[8,28] Ἐκθέμενοι δὲ καὶ τὴν ἑξῆς λέξιν φέρε πάλιν κατὰ
δύναμιν αὐτὴν ἐξετάσωμεν οὕτως ἔχουσαν· Εἰ μὲν δὴ κατά
τι πάτριον ἱερείων τινῶν ἀπέχονται τῶν τοιῶνδε, πάντως
ἀφεκτέον καὶ ζῴων ἁπάντων βρώσεως· ᾗπερ καὶ Πυθαγόρᾳ
δοκεῖ, ψυχὴν τιμῶντι καὶ τὰ ταύτης ὄργανα. Εἰ δ´ ὅπερ
φασίν, ὅπως μὴ συνεστιῶνται δαίμοσι, μακαρίζω τῆς
σοφίας αὐτούς, ὅτι βραδέως συνιᾶσιν ὄντες ἀεὶ συνέστιοι
δαιμόνων· καὶ τότε δὴ μόνον φυλάσσονται τοῦτο, ὁπόταν
ἱερεῖον θυόμενον βλέπωσιν· ὅταν δὲ σῖτον ἐσθίωσι καὶ
οἶνον πίνωσι καὶ ἀκροδρύων γεύωνται καὶ αὐτὸ ὕδωρ
πίνωσι καὶ αὐτὸν ἀέρα ἀναπνέωσιν, οὐκ ἄρα παρά τινων
δαιμόνων ἕκαστα τούτων λαμβάνουσιν, οἷς κατὰ μέρη τὸ
ἐπιμελὲς ἑκάστων προστέτακται; Οὐκ οἶδ´ ὅπως ἐν τούτοις
ἔδοξεν αὐτῷ ἀκολουθεῖν δεῖν ἀπέχεσθαι πάντων ζῴων
βρώσεως τούς, οὓς ὠνόμασε κατά τι πάτριον ἔθος ἱερείων
τινῶν ἀπεχομένους. Καὶ οὐ τοῦτό φαμεν, ὡς καὶ μὴ τοιαῦτα
ὑποβάλλοντος τοῦ θείου λόγου, καὶ τοῦ ἀσφαλεστέρου βίου
καὶ καθαρωτέρου ἕνεκεν εἰπόντος· «Καλὸν τὸ μὴ φαγεῖν
κρέα μηδὲ πιεῖν οἶνον μηδὲ ἐν ᾧ ὁ ἀδελφός σου προσκόπτει»
καὶ πάλιν· «Μὴ τῷ βρώματί σου ἐκεῖνον ἀπόλλυε, ὑπὲρ
οὗ Χριστὸς ἀπέθανε», καὶ πάλιν· «Εἰ σκανδαλίζει τὸν
ἀδελφόν μου κρέα, οὐ μὴ φάγω κρέα εἰς τὸν αἰῶνα, ἵνα μὴ
τὸν ἀδελφόν μου σκανδαλίσω.»
| [8,28] Passons a celles qui suivent,
et examinons-les avec soin. Les voici : Si c'est par quelque
tradition de leurs pères, qu'ils s'abstiennent de certaines victimes,
telles que sont celles-ci, ils devraient aussi s'abstenir de la chair de
tous les autres animaux, comme faisait Pythagore, qui croyait qu'on devait
ce respect à l'âme et à ses organes. Mais si c'est, comme ils disent, pour
ne point manger des choses auxquelles les démons ont part, j'admire leurs
lumières, d'avoir enfin compris qu'ils ne mangent rien où les démons
n'aient part ; mais de ne vouloir s'en garder que quand on leur présente
la chair de quelque victime, pendant qu'ils ne se font aucune peine de ce
que, et le pain, et le vin, et les fruits dont ils se nourrissent, que
l'eau même qu'ils boivent, et l'air qu'ils respirent, sont autant de
présents qu'ils reçoivent de certains démons qui président sur ces choses
dont le soin a été partagé entre eux. Je ne sais pas sur quoi il peut
fonder cette conséquence que ceux qui par quelque tradition de leurs
pères, comme il parle, s'abstiennent de certaines victimes devraient aussi
s'abstenir de la choir de tous les autres animaux. Ce n'est pas que la
parole de Dieu ne nous insinue quelque chose de semblable, lorsque pour
nous enseigner à nous conduire plus sûrement et à vivre avec plus de
pureté, un saint homme nous dit: il est bon de ne point manger de chair,
et de ne point boire de vin, et de ne faire aucune autre chose qui puisse
blesser votre frère (Rom., XIV, 21). Et encore: ne faites point périr par
les choses que vous mangez celui pour qui Jésus-Christ est mort
(Ibid.,v.15). Et ailleurs; Si ce que je mange scandalise mon frère je ne
mangerai jamais de chair pour ne lui point causer de scandale
(I Cor.,VIII, 13).
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