[8,49] Ἴδωμεν δὲ καὶ τὰ ἑξῆς οὕτως λεγόμενα ὑπὸ τοῦ
Κέλσου πρὸς ἡμᾶς· Ἔτι δὲ πῶς οὐκ ἄτοπα ὑμῶν ταῦτα,
τὸ μὲν σῶμα ποθεῖν καὶ ἐλπίζειν ὅτι αὐτὸ τοῦτο ἀναστήσεται
ὡς οὐδὲν ἡμῖν τούτου κρεῖττον οὐδὲ τιμιώτερον, πάλιν
δ´ αὐτὸ ῥίπτειν εἰς κολάσεις ὡς ἄτιμον; Ἀλλὰ τοῖς μὲν
τοῦτο πειθομένοις καὶ τῷ σώματι συντετηκόσιν οὐκ ἄξιον
τοῦτο διαλέγεσθαι· οὗτοι γάρ εἰσιν οἱ καὶ τὰ ἄλλα ἄγροικοι
καὶ ἀκάθαρτοι καὶ χωρὶς λόγου τῇ στάσει συννοσοῦντες·
τοῖς μήν γε τὴν ψυχὴν ἢ τὸν νοῦν—εἴτε πνευματικὸν
τοῦτον ἐθέλουσι καλεῖν εἴτε πνεῦμα νοερὸν ἅγιον καὶ μακάριον
εἴτε ψυχὴν ζῶσαν εἴτε θείας καὶ ἀσωμάτου φύσεως ἔκγονον
ὑπερουράνιόν τε καὶ ἄφθαρτον εἴθ´ ὅ τι καὶ ὅ τι χαίρουσιν
ὀνομάζοντες—, τοῖς τοῦτο ἐλπίζουσιν ἕξειν αἰώνιον σὺν
θεῷ, τούτοις διαλέξομαι. Τοῦτο μέν γε ὀρθῶς νομίζουσιν,
ὡς οἱ μὲν εὖ βιώσαντες εὐδαιμονήσουσιν, οἱ δὲ ἄδικοι
πάμπαν αἰωνίοις κακοῖς συνέξονται· καὶ τούτου δὲ τοῦ
δόγματος μήθ´ οὗτοι μήτ´ ἄλλος ἀνθρώπων μηδείς ποτε
ἀποστῇ.
Περὶ ἀναστάσεως δὴ εἰ καὶ αὐτὸς ἤδη πολλάκις ὀνειδίζει,
ἀλλ´ ἡμεῖς τὸ κατὰ τὸν τόπον ἡμῖν φανὲν εὔλογον, ὡς οἷόν
τ´ ἦν, παραστήσαντες οὐ μέλλομεν πρὸς ἓν ἔγκλημα πολλάκις
λεγόμενον πολλάκις ἀπολογεῖσθαι. Συκοφαντεῖ δ´ ἡμᾶς ὁ
Κέλσος ὡς οὐδὲν τοῦ σώματος κρεῖττον οὐδὲ τιμιώτερον ἐν
τῇ συστάσει ἡμῶν ἡγουμένους· ψυχὴν γὰρ παντὸς σώματος
καὶ μάλιστα τὴν λογικήν φαμεν εἶναι πρᾶγμα τιμιώτερον,
ἐπεὶ τὸ «κατ´ εἰκόνα τοῦ κτίσαντος» ψυχὴ μὲν χωρεῖ
οὐδαμῶς δὲ τὸ σῶμα. Οὐδὲ γὰρ καθ´ ἡμᾶς σῶμα ὁ θεός·
ἵνα μὴ περιπέσωμεν οἷς περιπίπτουσιν ἀτόποις οἱ τὰ
Ζήνωνος καὶ Χρυσίππου φιλοσοφοῦντες.
| [8,49] Voyons ce qui suit, où Celse continue à nous parler en ces termes : Qu'y
a-t-il encore de plus absurde que de faire, avec vous de son corps l'objet
de ses désirs, jusqu'à espérer que ce corps même ressuscitera, comme si
nous n'avions rien de plus cher, ni de plus précieux et l'exposer
cependant aux supplices, comme une chose digne de mépris ? Mais des
personnes qui sont dans ces sentiments et qui n'ont de pensées que pour
leur corps, ne méritent pas qu'on traite de ces matières avec eux. Ce sont
même, d'ailleurs, des gens grossiers et misérables, qui ont pris, sans
raisonner le parti de la sédition. J'adresserai mon discours à ceux qui
espèrent que leur âme, la partie supérieure de leur être, vivra
éternellement avec Dieu, soit qu'ils veuillent la nommer une substance
spirituelle, un esprit intelligent, saint et heureux, une âme vivante, un
rejeton céleste et incorruptible de la nature divine, qui est une nature
immatérielle ou qu'ils l'appellent tel autre nom qu'il leur plaira. Pour
ceux-ci, ce n'est pas sans fondement qu'ils se persuadent que ceux qui
auront bien vécu seront heureux après cette vie au lieu que les iniques
seront plongés dans un malheur éternel. C'est un dogme dont, ni eux, ni
qui que ce soit, ne doivent jamais abandonner la créance. Il faut au
contraire la maintenir jusqu'au bout. Ce n'est pas la première fois qu'il
nous fait querelle sur le sujet de la résurrection. Mais, comme nous avons
dit là-dessus ce que nous avons jugé y devoir dire selon nos lumières,
nous n'avons pas dessein de répéter nos défenses autant de fois qu'il
répétera ses reproches. Nous dirons seulement qu'il nous calomnie,
lorsqu'il pose que nous n'estimons rien en notre être de plus cher ni de
plus précieux que le corps. Nous croyons que l'âme, et surtout l'âme
raisonnable, est quelque chose de bien plus précieux que quelque corps que
ce soit, puisque c'est à l'âme et non au corps qu'il convient d'avoir été
formée à l'image du Créateur ; car, selon nous, Dieu n'est pas corps ; ce
que nous ne pourrions dire qu'il soit, sans tomber dans les mêmes
absurdités que les disciples de Zénon et de Chrysippe.
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