[8,18] Καὶ ἐν ἑκάστῳ δὲ τῶν κατὰ δύναμιν ἐκεῖνον καὶ ἐν
τούτῳ μιμησαμένων ἐστὶν ἄγαλμα τὸ «κατ´ εἰκόνα τοῦ
κτίσαντος», ὅπερ κατασκευάζουσι τῷ ἐνορᾶν θεῷ καθαρᾷ
καρδίᾳ, «μιμηταὶ» γενόμενοι «τοῦ θεοῦ». Καὶ ἁπαξαπλῶς
πάντες Χριστιανοὶ ὁποίους εἴπομεν βωμοὺς καὶ ὁποῖα
παρεστήσαμεν ἀγάλματα πειρῶνται ἱδρύεσθαι, οὐκ ἄψυχα
καὶ ἀναίσθητα οὐδὲ δαιμόνων λίχνων ἐφεδρευόντων τοῖς
ἀψύχοις δεκτικὰ ἀλλὰ πνεύματος θεοῦ, τοῖς εἰρημένοις
ἀγάλμασι τῆς ἀρετῆς καὶ τῷ «κατ´ εἰκόνα τοῦ κτίσαντος»
ὡς οἰκείοις ἐπιδημοῦντος· οὕτω δὲ καὶ τὸ πνεῦμα τοῦ
Χριστοῦ τοῖς, ἵν´ οὕτως ὀνομάσω, συμμόρφοις ἐφιζάνει.
Καὶ τοιαῦτά γε βουλόμενος παραστῆσαι ὁ τοῦ θεοῦ λόγος
ἀνέγραψε τὸν μὲν θεὸν ἐν ἐπαγγελίᾳ τοῖς δικαίοις λέγοντα·
«Ἐνοικήσω ἐν αὐτοῖς καὶ ἐμπεριπατήσω ἐν αὐτοῖς, καὶ
ἔσομαι αὐτῶν θεός, καὶ αὐτοὶ ἔσονταί μου λαός», τὸν δὲ
σωτῆρα· «Ἐάν τις ἀκούῃ μου τοὺς λόγους καὶ ποιῇ
αὐτούς, ἐγὼ καὶ ὁ πατήρ μου ἐλευσόμεθα πρὸς αὐτὸν καὶ
μονὴν παρ´ αὐτῷ ποιησόμεθα.»
Συνεξεταζέτω οὖν ὁ βουλόμενος βωμούς, οὓς διηγησάμην,
βωμοῖς οἷς Κέλσος λέγει, καὶ ἀγάλματα ἐν τῇ τῶν εὐσεβούντων
εἰς τὸν τῶν ὅλων θεὸν ψυχῇ ἀγάλμασι Φειδίου καὶ
Πολυκλείτου καὶ τῶν παραπλησίων· καὶ σαφῶς εἴσεται
ἐκεῖνα μὲν καὶ ἄψυχα εἶναι καὶ χρόνῳ φθειρόμενα, ταῦτα
δὲ ἐν τῇ ἀθανάτῳ μένειν ψυχῇ ἐς ὅσον μένειν ἐν αὑτῇ ἡ
λογικὴ ψυχὴ βούλεται.
| [8,18]
Mais chacun de ceux qui tâchent de tout leur pouvoir de l'imiter en cela, a
aussi en soi un de ces simulacres formé selon l'image du Créateur, et pour
le former ainsi en eux, ce qu'ils font, c'est de contempler Dieu d'un cœur
pur (Matth., V, 8), et de se rendre ses imitateurs (Ephés., V, 1). En
général, on voit que tous les chrétiens s'efforcent de dresser des autels
et des simulacres de la nature de ceux dont je viens de parler ; des
autels et des simulacres non morts et inanimés, propres à loger ces démons
sensuels qui s'attachent à des sujets sans vie, mais propres à être le
séjour de l'Esprit de Dieu (I Rom., Vlll, 9), qui n'en a point où il se
plaise si fort que dans ces sortes de simulacres formés selon l'image du
Créateur, pour être des portraits de la vertu. L'esprit de Jésus-Christ
cependant prend plaisir dans une demeure avec laquelle il a, s'il faut
ainsi dire, tant de conformité. C'est ce qui nous est marqué dans
l'Écriture, quand Dieu fait cette promesse aux justes : J'habiterai au
milieu d'eux, je marcherai parmi eux, je serai leur Dieu, et ils seront
mon peuple (Il Cor,, VI, 16) : et quand notre Sauveur dit : Si quelqu'un
écoute ma parole et lui obéit, mon Père et moi viendrons vers lui, et nous
ferons notre demeure chez lui (Jean, XIV, 23). Que l'on se donne donc la
peine de comparer nos autels avec ceux de Celse, et les simulacres dont
une âme est ornée par sa piété pour le Dieu de cet univers, avec les
simulacres faits par Phidias, par Polyclète et par leurs semblables, l'on
connaîtra clairement que ceux-ci sont inanimés et que le temps les
détruit, au lieu que les autres, qui sont dans une âme immortelle, y
demeurent tant que cette même âme raisonnable les veut conserver.
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