[8,66] Εἶτα πάλιν ὁ Κέλσος ὁμοίως τοῖς ἀπὸ δαιμονισμοῦ
ἔσθ´ ὅτε ἀναφέρουσιν εἶτα πάλιν καταπίπτουσιν ὥσπερ
νήφων τοιαῦτά τινα λέγει· Ἐὰν μέντοι γε κελεύῃ τις,
εἰ τύχοις θρησκεύων θεόν, ἢ ἀσεβεῖν ἢ ἄλλο τι αἰσχρὸν
εἰπεῖν, οὐδαμῇ οὐδαμῶς πιστευτέον ἀλλὰ πρὸ τούτων πάσας
βασάνους ἐγκαρτερητέον καὶ πάντας θανάτους ὑπομενετέον,
πρίν τι ἀνόσιον περὶ θεοῦ μὴ ὅτι γε εἰπεῖν ἀλλὰ μελῆσαι·
εἶτα πάλιν ἀπ´ ἀγνοίας τῆς περὶ τοῦ ἡμετέρου λόγου καὶ
πρὸς ταύτῃ ἀπὸ τοῦ φύρειν τὰ πάντα τοιαῦτά φησιν· Ἐὰν
δὲ κελεύῃ τις εὐφημῆσαι τὸν Ἥλιον ἢ τὴν Ἀθηνᾶν προθυμότατα
μετὰ καλοῦ παιᾶνος εὐφημεῖν, οὕτω τοι σέβειν
μᾶλλον δόξεις τὸν μέγαν θεόν, ἐὰν καὶ τούσδε ὑμνῇς· τὸ
γὰρ θεοσεβὲς διὰ πάντων διεξιὸν τελεώτερον γίνεται.
Φαμὲν οὖν ὅτι οὐ περιμένομεν εὐφημῆσαι τὸν Ἥλιον τὸν
κελεύοντα, οἱ μαθόντες οὐ μόνον τοὺς τῇ διατάξει ὑποτεταγμένους
εὐφημεῖν ἀλλὰ καὶ τοὺς ἐχθρούς. Εὐφημοῦμεν
οὖν Ἥλιον ὡς καλὸν θεοῦ δημιούργημα καὶ τοὺς νόμους
φυλάσσον τοῦ θεοῦ καὶ ἀκοῦον τοῦ «Αἰνεῖτε τὸν κύριον
ἥλιος καὶ σελήνη», καὶ ὅση δύναμις ὑμνοῦν τὸν πατέρα
καὶ τὸν δημιουργὸν τοῦ παντός. Ἀθηνᾶν μέντοι μετὰ Ἡλίου
τασσομένην ἐμυθοποίησαν οἱ Ἑλλήνων λόγοι, εἴτ´ ἐν
ὑπονοίαις εἴτε χωρὶς ὑπονοιῶν φάσκοντες ἐκ τῆς τοῦ Διὸς
γεγεννῆσθαι κεφαλῆς καθωπλισμένην· καὶ διωκομένην τότε
ὑπὸ τοῦ Ἡφαίστου, βουλομένου αὐτῆς φθεῖραι τὴν παρθενίαν,
ἐκπεφευγέναι μὲν αὐτὸν τὴν δ´ ἐκ τῆς ἐπιθυμίας πεσοῦσαν
ἐπὶ τὴν γῆν θορὴν ἀγαπήσασαν ἐκθρέψαι, καλέσασαν
Ἐριχθόνιον, τόν ποτε, φασίν, Ἀθήνη
θρέψε, Διὸς θυγάτηρ, τέκε δὲ ζείδωρος ἄρουρα.
Καὶ ὁρῶμέν γε ὅτι τῷ προσιεμένῳ τὴν Ἀθηνᾶν, Διὸς
θυγατέρα, πολλοὺς μύθους καὶ πλάσματα παρεκδεκτέον, οὓς
οὐκ ἂν παραδέχοιτο ὁ φεύγων μὲν μύθους ζητῶν δὲ ἀλήθειαν.
| [8,66] Celse ressemble à ces possédés qui ont quelques bons intervalles, mais qui
retombent peu de temps après ; car le voici maintenant qui parle comme
s'il avait des sentiments très justes. Supposé pourtant, dit-il, que
quelqu'un voulût obliger un homme qui sert Dieu à faire quelque action
impie ou à dire quelque parole sale, il faudrait bien se garder de lui
obéir. Il vaudrait mieux s'exposer à toutes sortes de supplices et
souffrir toutes sortes de morts que de dire ou que de penser même quelque
chose de contraire au respect que l'on doit à Dieu. Mais ensuite, tant
parce qu'il ignore notre doctrine que parce qu'il confond tout, il ajoute
: Il n'en est pas de même si l'on vous commande de célébrer le soleil, ou
de chanter joyeusement un bel hymne à l'honneur de Minerve. Il paraîtra
d'autant mieux que vous révérez le grand Dieu, si vous faites aussi part
de vos louanges à celui-ci; car quand la piété se répand partout, elle en
devient plus parfaite. Nous disons à cela que pour célébrer le soleil nous
n'attendons pas qu'on nous le commande, nous qui sommes instruits à dire
du bien non seulement de ceux qui se rangent sous les mêmes ordres que
nous, mais encore de nos propres ennemis. Nous célébrons donc le soleil
comme un des beaux ouvrages de Dieu, toujours soumis aux lois de son
Créateur et toujours constant à suivre cette exhortation : Soleil et lune,
louez le Seigneur (Ps. CXLVIII, 3); publiez de toute votre force les
louanges du Père et de l'architecte de l'univers. Pour ce qui est de
Minerve qu'il joint ici avec le soleil, les Grecs nous en content beaucoup
de fables dans leurs livres, soit qu'ils cachent là-dessous un sens
mystique ou qu'ils n'y en cachent point. Ils nous disent qu elle naquit
tout armée de la tête de Jupiter, et qu'un jour Vulcain la poursuivant
pour lui ravir sa virginité, elle se sauva de ses mains ; qu'elle éleva
cependant avec plaisir l'enfant qui fut produit de ce qui était tombé en
terre par un effet de la violente passion de Vulcain, et qu'elle le nomma
Erichton, qui fut ainsi, disent-ils,
Mis au jour par la Terre et nourri par Minerve.
(ILIADE, II, vers 547 et 548.)
Nous voyons donc que l'on ne peut reconnaître cette Minerve fille de
Jupiter, sans recevoir en même temps un grand nombre de contes et de
fictions qu'un homme qui fuit les fables et qui cherche la vérité, ne
recevra jamais.
|