[5,12] ὅσοι δὲ ἀνθρώπων τὰ διὰ τοῦ στόματος ἐς τὸ ἐκτὸς ἐλέφασιν ἐξίσχοντα
ὀδόντας τῶν θηρίων εἶναι καὶ οὐ κέρατα ἥγηνται, τούτοις ἔστιν ἀπιδεῖν μὲν ἐς
τὰς ἄλκας, τὸ ἐν Κελτικῇ θηρίον, ἀπιδεῖν δὲ ἐς τοὺς Αἰθιοπικοὺς ταύρους: ἄλκαι
μὲν γὰρ κέρατα ἐπὶ ταῖς ὀφρύσιν ἔχουσιν οἱ ἄρρενες, τὸ δὲ θῆλυ οὐ φύει τὸ
παράπαν: οἱ δὲ Αἰθιοπικοὶ ταῦροι τὰ κέρατα φύουσιν ἐπὶ τῇ ῥινί. τίς ἂν οὖν
ποιήσαιτο ἔτι ἐν μεγάλῳ θαύματι διὰ στόματος ζῴῳ κέρατα ἐκφῦναι; (2) πάρεστι
δὲ ἀναδιδάσκεσθαι καὶ τοῖσδε ἔτι: κέρατα γὰρ κατὰ ἐτῶν περίοδον ἀπογίνεται
καὶ αὖθις ἐκβλαστάνει ζῴοις, καὶ τοῦτο ἔλαφοί τε καὶ δορκάδες, ὡσαύτως δὲ καὶ
οἱ ἐλέφαντες πεπόνθασιν. ὀδοὺς δὲ οὐκ ἔστιν ὅτῳ
δεύτερα παρέσται ζῴῳ τῶν γε ἤδη τελείων: εἰ δὲ ὀδόντες τὰ διὰ στόματος
ἐξίσχοντα καὶ μὴ κέρατα ἦσαν, πῶς ἂν καὶ ἀνεφύοντο αὖθις; οὐ μὴν οὐδὲ εἴκειν
πυρὶ ἔχουσιν ὀδόντες φύσιν: κέρατα δὲ καὶ βοῶν καὶ ἐλεφάντων ἐς ὁμαλές τε ἐκ
περιφεροῦς καὶ ἐς ἄλλα ὑπὸ πυρὸς ἄγεται σχήματα. ποταμίοις γε μὴν ἵπποις καὶ
ὑσὶν ἡ κάτωθεν γένυς τοὺς χαυλιόδοντας φέρει, κέρατα δὲ ἀναφυόμενα ὁρῶμεν
ἐκ γενύων: (3) ἐλέφαντι οὖν τὰ κέρατα ἴστω τις διὰ κροτάφων κατερχόμενα
ἄνωθεν καὶ οὕτως ἐς τὸ ἐκτὸς ἐπιστρέφοντα. τοῦτο οὐκ ἀκοὴν γράφω,
θεασάμενος δὲ ἐλέφαντος ἐν γῇ τῇ Καμπανῶν κρανίον ἐν Ἀρτέμιδος ἱερῷ:
σταδίους δὲ ὡς τριάκοντα ἀπέχει μάλιστα Καπύης τὸ ἱερόν, αὕτη δὲ ἡ
μητρόπολίς ἐστιν ἡ Καπύη τῶν Καμπανῶν. ὁ μὲν δὴ ἐλέφας παρὰ τὰ λοιπὰ ζῷα
διάφορον καὶ τὴν ἔκφυσιν παρέχεται τῶν κεράτων, ὥσπερ γε καὶ τὸ μέγεθός
ἐστιν αὐτῷ καὶ εἶδος οὐδὲν ἐοικότα ἑτέρῳ θηρίῳ: φιλότιμοι δὲ ἐς τὰ μάλιστά μοι
καὶ ἐς θεῶν τιμὴν οὐ φειδωλοὶ χρημάτων γενέσθαι δοκοῦσιν οἱ Ἕλληνες, οἷς γε
παρὰ Ἰνδῶν ἤγετο καὶ ἐξ Αἰθιοπίας ἐλέφας ἐς ποίησιν ἀγαλμάτων.
(4) ἐν δὲ Ὀλυμπίᾳ παραπέτασμα ἐρεοῦν κεκοσμημένον ὑφάσμασιν Ἀσσυρίοις
καὶ βαφῇ πορφύρας τῆς Φοινίκων ἀνέθηκεν Ἀντίοχος, οὗ δὴ καὶ ὑπὲρ τοῦ
θεάτρου τοῦ Ἀθήνῃσιν ἡ αἰγὶς ἡ χρυσῆ καὶ ἐπ' αὐτῆς ἡ Γοργώ ἐστιν ἀναθήματα.
τοῦτο οὐκ ἐς τὸ ἄνω τὸ παραπέτασμα πρὸς τὸν ὄροφον ὥσπερ γε ἐν Ἀρτέμιδος
τῆς Ἐφεσίας ἀνέλκουσι, καλῳδίοις δὲ ἐπιχαλῶντες
καθιᾶσιν ἐς τὸ ἔδαφος. (5) ἀναθήματα δὲ ὁπόσα ἔνδον ἢ ἐν τῷ προνάῳ κεῖται,
θρόνος ἐστὶν Ἀριμνήστου βασιλεύσαντος ἐν Τυρσηνοῖς, ὃς πρῶτος βαρβάρων
ἀναθήματι τὸν ἐν Ὀλυμπίᾳ Δία ἐδωρήσατο, καὶ ἵπποι Κυνίσκας χαλκοῖ, σημεῖα
Ὀλυμπικῆς νίκης: οὗτοι μέγεθος μὲν ἀποδέουσιν ἵππων, ἑστήκασι δὲ ἐν τῷ
προνάῳ τοῖς ἐσιοῦσιν ἐν δεξιᾷ. κεῖται δὲ καὶ τρίπους ἐπίχαλκος, ἐφ' οὗ πρὶν ἢ τὴν
τράπεζαν ποιηθῆναι προετίθεντο τοῖς νικῶσιν οἱ στέφανοι. (6) βασιλέων δὲ
ἀνδριάντας, Ἀδριανοῦ μὲν αἱ ἐς τὸ Ἀχαϊκὸν τελοῦσαι πόλεις ἀνέθεσαν Παρίου
λίθου, Τραϊανοῦ δὲ οἱ πάντες Ἕλληνες. οὗτος προσεκτήσατο ὁ βασιλεὺς Γέτας
τοὺς ὑπὲρ Θρᾴκης Ὀσρόῃ τε τῷ ἀπογόνῳ τῷ Ἀρσάκου καὶ Πάρθοις ἐπολέμησεν:
ὁπόσα δὲ ἐς ἔργων ἔχει οἱ κατασκευήν, ἀξιολογώτατά ἐστι λουτρὰ ἐπώνυμα
αὐτοῦ καὶ θέατρον μέγα κυκλοτερὲς πανταχόθεν καὶ οἰκοδόμημα ἐς ἵππων
δρόμους προῆκον καὶ ἐς δύο σταδίων μῆκος, καὶ ἡ Ῥωμαίων ἀγορὰ κόσμου τε
ἕνεκα τοῦ λοιποῦ θέας ἀξία καὶ μάλιστα ἐς τὸν ὄροφον χαλκοῦ πεποιημένον.
(7) αἱ δὲ εἰκόνες αἱ τοῖς κατασκευάσμασι τοῖς περιφερέσιν ἐγκείμεναι, ἡ μὲν τοῦ
ἠλέκτρου βασιλέως Ῥωμαίων ἐστὶν Αὐγούστου, ἡ δὲ τοῦ ἐλέφαντος βασιλέως
Νικομήδους ἐλέγετο εἶναι Βιθυνῶν. ἀπὸ τούτου δὲ καὶ τῇ μεγίστῃ τῶν ἐν Βιθυνίᾳ
πόλεων μετεβλήθη τὸ ὄνομα, Ἀστακῷ τὰ πρὸ τούτου καλουμένῃ: τὰ δὲ ἐξ ἀρχῆς
αὐτῇ Ζυποίτης ἐγένετο οἰκιστής, Θρᾷξ γένος εἰκάζοντί γε ἀπὸ τοῦ ὀνόματος. τὸ
δὲ ἤλεκτρον τοῦτο οὗ τῷ Αὐγούστῳ πεποίηνται τὴν εἰκόνα, ὅσον μὲν αὐτόματον
ἐν τοῦ Ἠριδανοῦ ταῖς ψάμμοις εὑρίσκεται, σπανίζεται τὰ μάλιστα καὶ ἀνθρώπῳ
τίμιον πολλῶν ἐστιν ἕνεκα: τὸ δὲ ἄλλο ἤλεκτρον ἀναμεμιγμένος ἐστὶν ἀργύρῳ
χρυσός. (8) ἐν δὲ τῷ ἐν Ὀλυμπίᾳ ναῷ Νέρωνος ἀναθήματα τρεῖς μὲν ἐς κοτίνου
φύλλα στέφανοι, τέταρτος δὲ ἐς δρυός ἐστι μεμιμημένος: κεῖνται δὲ αὐτόθι καὶ
ἀσπίδες χαλκαῖ πέντε καὶ εἴκοσι, τοῖς ὁπλιτεύουσιν εἶναι φορήματα ἐς τὸν
δρόμον. στῆλαι δὲ ἄλλαι τε ἑστήκασι καὶ ἡ πρὸς Ἀθηναίους καὶ Ἀργείους τε καὶ
Μαντινέας ἔχουσα ὅρκον παρὰ Ἠλείων ἐς συμμαχίαν ἐτῶν ἑκατόν.
| [5,12] CHAPITRE XII.
A propos de l'ivoire, si quelqu'un s'imagine
que ce que l'on voit dans la bouche de l'éléphant
et qui sort en dehors, soit des dents et non des
cornes, il se trompe; je le prie d'en juger par
cette espèce d'animal, qui est commun chez
les Celtes, et par les boeufs d'Ethiopie. En
effet, l'espèce d'animal dont je parle, a des cornes
au-dessus des sourcils. Je dis le mâle,
car les femelles n'ont point de cornes ; et aux
boeufs d'Ethiopie, il en vient sur le nez. Est-ce
donc une grande merveille qu'il y ait un animal
avec des cornes qui lui sortent par la bouche ?
Mais voici sur quoi j'appuie mon sentiment. Les
cornes viennent aux animaux au bout d'un certain
temps, elles tombent aussi régulièrement, et il
en revient d'autres à la place; c'est ce qui arrive
aux cerfs, aux daims et aux éléphants. En second
Iieu, nous ne voyons point que quand les dents
tombent à un animal qui a atteint un certain âge
de perfection, il en renaisse d'autres. Si donc
l'ivoire était une dent et non une corne, par quel
privilège particulier repousserait-il des dents aux
éléphants ? D'ailleurs, on sait que les dents résistent
au feu, et que l'art ne saurait les mettre en
oeuvre ; au contraire, la corne, soit de boeuf, soit
d'éléphant, amollie par le feu, obéit à l'ouvrier,
qui la tourne comme il lui plaît. Il est vrai
que les défenses des sangliers, et les dents des
hippopotames, sortent de leur mâchoire d'en
bas, et nous ne voyons point que les cornes
d'aucun animal naissent de la machoire. Mais
aussi je ne prétends pas que les cornes des éléphants
poussent de leur mâchoire ; elles prennent
naissance de plus haut, descendent le long des
tempes, et, sortant par la mâchoire, se jettent en
dehors. Ce que j'en rapporte n'est pas fondé sur
un oui-dire, mais sur l'inspection d'un crâne
d'éléphant que j'ai vu dans la Campanie, en un
temple de Diane, qui n'est qu'à trente stades de
Capoue, capitale de cette province. Les cornes ne
poussent donc point à l'éléphant de la même manière
qu'aux autres animaux : cet animal est singulier
par-là comme par la masse énorme de son
corps, et par sa figure. Au reste, rien à mon avis
ne marque mieux la piété des Grecs et leur profusion,
où il s'agit de décorer les temples, que la prodigieuse
quantité d'ivoire qu'ils ont tirée des Indes et de l'Ethiopie,
pour faire les statues de leurs dieux.
Le voile de laine que l'on voit dans le temple
de Jupiter à Olympie, est teint en pourpre de
Phénicie, et magnifiquement brodé à la mode des
Assyriens: c'est un présent du roi Antiochus, qui
a aussi donné l'égide d'or qui se voit au-dessus
du théatre à Athènes, et où il y a une tête de
Gorgone. Mais les Eléens au lieu de relever le
voile jusqu'à la voûte, comme dans le temple de
Diane d'Ephèse, le tiennent toujours abaissé jusqu'à
terre. A l'égard des autres présents que l'on
conserve dans le vestibule, ou dans le temple,
vous verrez en premier lieu le trône d'Ariumnus;
roi des Étrusces qui le premier entre les étrangers
s'est distingué, par cette offrande à Jupiter
Olympien ; ensuite des chevaux de bronze consacrés
par Cynisca, comme un. monument de la
victoire qu'elle remporta aux jeux olympiques.
Ces chevaux, plus petits que nature, sont placés
à l'entrée du temple à main droite. Là est aussi
un trépied de bronze sur lequel on mettait les
couronnes destinées aux vainqueurs, avant que
l'on eut fait faire une table exprès pour cela.Vous
verrez encore plusieurs statues de marbre de
Paros, dont les unes ont été érigées à l'empereur
Hadrien, par ces villes qui composaient l'état
d'Achaïe, et les autres à Trajan, par toute la
nation grecque. Cet empereur soumit à son
obéissance, les Gètes, qui habitent au-dessus de la
Thrace, et fit la guerre contre Osroès, petit-fils
d'Arsace, et roi des Parthes. La ville d'Olympie
lui est redevable de plusieurs ouvrages, dont les
principaux sont des bains qui portent son nom ;
un amphithéatre d'un fort grand circuit; un lieu
pour les courses de. chevaux, qui a bien deux
stades de long ; et un sénat pour les magistrats
romains, lequel entr'autres ornements est
tout plafonné de bronze. On y voit deux statues
posées sur des piédestaux fort délicats; l'une d'ambre,
de l'empereur Auguste; l'autre d'ivoire, de
Nicomède, roi de Bithynie, qui a donné son nom
à la plus grande ville de ce royaume; car Nicomédie
s'appelait auparavant Astaque. On croit que
son premier fondateur a été Zypoetès, Thrace de
nation autant que l'on en peut juger par son.
nom. L'ambre se trouve parmi le sable que
roule l'Eridan ; mais il est très rare, et à cause
de cela fort estimé : il semble, au reste, que l'ambre
n'est autre chose qu'un mélange de l'or
et de l'argent. On vous montrera encore dans le
temple de Jupiter plusieurs couronnes qui ont
été données par Néron : il y a surtout la troisième
et la quatrième qui imitent parfaitement;
l'une la feuille d'olivier, l'autre la feuille de
chêne. Au même endroit vous verrez vingt-cinq
boucliers d'airain, pour ceux qui courent tout
armés dans la carrière. Je ne parle point d'un
grand nombre de colonnes qui sont dans ce temple;
mais il y en a surtout une où est gravé le serment,
par lequel les Eléens confirmèrent le traité d'alliance
qu'ils avaient fait avec les Athéniens, les Argiens,
et ceux de Mantinée, pour cent ans.
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