[7,64] Ὥσπερ οὖν τὸ ἓν τοῦτο πρᾶγμα, ἡ τῆς μοιχείας
ἀποχή, ἓν εἶναι δοκοῦσα πολλὰ ἁλίσκεται τυγχάνουσα παρὰ
τὰ διάφορα δόγματα καὶ τὰς προθέσεις, οὕτως καὶ τῶν μὴ
ἀνεχομένων παρὰ βωμοῖς καὶ ναοῖς καὶ ἀγάλμασι σέβειν τὸ
θεῖον Σκύθαι μὲν ἢ Λιβύων οἱ Νομάδες ἢ Σῆρες οἱ ἄθεοι ἢ
Πέρσαι ἀπὸ δογμάτων τοῦτο πράττουσιν ἄλλων, ἢ ὧν
Χριστιανοὶ καὶ Ἰουδαῖοι οὐκ ἀνέχονται τῆς τοιαύτης
ὑπολαμβανομένης εἰς τὸ θεῖον θεραπείας· οὐδεὶς γὰρ
ἐκείνων διὰ τὸ ἐκκλίνειν καὶ κατασπᾶν καὶ κατάγειν τὴν
περὶ τὸ θεῖον θρησκείαν ἐπὶ τὴν τοιαύτην ὕλην οὑτωσὶ
ἐσχηματισμένην οὐκ ἀνέχεται βωμῶν καὶ ἀγαλμάτων οὐδὲ
διὰ τὸ διειληφέναι περὶ δαιμόνων ὅτι τοιοῖσδε παρακαθέζονται
σχήμασι καὶ χωρίοις, ἤτοι ὑπό τινων μαγγανειῶν κατακληθέντες
ἢ καὶ ἄλλως δυνηθέντες προκαταλαβεῖν ἑαυτοῖς
τόπους, ἐν οἷς τῆς τῶν θυομένων ἀποφορᾶς λίχνως μεταλαμβάνοντες
παράνομον ἡδονὴν καὶ παρανόμους θηράσονται·
Χριστιανοὶ δὲ καὶ Ἰουδαῖοι διὰ τὸ «Κύριον τὸν θεόν σου
φοβηθήσῃ καὶ αὐτῷ μόνῳ λατρεύσεις» καὶ διὰ τὸ «Οὐκ
ἔσονταί σοι θεοὶ ἕτεροι πλὴν ἐμοῦ» καὶ «Οὐ ποιήσεις
σεαυτῷ εἴδωλον οὐδὲ παντὸς ὁμοίωμα, ὅσα ἐν τῷ οὐρανῷ
ἄνω καὶ ὅσα ἐν τῇ γῇ κάτω καὶ ὅσα ἐν τῷ ὕδατι ὑποκάτω
τῆς γῆς· οὐ προσκυνήσεις αὐτοῖς οὐδὲ μὴ λατρεύσεις
αὐτοῖς» καὶ διὰ τὸ «Κύριον τὸν θεόν σου προσκυνήσεις
καὶ αὐτῷ μόνῳ λατρεύσεις» καὶ ἄλλα πλείονα τούτοις
παραπλήσια οὐ μόνον ἐκτρέπονται νεὼς καὶ βωμοὺς καὶ
ἀγάλματα, ἀλλὰ καὶ ἐπὶ τὸ ἀποθνῄσκειν, ὅτε δεῖ, ἑτοίμως
ἔρχονται ὑπὲρ τοῦ μὴ μολῦναι τὴν περὶ τοῦ θεοῦ τῶν ὅλων
ὑπόληψιν διά τινος τοιούτου παρανομήματος.
| [7,64] Comme donc cette chose, je veux dire cette retenue qui en
apparence n'est qu'une, se trouve dans la vérité être plusieurs
choses, par rapport aux différents dogmes et aux différents motifs
de ceux qui s'y portent, il en est de même de ceux qui ne peuvent
souffrir dans le culte de la Divinité, les autels, ni les temples, ni les
simulacres. Les Scythes, les Nomades de Libye, les Sères sans dieu,
et les Perses le font par des principes tout autres que les principes
qui engagent et les chrétiens el les Juifs à ne pouvoir souffrir qu'on
emploie ces mêmes choses dans le service que l'on rend à Dieu. Il
n'y a aucun de tous ceux-là qui abhorre les autels et les simulacres,
par la crainte d'abaisser ou d'attacher et de réduire le culte de la
Divinité à ces sortes de matières, ainsi mises en oeuvre. Ils ne les
abhorrent point non plus par cette persuasion, que les démons
affectent certaines figures et certains lieux, soit qu'ils y soient
arrêtés par la vertu de quelques charmes magiques, ou que, par
quelque autre raison que ce puisse être, ils aient choisi ces
endroits-là et s'y soient fixés pour y chercher une volupté criminelle
dans la fumée des sacrifices de laquelle ils se repaissent avidement,
et pour se rendre les maîtres des criminels eux-mêmes qui les leur
offrent. Mais les chrétiens et les Juifs ont cet ordre en vue :
Craignez le Seigneur votre Dieu, et ne servez que lui seul, et celui-ci :
N'ayez point d'autres dieux que moi (Deut., VI, 13) : et cet
autre : Ne vous faites point d'image, ni de représentation d'aucune
chose qui soit en haut dans le ciel, ni en bas sur terre, ni dans les
eaux sous la terre; ne les adorez et ne les servez point (Exode,
XX,3 et 4) : et cet autre encore : Adorez le Seigneur, votre Dieu, et
ne servez que lui seul (Matth., IV, 10). C'est en considération de
ces ordres et de plusieurs autres semblables, que non seulement ils
ne peuvent souffrir les temples, ni les autels, ni les simulacres, mais
qu'ils vont même courageusement à la mort, quand il le faut, plutôt
que de souiller par aucune action indigne, l'idée qu'ils ont du Dieu
de l'univers.
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