[8,71] Εἶτα πάλιν, ὡς ἔθος τῷ Κέλσῳ, φύρει ἐν τοῖς ἑξῆς
λέγων ἃ οὐδεὶς ἡμῶν ἀνέγραψε· φησὶ γὰρ τοιαῦτα· Οὐ μὴν
οὐδὲ ἐκεῖνο ἀνεκτόν σου λέγοντος, ὡς, ἂν οἱ νῦν βασιλεύοντες
ἡμῶν σοι πεισθέντες ἁλῶσι, τοὺς αὖθις βασιλεύοντας πείσεις
εἶτ´ ἄλλους, ἂν κἀκεῖνοι ἁλῶσι, καὶ ἄλλους ἐπ´ ἄλλοις,
μέχρι πάντων τῶν σοι πειθομένων ἁλισκομένων μία τις
ἀρχὴ σωφρονήσασα καὶ προειδομένη τὸ συμβαῖνον πάντας
ὑμᾶς, πρὶν αὐτὴν προαπολέσθαι, παγγενεὶ διολέσει. Εἰπεῖν
δὲ περὶ τούτων οὐχ αἱρεῖ λόγος, οὐ γὰρ λέγει τις ἡμῶν περὶ
τῶν νῦν βασιλευόντων ὅτι, ἐὰν πεισθέντες ἁλῶσι, τοὺς
μετ´ αὐτοὺς πάλιν πείσομεν, κἀκείνων ἁλόντων πάλιν τοὺς
ἑξῆς πείσομεν. Πόθεν δὲ καὶ ἀπέρριψεν ὅτι κατὰ διαδοχὴν
ἀεὶ τῶν ὑστέρων πειθομένων ἡμῖν καὶ ἁλισκομένων διὰ τὸ
μὴ ἀμύνεσθαι τοὺς πολεμίους μία τις ἀρχὴ σωφρονήσασα
καὶ προειδομένη τὸ συμβαῖνον παγγενεὶ ἡμᾶς διολέσει;
Ἀλλ´ ἔοικε φλυαρίας ἐν τούτοις ἑξῆς συνάπτων καὶ
τοῦτ´ ἀφ´ ἑαυτοῦ ἀπερροιβδηκέναι.
| [8,71] Celse continuant a brouiller selon sa coutume, nous attribue après cela ce
qu'aucun de nous n'a jamais dit. C'est encore ici, ajoute-il, un de vos
discours, qui ne saurait être supporté : Que si vous pouvez persuader à
ceux qui règnent maintenant sur nous, de suivre vos maximes, en sorte
qu'ils se laissent vaincre et prendre à leurs ennemis, vous le persuaderez
de même à ceux qui leur succéderont; et après que ceux-ci auront fait
comme les premiers, vous en gagnerez encore d'autres; et toujours
d'autres, successivement, jusqu'à ce que tous ceux qui vous auront cru
soient pris de cette manière comme il arriverait, à moins que quelque
puissance, assez éclairée pour le prévoir, ne vous détruise tous de fond
en comble, avant que vous la fassiez périr elle-même. La raison ne veut
pas que nous nous mettions en peine de nous défendre là-dessus, puisqu'il
n'y a aucun de nous qui ait jamais dit, en parlant de ceux qui régnant
maintenant, que si, ayant reçu nos maximes, ils s'étaient laissé vaincre
et prendre à leurs ennemis, nous en imprimerions aussi la persuasion à
ceux qui leur succéderaient ; et qu'après que ceux-ci auraient fait comme
les premiers, nous gagnerions, de même, encore ceux qui viendraient
ensuite. Mais qui le porte à dire si légèrement que les derniers nous
croyant toujours, et se laissant ainsi prendre successivement, faute de se
défendre de leurs ennemis, enfin quelque puissance assez éclairée pour
prévoir ce qui arriverait de là, nous détruirait tous de fond en comble ?
Il semble qu'il ne fasse qu'entasser puérilités sur puérilités, et qu'il
prenne plaisir à s'en épuiser.
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