[8,45] Ἴδωμεν δὲ καὶ τὰ ἑξῆς οὕτως ἔχοντα· Τί δεῖ καταλέγειν
ὅσα ἐκ χρηστηρίων τοῦτο μὲν προφῆται καὶ προφήτιδες
τοῦτο δὲ ἄλλοι κάτοχοι καὶ ἄνδρες καὶ γυναῖκες ἐνθέῳ
φωνῇ προεῖπον; Ὅσα δὲ ἐξ ἀδύτων αὐτῶν ἠκοῦσθησαν
θαυμάσια; Ὅσα δὲ ἐξ ἱερείων καὶ θυμάτων τοῖς χρωμένοις
ἐδηλώθη, ὅσα δ´ ἐξ ἄλλων τεραστίων συμβόλων; Τοῖς
δ´ ἐναργῆ παρέστη φάσματα. Μεστὸς τούτων ὁ πᾶς ἐστι
βίος. Πόσαι μὲν πόλεις ἐκ χρηστηρίων ὠρθώθησαν καὶ
νόσους ἀπέθεντο καὶ λιμούς, πόσαι δ´ ἀμελήσασαι τούτων
ἢ ἐκλαθόμεναι κακῶς ἐφθάρησαν; Πόσαι δ´ εἰς ἀποικίαν
ἐστάλησαν καὶ μετελθοῦσαι τὰ προσταχθέντα εὐδαιμόνησαν;
Πόσοι δυνάσται πόσοι δ´ ἰδιῶται παρὰ τοῦτο ἄμεινον ἢ
χεῖρον ἀπήλλαξαν; Πόσοι μὲν ἐπὶ ἀπαιδίᾳ δυσφοροῦντες
ὧν ἐδεήθησαν σχόντες δαιμόνων μῆνιν διέφυγον; Πόσαι
σωμάτων πηρώσεις ἰάθησαν; Πόσοι δ´ αὖ πρὸς τοῖς ἱεροῖς
ὑβρίσαντες αὐτίκα ἑάλωσαν, οἱ μὲν ἔκφρονες αὐτοῦ ταύτῃ
κρατηθέντες οἱ δὲ ἐξαγγείλαντες ἃ ἔδρασαν οἱ δὲ σφᾶς
αὐτοὺς διειργασμένοι οἱ δὲ νόσοις ἀνηκέστοις ἐνδεθέντες;
Ἤδη δὲ καὶ ἐξ αὐτῶν ἀδύτων φωνὴ βαρεῖα καθεῖλέν τινας.
Καὶ οὐκ οἶδ´ ὅπως ταῦτα ὡς ἐναργῆ ὁ Κέλσος προφέρεται
καὶ τὰ παρ´ ἡμῖν ἀναγεγραμμένα τεράστια, εἴτ´ ἰουδαϊκὰ
εἴτε καὶ περὶ τοῦ Ἰησοῦ καὶ τῶν μαθητῶν αὐτοῦ, μύθους
εἶναι νενόμικε. Τί γὰρ οὐχὶ τὰ μὲν ἡμέτερά ἐστιν ἀληθῆ,
ἃ δὲ λέγει Κέλσος ἀναπλάσματα μυθικά; Οἷς οὐδ´ Ἑλλήνων
φιλόσοφοι αἱρέσεις πεπιστεύκασιν, ὥσπερ ἡ Δημοκρίτου καὶ
ἡ Ἐπικούρου καὶ ἡ Ἀριστοτέλους, τάχα ἂν πεπιστευκυῖαι
διὰ τὴν ἐνάργειαν τοῖς ἡμετέροις, εἰ παρατετεύχεισαν
Μωϋσεῖ ἤ τινι τῶν τὰ παράδοξα ποιησάντων προφητῶν ἢ
καὶ αὐτῷ τῷ Ἰησοῦ.
| [8,45] Voyons présentement ce que Celse ajoute on ces termes :
Qu'est-il nécessaire de ramasser ici toutes les prédictions faites en forme
d'oracles, tant par les prophètes et par les prophétesses que par
plusieurs autres personnes divinement inspirées, les voix miraculeuses
sorties de l'endroit le plus secret et le plus sacré de nos temples, les
diverses choses qu'on a apprises par l'immolation des victimes et par
l'inspection de leurs entrailles, celles qu'on a découvertes par quantité
d'autres signes merveilleux, les claires apparitions que quelques-uns ont
eues ? Le monde est plein de pareils exemples. On sait combien de villes
ont été bâties ou délivrées de diverses maladies et de la famine par les
avertissements des oracles; combien d'autres, ayant négligé ces
avertissements, ou les ayant oubliés, ont péri misérablement ; combien de
colonies ont été fondées qui, pratiquant ce qui leur avait été recommandé,
sont devenues florissantes ; combien de princes, combien de particuliers
ont eu de bonnes ou de mauvaises fortunes par la même voie; combien de
personnes affligées de n'avoir point d'enfants ont vu remplir par là leurs
désirs; combien d'autres ont évite les effets de la colère des démons, ou,
étant estropiés, ont été rétablis dans la première disposition de leur
corps ; combien de gens, enfin, coupables d'avoir violé le respect dû aux
lieux saints, en ont été punis sur l'heure, les uns perdant l'esprit à
l'instant, les autres découvrant leurs crimes cachés, les uns se tuant
eux-mêmes, les autres tombant en des maladies incurables, jusque-là que
l'on en a vu expirer à route d'une voix terrible qui sortait du fond du temple.
Je ne sais comme quoi Celse peut nous donner toutes ces choses
pour des vérités constantes, et traiter de fables les merveilles
étonnantes que nous lisons dans nos Écritures, tant sur le sujet des
anciens Juifs que sur le sujet de Jésus et de ses disciples. Car pourquoi
ne seront-ce pas nos histoires qui seront des vérités, et celles de Celse
des fables? Surtout, puisque parmi les Grecs mêmes il y a des philosophes,
comme les sectateurs de Démocrite, d'Épicure et d'Aristote, qui refusent
de croire les siennes, et qui peut-être ajouteraient foi aux nôtres, à
cause de leur évidence, s'ils s'en étaient instruits par Moïse ou par
quelqu'un des prophètes qui ont fait les miracles dont il s'agit, et si
Jésus leur était moins inconnu.
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