[8,55] Ἑξῆς δὲ τούτοις φησὶν ὁ Κέλσος· Δυοῖν θάτερον αἱρεῖ
λόγος. Εἰ μὲν ἀπαξιοῦσι θεραπεύειν τὰ εἰκότα τοὺς τῶνδε
ἐπιστάτας, μήτ´ εἰς ἀνδρὸς ἰέναι μήτ´ ἄγεσθαι γυναῖκα μήτ´
ἀναιρεῖσθαι τέκνα μήτ´ ἄλλο πράττειν μηδὲν ἐν τῷ βίῳ,
χωρεῖν δ´ ἔνθεν πασσυδὶ μηδὲν σπέρμα ἐλλειπομένους, ὡς
ἂν ἐρημωθείη πάμπαν ἐπὶ γῆς τὸ τοιοῦτον γένος· εἰ δὲ
καὶ γυναῖκας ἄξονται καὶ παῖδας ποιήσονται καὶ καρπῶν
γεύσονται καὶ τῶν ἐν τῷ βίῳ μεθέξουσι καὶ κακῶν τῶν
ἐπιτεταγμένων ἀνέξονται—φύσις μὲν γὰρ αὕτη πάντας
ἀνθρώπους πειρᾶσθαι κακῶν· εἶναι μὲν γὰρ ἀνάγκη κακά,
χώραν δ´ ἄλλην οὐκ ἔχει—, ἀποδοτέον δὴ τὰς προσηκούσας
τοῖς ταῦτ´ ἐπιτετραμμένοις τιμὰς καὶ τῷ βίῳ λειτουργητέον
τὰ πρέποντα, μέχρι ἂν τῶν δεσμῶν ἀπολυθῶσι, μὴ καὶ
ἀχάριστοι πρὸς τούσδε εἶναι δοκῶσι. Καὶ γὰρ ἄδικον
μετέχοντας ὧν οἵδε ἔχουσι μηδὲν αὐτοῖς συντελεῖν.
Φαμὲν δὲ καὶ πρὸς ταῦτα ὅτι εὔλογος ἐξαγωγὴ οὐδεμία
ἡμῖν εἶναι δοκεῖ εἰ μὴ ἡ δι´ εὐσέβειαν καὶ ἀρετὴν μόνη, ἐπὰν
ὑπὸ τῶν δικάζειν νομιζομένων ἢ ἐξουσίαν τοῦ ζῆν ἡμῶν
ἔχειν δοκούντων τὸ ἕτερον προτείνηται, ἢ τὸ ζῆν μετὰ τοῦ
παρὰ τὰ διατεταγμένα ὑπὸ τοῦ Ἰησοῦ πράττειν ἢ τὸ ἀποθνῄσκειν
μετὰ τοῦ πείθεσθαι τοῖς λόγοις αὐτοῦ. Ἀλλὰ καὶ
ἄγεσθαι γυναῖκα ἐπέτρεψεν ἡμῖν ὁ θεός, ὡς οὐ πάντων
χωρούντων τὸ διαφέρον τουτέστι τὸ πάντῃ καθαρόν, καὶ
ἀγομένοις γυναῖκας τὰ γεννώμενα πάντως τρέφειν καὶ μὴ
ἀναιρεῖν τὰ ὑπὸ τῆς προνοίας διδόμενα τέκνα. Καὶ οὐ
μάχεται ταῦτα τῷ μὴ πείθεσθαι ἡμᾶς τοῖς νεμομένοις τὴν
γῆν δαιμονίοις· ὁπλισάμενοι γὰρ τῇ πανοπλίᾳ τοῦ θεοῦ
ἱστάμεθα ὡς ἀθληταὶ εὐσεβείας πρὸς τὸ τῶν ἐπιβουλευόντων
ἡμῖν δαιμόνων γένος.
| [8,55] Celse ajoute : Il faut choisir de deux choses l'une; car s'ils refusent de
faire les cérémonies publiques et de prendre pour objet de leur culte ceux
à l'honneur de qui on les fait, qu'ils renoncent donc aussi à sortir de
l'enfance pour devenir hommes, à contracter des mariages, à élever des
enfants, à rien faire de ce qui se fait dans la vie ; qu'ils s'en aillent
bien loin d'ici tous ensemble, eux et leur race, afin qu'il n'en demeure
aucun reste sur la terre. Mais s'ils veulent se marier, avoir des enfants;
manger des fruits de la terre, prendre part aux douceurs de la vie et aux
maux qui y sont attachés : car la nature commune de tous les hommes les
assujettit à des maux, et il est nécessaire qu'il y en ait, et c'est ici
leur séjour : il faut aussi qu'ils rendent à ceux qui président sur ces
choses, l'honneur qui leur est dû; il faut qu'ils s'acquittent de tous les
devoirs de la vie, jusqu'à ce qu'ils soient délivrés de ses liens ; afin
qu'ils ne paraissent pas ingrats pour ces êtres ; car il y aurait de
l'injustice à vouloir jouir de ce qui est de leur dépendance sans leur en
payer aucun tribut. Nous disons à cela, que nous ne connaissons point
d'autre légitime occasion de renoncer la vie, que pour la piété et pour la
vertu : lorsque ceux qui sont établis pour nos justes, et à qui on
attribue sur nous puissance de vie et de mort, nous proposent, ou de vivre
en faisant des choses contraires aux préceptes de Jésus, ou de mourir en
obéissant à ses ordres (Matlh., XIX, 11). Pour ce qui est de nous marier,
Dieu nous l'a permis, tout le monde n'étant pas capable de faire ce qui
serait le meilleur, savoir de garder une entière pureté. Mais il veut que
ceux qui se marient nourrissent tous les enfants qui leur naissent, et,
puisque la Providence les leur donne, qu'ils n'en fassent périr aucun. Ces
sentiments, au reste, où nous sommes, ne sont point opposés à notre
résolution de ne nous pas soumettre aux démons dont la terre est le
partage. Car ayant pris toutes les armes de Dieu, nous nous tenons fermes
pour résister, comme des athlètes de la piété, aux embûches qui nous sont
dressées par l'armée des démons (Ephés., VI, 11, 13 et 14).
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