[8,46] Ἡ μὲν Πυθία ἱστόρηται ὅτι καὶ νοθευθεῖσα ἔχρησέ
ποτε· οἱ δὲ παρ´ ἡμῖν προφῆται οὐ μόνον ὑπὸ τῶν κατ´ αὐτοὺς
ἐθαυμάσθησαν διὰ τὴν ἐνάργειαν τῶν λεγομένων ὑπ´ αὐτῶν
ἀλλὰ καὶ ἐν τοῖς ἑξῆς χρόνοις. Ἐκ γὰρ ὧν ἔχρησαν οἱ
προφῆται καὶ πόλεις ὠρθώθησαν καὶ ἄνθρωποι ὑγιάσθησαν
καὶ λιμοὶ ἐπαύσαντο, ἀλλὰ καὶ εἰς ἀποικίαν σαφῶς τὴν
ἀπ´ Αἰγύπτου εἰς τὴν Παλαιστίνην κατὰ χρησμοὺς ἐλήλυθεν
ὅλον τὸ Ἰουδαίων ἔθνος· ὅπερ μετελθὸν μὲν τὰ προσταχθέντα
ὑπὸ τοῦ θεοῦ εὐδαιμόνησε σφαλὲν δὲ μετέγνω. Τί δὲ δεῖ
λέγειν ὅσοι δυνάσται καὶ ὅσοι ἰδιῶται κατὰ τὰς ἱστορίας
τῆς γραφῆς ἄμεινον ἢ χεῖρον προσέχοντες ταῖς προφητείαις
ἢ ἀμελήσαντες ἀπήλλαξαν;
Εἰ δὲ καὶ περὶ ἀπαιδίας δεῖ λέγειν, ἐφ´ ᾗ δυσφοροῦντές
τινες γεγόνασι πατέρες ἢ μητέρες, τὰς περὶ τούτου εὐχὰς
ἀναπέμψαντες τῷ τῶν ὅλων δημιουργῷ, ἀναγνώτω τις τὰ
περὶ τοῦ Ἀβραὰμ καὶ τῆς Σάρρας, ἐξ ὧν γέγονεν Ἰσαὰκ
ἤδη γεγηρακότων, ὁ παντὸς τοῦ Ἰουδαίων ἔθνους πατὴρ
καὶ ἑτέρων παρὰ τούτους, ἀναγνώτω δὲ καὶ τὰ περὶ Ἰεζεκίου,
οὐ μόνον ἀπαλλαγὴν νόσου λαβόντος κατὰ τὰς Ἡσαΐου
προφητείας ἀλλὰ καὶ τεθαρρηκότως εἰπόντος τό· «Ἀπὸ
γὰρ τοῦ νῦν παιδία ποιήσω, ἃ ἀναγγελεῖ τὴν δικαιοσύνην
σου.» Καὶ ἐν τῇ τετάρτῃ δὲ τῶν Βασιλειῶν ἡ ὑποδεξαμένη
τὸν Ἐλισσαῖον, χάριτι θεοῦ προφητεύσαντα περὶ γενέσεως
παιδός, κατὰ τὰς εὐχὰς τοῦ Ἐλισσαίου γέγονε μήτηρ.
Ἀλλὰ καὶ πηρώσεις ἰάθησαν μυρίαι ὑπὸ τοῦ Ἰησοῦ. Καὶ
πολλοὶ πρὸς τῷ ἐν Ἱεροσολύμοις ἱερῷ τολμήσαντες ὑβρίσαι
τὴν ἰουδαϊκὴν θρησκείαν πεπόνθασι τὰ ἀναγεγραμμένα ἐν
τοῖς Μακκαβαϊκοῖς.
| [8,46] On lit dans les histoires que quelquefois
la Pythie s'est laissée corrompre pour rendre de faux oracles ; mais nos
prophètes ont toujours rendu des réponses si claires et si précises,
qu'ils ont été l'admiration et de ceux de leur temps, et de ceux qui sont
venus depuis. Leurs oracles ont fait bâtir des villes, cesser des
maladies, finir des famines. Il est certain que ce fut encore sur des
oracles que toute la nation des Juifs quitta l'Égypte pour aller fonder
une grande colonie dans la Palestine : et cette nation a toujours été
florissante tant qu'elle a pratiqué ce que Dieu lui avait commandé ; mais
lorsqu'elle s'en est éloignée, elle a eu lieu de s'en repentir (Exode,
III, 8). Qu'est-il besoin de rapporter combien de princes et combien de
particuliers, dont nous avons les histoires dans nos Écritures, ont eu de
bonnes et de mauvaises fortunes, selon qu'ils ont observé ou négligé les
avertissements des prophéties? S'il faut encore parler, comme lui, des
personnes affligées de n'avoir point d'enfants, il y en a eu qui ont reçu
la grâce de se voir pères ou mères, après l'avoir demandée par leurs
prières au Créateur de l'univers. On n'a qu'a lire l'histoire d'Abraham et
de Sara de qui naquit Isaac, et celles de quelques autres (Gen., XVII, 19,
et XXX, 17, 22). On n a qu'à lire ce qui nous est raconté d'Ezéchias, qui
non seulement fut guéri de sa maladie, Comme Isaïe le lui avait prédit,
mais qui ne fit point même difficulté de dire avec confiance : J'aurai
encore, à l'avenir, des enfants qui publieront ta justice (Is., XXXVIII,
5, 19). On peut voir aussi au quatrième livre des Rois, comment cette
femme, qui avait logé Élisée et à qui il avait promis un enfant par la
bénédiction de Dieu qui l'inspirait, se vit effectivement mère, selon les
vœux du prophète (IV ou II Rois, IV, 16,17). Jésus a pareillement rétabli
un nombre infini d'estropiés (Matth.,XV, 30, etc). Et d'autres, qui
avaient eu la hardiesse de violer le respect dû au culte que les Juifs
rendaient à Dieu ans le temple de Jérusalem, eu ont été punis de la
manière qui nous est rapportée dans les livres des Machabées (I Mac, IX,
55 ; II Mac, III, 24 et IX).
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