[3,12] XII. ἰόντι δὲ ἐκ τῆς ἀγορᾶς κατὰ τὴν ὁδὸν ἣν Ἀφεταίδα ὀνομάζουσι, τὰ
καλούμενα Βοώνητά ἐστι· καί με ὁ λόγος ἀπαιτεῖ πρότερα εἰπεῖν τὰ ἐς τὴν
ἐπίκλησιν τῆς ὁδοῦ. τοῖς μνηστῆρσιν Ἰκάριον τῆς Πηνελόπης φασὶν ἀγῶνα
προθεῖναι δρόμου· καὶ ὅτι μὲν Ὀδυσσεὺς ἐκράτει, δῆλά ἐστιν,
ἀφεθῆναι δὲ αὐτοὺς λέγουσιν ἐς τὸν δρόμον διὰ τῆς ὁδοῦ τῆς Ἀφεταίδος.
(2) δοκεῖν δ' ἐμοὶ δρόμου Ἰκάριος τὸ ἀγώνισμα ἐποίησε μιμούμενος Δαναόν.
Δαναῷ γὰρ τοῦτο ἐπὶ ταῖς θυγατράσιν εὑρέθη, καὶ ὡς γυναῖκα οὐδεὶς ἤθελεν
ἐξ αὐτῶν διὰ τὸ μίασμα ἀγαγέσθαι, διέπεμπε δὴ ὁ Δαναὸς ἕδνων ἄνευ
δώσειν ᾗ ἂν ἕκαστος κατὰ κάλλος ἀρέσκηται· ἀφικομένοις δὲ ἀνδράσιν οὐ
πολλοῖς ἀγῶνα δρόμου κατέστησε, καὶ πρώτῳ τε ἐλθόντι ἐγένετο ἑλέσθαι
πρώτῳ τῶν ἄλλων καὶ μετ' ἐκεῖνον τῷ δευτέρῳ καὶ ἤδη κατὰ τὰ αὐτὰ ἄχρι τοῦ
τελευταίου· τὰς δὲ ὑπολειφθείσας μένειν ἔφοδον ἄλλην μνηστήρων ἔδει
καὶ ἀγῶνα ἄλλον δρόμου. (3) Λακεδαιμονίοις δὲ κατὰ τὴν ὁδὸν
ταύτην ἐστίν, ὡς ἤδη λέλεκταί μοι, τὰ ὀνομαζόμενα Βοώνητα, Πολυδώρου
ποτὲ οἰκία τοῦ βασιλέως· ἀποθανόντος δὲ παρὰ τοῦ Πολυδώρου τῆς γυναικὸς
ἐπρίαντο ἀντιδόντες βοῦς. ἀργύρου γὰρ οὐκ ἦν πω τότε οὐδὲ χρυσοῦ νόμισμα,
κατὰ τρόπον δὲ ἔτι τὸν ἀρχαῖον ἀντεδίδοσαν βοῦς καὶ ἀνδράποδα καὶ
ἀργὸν τὸν ἄργυρον καὶ χρυσόν· (4) οἱ δὲ ἐς τὴν Ἰνδικὴν ἐσπλέοντες φορτίων
φασὶν Ἑλληνικῶν τοὺς Ἰνδοὺς ἀγώγιμα ἄλλα ἀνταλλάσσεσθαι, νόμισμα δὲ οὐκ
ἐπίστασθαι, καὶ ταῦτα χρυσοῦ τε ἀφθόνου καὶ χαλκοῦ παρόντος σφίσι.
τοῦ δὲ τῶν Βιδιαίων ἀρχείου πέραν ἐστὶν Ἀθηνᾶς ἱερόν· Ὀδυσσεὺς δὲ
ἱδρύσασθαι τὸ ἄγαλμα λέγεται καὶ ὀνομάσαι Κελεύθειαν, τοὺς Πηνελόπης
μνηστῆρας τῷ δρόμῳ νικήσας. ἱδρύσατο δὲ τῆς Κελευθείας ἱερὰ ἀριθμῷ τρία
διεστηκότα ἀπ' ἀλλήλων. (5) προιόντων δὲ κατὰ τὴν Ἀφεταίδα
ἡρῷά ἐστιν Ἴοπός τε κατὰ Λέλεγα ἢ Μύλητα γενέσθαι δοκοῦντος καὶ
Ἀμφιαράου τοῦ Ὀικλέους· τοῦτο δὲ Τυνδάρεω παῖδας νομίζουσιν ἅτε
ἀνεψιῷ τῷ Ἀμφιαράῳ ποιῆσαι· καὶ αὐτοῦ Λέλεγός ἐστιν ἡρῷον, τούτων δὲ
οὐ πόρρω τέμενος Ποσειδῶνος (Ταιναρίου) - Ταινάριον δὲ
ἐπονομάζουσιν - (6) οὐ μακρὰν δὲ Ἀθηνᾶς ἄγαλμα, ὃ τοὺς ἐς Ἰταλίαν τε
καὶ Τάραντα ἀποικισθέντας ἀναθεῖναι λέγουσι. τὸ δὲ χωρίον, ὃ καλοῦσιν
Ἑλλήνιον, ἐστὶν εἰρημένον ὡς οἱ τῶν Ἑλλήνων Ξέρξην διαβαίνοντα ἐς τὴν
Εὐρώπην παρεσκευάζοντο ἀμυνούμενοι, κατὰ τοῦτο τὸ χωρίον
βουλευσάμενοι τρόπον ὅντινα ἀνθέξουσιν. ὁ δὲ ἕτερος τῶν λόγων τοὺς
Μενελάου χάριτι στρατεύσαντας ἐπὶ Ἴλιον βουλεύσασθαί φησιν ἐνταῦθα
ὅπως ἀναπλεῦσαί τε ἐς Τροίαν καὶ δίκας δυνήσονται παρὰ Ἀλεξάνδρου
λαβεῖν τῆς Ἑλένης ἁρπαγῆς. (7) τοῦ δὲ Ἑλληνίου πλησίον Ταλθυβίου μνῆμα
ἀποφαίνουσι· δεικνύουσι δὲ καὶ Ἀχαιῶν Αἰγιεῖς ἐπὶ τῆς ἀγορᾶς, Ταλθυβίου καὶ
οὗτοι φάμενοι μνῆμα εἶναι. Ταλθυβίου δὲ τούτου μήνιμα ἐπὶ τῷ φόνῳ τῶν
κηρύκων, οἳ παρὰ βασιλέως Δαρείου γῆν τε καὶ ὕδωρ αἰτήσοντες ἐς τὴν
Ἑλλάδα ἐπέμφθησαν, Λακεδαιμονίοις μὲν ἐπεσήμαινεν ἐς τὸ δημόσιον, ἐν
Ἀθήναις δὲ ἰδίᾳ τε καὶ ἐς ἑνὸς οἶκον ἀνδρὸς κατέσκηψε Μιλτιάδου τοῦ
Κίμωνος· ἐγεγόνει δὲ καὶ τῶν κηρύκων τοῖς ἐλθοῦσιν ἐς τὴν Ἀττικὴν ὁ
Μιλτιάδης ἀποθανεῖν αἴτιος ὑπὸ Ἀθηναίων. (8) Λακεδαιμονίοις δὲ ἔστι
μὲν Ἀπόλλωνος Ἀκρίτα βωμός, ἔστι δ' ἐπονομαζόμενον Γάσηπτον ἱερὸν Γῆς·
Ἀπόλλων δὲ ὑπὲρ αὐτὸ ἵδρυται Μαλεάτης. ἐπὶ δὲ τῷ πέρατι
Ἀφεταίδος, ἐγγύτατα ἤδη τοῦ τείχους, Δικτύννης ἐστὶν ἱερὸν καὶ
βασίλειοι τάφοι τῶν καλουμένων Εὐρυπωντιδῶν· παρὰ δὲ τὸ Ἑλλήνιον
Ἀρσινόης ἱερόν, Λευκίππου τε θυγατρὸς καὶ γυναικῶν τῶν
Πολυδεύκους καὶ Κάστορος ἀδελφῆς. πρὸς δὲ τοῖς Φρουρίοις
καλουμένοις ναός ἐστιν Ἀρτέμιδος, καὶ προελθοῦσιν ὀλίγον πεποίηται
μνῆμα τοῖς ἐξ Ἤλιδος μάντεσι, καλουμένοις δὲ Ἰαμίδαις. (9) καὶ
Μάρωνός ἐστιν ἱερὸν καὶ Ἀλφειοῦ· Λακεδαιμονίων δὲ τῶν ἐς
Θερμοπύλας στρατευσαμένων λόγου μάλιστα ἀξίως μαχέσασθαι μετά γε
αὐτὸν δοκοῦσι Λεωνίδαν. τοῦ δὲ Τροπαίου Διὸς τὸ ἱερὸν ἐποίησαν οἱ
Δωριεῖς πολέμῳ τούς τε ἄλλους Ἀχαιούς, οἳ γῆν τὴν Λακωνικὴν
τηνικαῦτα εἶχον, καὶ τοὺς Ἀμυκλαιεῖς κρατήσαντες. τὸ δὲ ἱερὸν
τῆς Μεγάλης μητρὸς τιμᾶται περισσῶς δή τι. μετὰ δὲ αὐτὸ ἡρῷα
Ἱππολύτου τέ ἐστι τοῦ Θησέως καὶ Αὐλῶνος Ἀρκάδος, υἱοῦ δὲ
Τλησιμένους· Τλησιμένη δὲ Παρθενοπαίου τοῦ Μελανίωνος
ἀδελφόν, οἱ δὲ παῖδα εἶναι λέγουσιν. (10) ἑτέρα δὲ ἐκ τῆς ἀγορᾶς ἐστιν
ἔξοδος, καθ' ἣν πεποίηταί σφισιν ἡ καλουμένη Σκιάς, ἔνθα καὶ νῦν ἔτι
ἐκκλησιάζουσι. ταύτην τὴν Σκιάδα Θεοδώρου τοῦ Σαμίου φασὶν εἶναι
ποίημα, ὃς πρῶτος διαχέαι σίδηρον εὗρε καὶ ἀγάλματα ἀπ' αὐτοῦ
πλάσαι. ἐνταῦθα ἐκρέμασαν οἱ Λακεδαιμόνιοι τὴν Τιμοθέου τοῦ
Μιλησίου κιθάραν, καταγνόντες ὅτι χορδαῖς ἑπτὰ ταῖς ἀρχαίαις ἐφεῦρεν
ἐν τῇ κιθαρῳδίᾳ τέσσαρας χορδάς. (11) πρὸς δὲ τῇ Σκιάδι οἰκοδόμημά
ἐστι περιφερές, ἐν δὲ αὐτῷ Διὸς καὶ Ἀφροδίτης ἀγάλματα ἐπίκλησιν
Ὀλυμπίων· τοῦτο Ἐπιμενίδην κατασκευάσαι λέγουσιν, οὐχ
ὁμολογοῦντες τὰ ἐς αὐτὸν Ἀργείοις, ὅπου μηδὲ πολεμῆσαί φασι πρὸς Κνωσσίους.
| [3,12] CHAPITRE XII.
SI en sortant de la place vous prenez par la rue
des Barrières, vous trouverez une maison qu'ils
appellent encore aujourd'hui le Boonète. Mais
avant que de dire ce que c'est, il est bon d'expliquer
d'où la rue même a pris son nom. Ils disent
donc qu'Icarius, père de Pénélope, voulant marier
sa fille, la proposa pour prix à quiconque surpasserait
les autres à la course. Il est certain qu'Ulysse.
fut victorieux et qu'il eut Pénélope. La lice où
l'on courut était cette rue, et parce qu'elle était
fermée de deux barrières, le nom lui en est resté.
Après tout, Icarius ne fit en cela que ce que Danaüs
avait fait avant lui ; car Danaüs ne pouvant marier
ses filles à cause de l'horrible crime qu'elles
avaient commis, il fit publier qu'il ne demandait aucuns
présents de noces, et qu'il permettait à ses filles
d'épouser les hommes qui leur agréeraient le plus.
Malgré ces facilités, il se trouva peu de prétendants ;
mais à ce peu, il leur proposa de disputer
la plus belle de ses filles à la course ; par ce moyen
il en maria quelques-unes, et les autres attendirent
qu'il se présentât des amants qui voulussent
d'elles aux mêmes conditions. A l'égard du Boonète,
c'était la maison du roi Polydore. Après sa
mort, la reine sa femme vendit cette maison un
certain prix, qui fut payé en boeufs ; car alors on
ne connaissait ni l'or ni l'argent monnayés ; le
commerce consistait en un échange réciproque
de choses nécessaires à la vie, et ce que l'on avait
acheté, on le payait en boeufs, en esclaves, en un
morceau d'or ou d'argent tout brut et nullement
affiné. Et encore aujourd'hui, ceux qui vont aux
Indes y portent des marchandises de Grèce pour
en rapporter de celles des Indes, où l'on ne se sert
point d'espèces monnoyées, quoique le pays
abonde en mines d'or et de cuivre.
Au-dessus du sénat des Bidiéens il y a un
temple de Minerve, où l'on dit qu'Ulysse consacra
une statue à la déesse, sous le nom de Minerve
Céleuthea, comme un monument de la victoire
qu'il avait remportée sur les amants de
Pénélope, et il fit bâtir sous le même nom trois
temples en trois endroits différents. Au bout de la
rue des Barrières on trouve une sépulture de
héros, entr'autres celle d'Iops, que je crois avoir
vécu environ le temps de Lélex et de Mylès, celle
encore d'Amphiaraüs, fils d'Oiclès: on dit que ce
sont les enfants de Tyndare qui lui ont élevé ce
tombeau comme à leur cousin-germain ; celle
enfin de Lélex même. Assez près de là est le
temple de Neptune, surnommé Tenarius ;
aussi n'appellent-ils point ce temple autrement que
le Ténare. Près de-là vous verrez une statue de
Minerve, qui fut consacrée, disent-ils, par les Lacédémoniens
qui allèrent se transplanter en Italie ;
et surtout à Tarente. Du même côté, il y a la
place Hellénie, ainsi nommée parce que dans le
temps que Xerxès passa en Europe, toutes les villes
grecques qui prirent les armes contre lui, envoyèrent
leurs députés à Sparte, et que ces députés
s'abouchèrent là pour aviser aux moyens de résister
à une puissance si formidable. D'autres disent que
cette dénomination est encore plus ancienne, et
qu'elle vient de ce que tous les princes de la Grèce
ayant, pour l'amour de Ménélas, entrepris le siège
de Troye, ils s'assemblèrent en ce lieu pour délibérer
sur cette expédition, et sur les moyens de
tirer vengeance de Pâris, qui avait enlevé Hélène.
Près de cette place on vous montre le tombeau de
Talthybius ; mais ceux d'Egion en Achaïe, ont
aussi dans le marché de leur ville un tombeau
qu'ils assurent être celui de Talthybius. Quoi qu'il
en soit, ce Talthybius fit éprouver sa colère aux
Lacédémoniens et aux Athéniens, pour avoir violé
le droit des gens en la personne de ces hérauts
qui étaient venus demander aux Grecs terre et
eau de la part du roi Darius: le châtiment des
Lacédémoniens fut général, et parmi les Athéniens,
Miltiade, fils de Cimon, eut sa maison
rasée, parce qu'il avait conseillé à ses concitoyens
de faire périr ces hérauts, lorsqu'ils vinrent à Athènes.
Dans le même quartier, vous verrez un autel
dédié à Apollon Acritas, un temple de la
Terre, lequel ils nomment Gasepton, et un peu
au-dessus un autre temple d'Apollon surnommé
Maléatès. Quand vous aurez passé la rue de
Barrières, tout contre les murs de la ville, vous
trouverez une chapelle dédiée à Dictynna, et ensuite
les tombeaux de ces rois qui ont été appelés
Eurypontides. Auprès de la place Hellénienne il
y a le temple d'Arsinoé, qui était fille de Leucippe,
et belle-soeur de Castor et Pollux. Du côté des
remparts on voit un temple de Diane, et un peu
plus loin la sépulture de ces devins qui vinrent
d'Elis, et que l'on appelait Jamides. Maron et Alphée
ont aussi là leurs temples; c'étaient deux grands
capitaines, qui, après Léonidas, signalerent le plus
leur courage, au combat des Thermopyles. A quelques
pas de là vous voyez le temple de Jupiter
Tropéüs, qui fut bâti par les Doriens, après
qu' ils eurent subjugué les Achéens, qui étaient alors
en possession de la Laconie, et nommément les
Amycléens. Mais de tous les temples qui sont à
Sparte, le plus révéré est celui de la mère des
dieux. Derrière ce temple on vous fera voir le
monument héroïque d'Hyppolite, fils de Thésée, et
celui d'Aulon, arcadien, fils de Tlésimène. Quelques-uns
font Tlésimène, frère de Parthénopée,.
qui était fils de Mélanion, et d'autres le font son propre fils.
La grande place de Sparte a encore une autre
issue, et de ce côté-là on trouve un édifice où les
habitants viennent prendre le frais ; aussi l'appellent-ils
du nom de Sxias, et c'est le lieu où l'on
assemble le peuple encore aujourd'hui. Ils disent
que ce bâtiment est un ouvrage de Théodore de
Samos, qui le premier trouva l'art de fondre le
fer, et d'en faire des statues. C'est à la voûte de cet
édifice que les Lacédémoniens suspendirent la lyre
de Timothée de Milet, après l'avoir puni de ce
qu'aux sept cordes de l'ancienne lyre il en avait -
ajouté quatre autres. Près de-là est une rotonde
où il y a deux statues, l'une de Jupiter olympien
l'autre de Vénus olympienne ; selon eux c'est Epiménide
qui l'a fait bâtir; du reste, ils ne conviennent
point de ce que les Argiens racontent de lui, et
nient même que les Argiens aient jamais fait
la guerre aux Gnossiens.
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