθαι. πλησίον δὲ
τοῦ Ὑβλαίων ἀναθήματος βάθρον τε πεποίηται χαλκοῦν
καὶ ἐπ´ αὐτῷ Ζεύς· τοῦτον ὀκτὼ μάλιστα εἶναι ποδῶν καὶ
δέκα εἰκάζομεν. οἵτινες δὲ αὐτὸν ἔδοσαν τῷ θεῷ καὶ ὧντινών
ἐστιν ἔργον, ἐλεγεῖον γεγραμμένον σημαίνει·
Κλειτόριοι τόδ´ ἄγαλμα θεῷ δεκάταν ἀνέθηκαν,
πολλᾶν ἐκ πολίων χερσὶ βιασσάμενοι.
καὶ μετρειτ Ἀρίστων ἠδὲ Τελέστας
αὐτοκασίγνητοι καλὰ Λάκωνες ἔθεν.
τούτους οὐκ ἐς ἅπαν τὸ Ἑλληνικὸν ἐπιφανεῖς νομίζω
γενέσθαι· εἶχον γὰρ ἄν τι καὶ Ἠλεῖοι περὶ αὐτῶν λέγειν,
καὶ πλέονα ἔτι Λακεδαιμόνιοι πολιτῶν γε ὄντων.
| [5,23] CHAPITRE XXIII.
Quand on a passé le chemin qui mène au
sénat, on trouve un Jupiter qui est sans aucune
inscription. Si vous tournez ensuite du côté du
septentrion, vous verrez encore un Jupiter qui
regarde le soleil levant. Cette statue fut dédiée
par tous les peuples de la Grèce qui avaient
combattu à Platée contre Mardonius général de
l'armée des Perses. Les noms de ces peuples et
de toutes les villes qui eurent part à cette glorieuse
journée, sont gravés sur la surface du
piédestal qui est à main droite. Les Lacédémoniens
sont les premiers, ensuite les Athéniens,
puis les Corinthiens et les Sicyoniens, en cinquième
lieu les Eginètes. Après les Eginètes
viennent les Mégaréens et Ies Epidauriens. Parmi
les peuples d'Arcadie on nomme les Tégéates et
les Orchoméniens, ensuite les Phliasiens, ceux de
Throezène et ceux d'Hermioné. Des confins d'Argos
il n'y a que les Tirynthiens de nommés,
comme de tous les peuples de la Béotie il n'y a
que ceux de Platée. Parmi les Argiens, ceux de
Mycènes sont aussi les seuls. Entre les insulaires
on nomme ceux de Chio et ceux de Milet. Les
Ambraciotes étaient venus de la Thesprotie
d'Epire : on nomme aussi ceux de Ténos les
Lépréates sont les seuls de la Triphylie. Mais des
peuples qui habitent les environs de la mer
Egée et les Cyclades, ceux de Ténos ne sont pas
les seuls; car on nomme encore ceux de Naxi
et ceux de Cythnos. Il est même fait mention
des Styréens, peuples de l'Eubée. Ensuite on vient
aux Eléens, à ceux de Potidée, aux Anactoriens ;
ceux de Chalcis sur l'Euripe sont les derniers.
Du nombre des villes qui ont place dans cette
inscription, plusieurs sont aujourd'hui détruites:
car les Argiens rasèrent Mycènes et Tirynthe,
incontinent après que les Perses eurent été chassés
de Grèce. Les Ambraciotes et les Anactoriens,
qui étaient des colonies de Corinthiens, furent
transférés à Nicopolis, sur le promontoire d'Actium,
par Auguste. Pour ceux de Potidée, après
avoir été chassés deux fois de leur ville, la première
par les Athéniens, la seconde par Philippe,
fils d'Amyntas, ils furent rétablis par Cassander;
mais la ville changea de nom et s'appela
Cassandrie, du nom de son restaurateur. Cette
statue fut donc faite et posée dans le bois sacré
de Jupiter â Olympie, aux dépens et au nom de
tous ces peuples. C'est un ouvrage d'Anaxagore
d'Egine, dont pourtant ceux qui ont écrit l'histoire
de Platée ne font aucune mention.
Devant la statue de Jupiter il y a une colonne
de bronze, sur laquelle est gravé un traité d'alliance
entre les Athéniens et les Lacédémoniens
pour l'espace de trente ans. Les Athéniens firent
ce traité après avoir conquis pour la seconde fois
toute l'Eubée, la troisième année de l'olympiade
où Grison d'Himéra remporta le prix du
stade. Le traité porte que la ville d'Argos n'est
point comprise dans les conditions, mais que
cependant les Athéniens et les Argiens auront la
liberté de faire alliance entr'eux, s'ils le jugent
à propos. Près du char de Cléosthène, dont il
sera parlé dans la suite, on voit encore une
statue de Jupiter, qui a été donnée par les Mégaréens,
et faite par deux frères, Thylacus et
Onéthus, et par leurs enfants. Je n'ai pu savoir
en quel temps ils vivaient, ni de quel pays ils
étaient, ni sous quel maître ils avaient appris
leur art. Auprès du char de Gélon il y a un
Jupiter debout qui tient un sceptre. Cette statue
est d'un goût fort ancien : on dit que c'est un
présent des Hybléens. Pour moi, je connais deux
villes d'Hybla en Sicile, l'une surnommée
Galéotis, l'autre la Grande, parce qu'en effet
c'était la plus grande. Toutes deux conservent
encore leur nom; mais l'une bâtie aux environs
de Catane, est aujourd'hui entièrement déserte,
et l'autre qui n'en était pas loin, n'est plus qu'un
village, où néanmoins il s'est conservé un temple
célèbre dans la Sicile, dédié à la déesse Hybléa :
je croirais que ce sont les habitants de cette dernière,
qui ont autrefois transporté à Olympie la
statue dont je parle; et ce qui me le fait croire,
c'est que Philippe, fils d'Archoménide, nous représente
ces peuples comme versés dans l'interprétation
des songes et des prodiges, et comme
beaucoup plus religieux que les autres barbares
de la Sicile. Après ce monument de la piété des
Hybléens, vous trouvez un prodigieux scabelon
de bronze, sur lequel est une statue colossale de
Jupiter, haute, à ce qu'il m'a paru, de dix-huit
pieds. Une inscription en vers élégiaques dit que
les Clitoriens ayant pris plusieurs villes, consacrèrent
à Jupiter la dixième partie de leurs dépouilles,
en lui offrant cette statue, faite par Télétas
et par Ariston, qui étaient frères. Je crois
que ces deux statuaires, Spartiates de nation,
n'étaient pas fort célèbres en Grèce ; car les
Eléens m'en auraient parlé, et encore plus les
Lacédémoniens, qui ne se seraient pas tus sur le
mérite de leurs compatriotes.
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