[8,50] Ἐπεὶ δ´ ὀνειδίζει ἡμῖν καὶ ὡς ποθοῦσι τὸ σῶμα, ἴστω
ὅτι, εἰ μὲν ὁ πόθος φαῦλόν ἐστιν, οὐδὲν ποθοῦμεν, εἰ δὲ
μέσον, ποθοῦμεν πάντα ὅσα θεὸς τοῖς δικαίοις ἐπαγγέλλεται.
Οὕτως οὖν καὶ τὴν τῶν δικαίων ἀνάστασιν ποθοῦμεν καὶ
ἐλπίζομεν. Νομίζει δὲ Κέλσος καὶ ἀνομολογούμενα ἡμᾶς
ἑαυτοῖς ποιεῖν, ὅπου μὲν ἐλπίζουσι τὴν τοῦ σώματος
ἀνάστασιν, ὡς τῆς παρὰ θεοῦ τιμῆς ἀξίου, ὅπου δὲ ῥίπτουσιν
αὐτὸ εἰς κολάσεις ὡς ἄτιμον. Οὐδὲν οὖν ἄτιμον τὸ δι´
εὐσέβειαν πάσχον καὶ δι´ ἀρετὴν περιστάσεις αἱρούμενον,
ἀλλὰ καὶ πᾶν ἄτιμον τὸ μετὰ κακίας ἐν ἡδοναῖς καταναλισκόμενον.
Φησὶ γοῦν καὶ ὁ θεῖος λόγος· «Σπέρμα
ἔντιμον ποῖον; Σπέρμα ἀνθρώπου· σπέρμα ἄτιμον ποῖον;
Σπέρμα ἀνθρώπου.»
Εἶτ´ οἴεται μὴ διαλέγεσθαι δεῖν τοῖς τὰ περὶ τοῦ σώματος
ἐλπίζουσιν ὁ Κέλσος ὡς συντετηκόσιν ἀλόγως πράγματι
ἀδυνάτῳ τυχεῖν τῶν ἐλπιζομένων ὑπ´ αὐτῶν, ἀγροίκους καὶ
ἀκαθάρτους αὐτοὺς καλῶν καὶ χωρὶς λόγου συνόντας τῇ
στάσει, δέον ὡς φιλάνθρωπον καὶ τοῖς ἀγροικοτέροις
βοηθεῖν. Οὐδὲ γὰρ τὸ κοινωνικὸν περιγέγραπται ὥσπερ ἀπὸ
τῶν ἀλόγων ζῴων οὕτω καὶ ἀπὸ τῶν ἀγροικοτέρων ἀνθρώπων,
ἀλλ´ ἐπ´ ἴσης ὁ ποιήσας ἡμᾶς πρὸς πάντας ἀνθρώπους
πεποίηκε κοινωνικούς. Ἄξιον οὖν διαλέγεσθαι καὶ ἀγροίκοις
καὶ ὅση δύναμις μετάγειν αὐτοὺς ἐπὶ τὸ ἀστειότερον καὶ
ἀκαθάρτοις καὶ ποιεῖν αὐτούς, ὡς οἷόν τε ἐστί, καθαρωτέρους
καὶ τοῖς χωρὶς λόγου ὅ τι ποτ´ οὖν φρονοῦσι καὶ τὴν ψυχὴν
νοσοῦσιν, ἵνα μηκέτι χωρὶς λόγου τι πράττωσι μηδὲ τὴν
ψυχὴν νοσήσωσι.
| [8,50] A l'égard de
l'accusation qu'il nous fait, de faire de notre corps l'objet de nos
désirs, qu'il sache que, quand le désir est mauvais, nous ne désirons rien
; mais que, quand il est indifférent, nous désirons toutes les choses que
Dieu promet aux fidèles. C'est donc en cette vue que nous désirons et que
nous espérons la résurrection des justes. Celse s'imagine que nous sommes
en contradiction avec nous-mêmes quand, d'un côté, nous espérons la
résurrection de notre corps, comme s'il était digne des faveurs de Dieu et
que, de l'autre, nous l'exposons aux supplices, comme une chose digne de
mépris. Mais il n'y a rien de méprisable de ce qui souffre pour la piété
et qui est sujet aux misères pour la vertu, comme il n'y a rien qui ne le
soit de ce qui s'abandonne aux voluptés vicieuses. De là vient ce mot de
l'Écriture : Quelle race est digne d'honneur ? c'est celle des hommes.
Quelle race est digne de mépris ? c'est celle des hommes (Ecclésiastiq.,
X, 23). Il croit ensuite qu'il ne faut pas entrer en matière avec des gens
qui n'ont d'espérance que pour le corps, et qui tournent aveuglement
toutes leurs pensées vers un sujet incapable de jouir des choses qu'ils
espèrent. Il les traite de grossiers et de misérables qui ont pris, sans
raisonner, le parti de la sédition; au lieu que l'humanité devait
l'obliger à prendre soin d'instruire les plus grossiers. Car les bornes
qui nous séparent des bêtes, ne nous séparent pas aussi des plus grossiers
des hommes, pour nous empêcher d'entrer en communication avec eux. Celui
qui nous a faits, nous a faits également propres pour nous communiquer à
tous les hommes. Il est donc juste que nous conférions avec les personnes
grossières, pour tâcher de leur ouvrir l'esprit; avec les misérables, pour
leur donner du mérite, s'il nous est possible ; avec ceux qui suivent sans
raisonner quelque sentiment que ce soit, et qui prennent le mauvais parti,
pour faire qu'ils n'agissent plus sans raison, et pour remettre leur âme
dans le bon chemin.
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