HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre VII

Chapitre 36

  Chapitre 36

[7,36] Μετὰ ταῦτα, πρὸς κατὰ τὸ δυνατὸν εἰρήκαμεν, τοιαῦτα πάλιν Κέλσος φησίν· Οἱ δὲ καὶ πάλιν εἰρήσονται· Πῶς αἰσθήσει μὴ καταλαμβανόμενοι γνώσονται τὸν θεόν; Τί χωρὶς αἰσθήσεως μαθεῖν ἐστι δυνατόν; Εἶτα πρὸς ταῦτα ἀποκρινόμενός φησιν· Οὐκ ἀνθρώπου μὲν οὐδὲ τῆς ψυχῆς ἀλλὰ σαρκὸς φωνή. Ὅμως δ´ οὖν ἀκουσάτωσαν, εἴ τι καὶ ἐπαΐειν δύνανται ὡς δειλὸν καὶ φιλοσώματον γένος· ἐὰν αἰσθήσει μύσαντες ἀναβλέψητε νῷ καὶ σαρκὸς ἀποστραφέντες ψυχῆς ὀφθαλμοὺς ἐγείρητε, μόνως οὕτως τὸν θεὸν ὄψεσθε. Κἂν ἡγεμόνα τῆς ὁδοῦ ταύτης ζητῆτε, φευκτέοι μὲν ὑμῖν οἱ πλάνοι καὶ γόητες καὶ τὰ εἴδωλα προμνώμενοι· ἵνα μὴ παντάπασιν ἦτε καταγέλαστοι, τοὺς μὲν ἄλλους, τοὺς δεικνυμένους θεούς, ὡς εἴδωλα βλασφημοῦντες, τὸν δὲ καὶ αὐτῶν ὡς ἀληθῶς εἰδώλων ἀθλιώτερον καὶ μηδὲ εἴδωλον ἔτι ἀλλ´ ὄντως νεκρὸν σέβοντες καὶ πατέρα ὅμοιον αὐτῷ ζητοῦντες. Καὶ πρῶτόν γε λεκτέον πρὸς τὴν προσωποποιΐαν αὐτοῦ, περιτιθέντος ἡμῖν λόγους ὡς ὑφ´ ἡμῶν λεγομένους εἰς τὴν περὶ ἀναστάσεως σαρκὸς ἀπολογίαν, ὅτι ἀρετὴ μὲν προσωποποιοῦντός ἐστι τηρῆσαι τὸ βούλημα καὶ τὸ ἦθος τοῦ προσωποποιουμένου, κακία δέ, ὅτε τὰ μὴ ἁρμόζοντά τις περιτίθησι ῥήματα τῷ προσώπῳ τοῦ λέγοντος. Καὶ ἐπ´ ἴσης γε ψεκτοὶ οἱ ἐν προσωποποιΐᾳ βαρβάροις καὶ ἀπαιδεύτοις οἰκότριψι καὶ μηδέ ποτε φιλοσόφων λόγων ἀκηκοόσι μηδὲ εὖ εἰρηκόσιν αὐτοὺς περιτιθέντες φιλοσοφίαν, ἣν ἔμαθε μὲν προσωποποιῶν, οὐκ εἰκὸς δὲ ἦν εἰδέναι τὸν προσωποποιούμενον, καὶ πάλιν αὖ οἱ τοῖς καθ´ ὑπόθεσιν ὑποκειμένοις σοφοῖς καὶ τὰ θεῖα ἐγνωκόσι περιτιθέντες τὰ ἀπὸ ἰδιωτικῶν παθῶν ὑπὸ ἀπαιδεύτων λεγόμενα καὶ ἀπὸ ἀγνοίας ἀπαγγελλόμενα. Ὅθεν Ὅμηρος μὲν ἐν πολλοῖς θαυμάζεται, τηρήσας τὰ τῶν ἡρώων πρόσωπα, ὁποῖα αὐτὰ ὑπέθετο ἀπ´ ἀρχῆς, οἷον τὸ Νέστορος τὸ Ὀδυσσέως τὸ Διομήδους τὸ Ἀγαμέμνονος Τηλεμάχου Πηνελόπης τινος τῶν λοιπῶν· Εὐριπίδης δὲ ὑπὸ Ἀριστοφάνους κωμῳδεῖται ὡς ἀκαιρορρήμων διὰ τὸ πολλάκις περιτεθεικέναι λόγους δογμάτων, ὧν ἀπὸ Ἀναξαγόρου τινος ἔμαθε τῶν σοφῶν, βαρβάροις γυναιξὶν οἰκέταις. [7,36] Après ce que nous venons de réfuter, selon nos lumières, voici comme Celse continue : Mais ils demanderont encore comment ils pourront connaître Dieu s'ils ne le connaissent par les sens; quelle autre voie il y a, que celle des sens, pour acquérir la connaissance des choses. A quoi il répond de la sorte : Cette parole n'est pas la parole d'un homme : elle est suggérée non par l'âme, mais par la chair. Apprenez pourtant, si vous êtes capables d'apprendre, faibles et charnels comme vous êtes, apprenez que, si au lieu de vos sens, qui sont trop grossiers, vous appliquez votre entendement, si détournant et fermant les yeux de la chair, vous ouvrez les yeux de l'âme, ce sera par ce seul moyen que vous verrez Dieu. Et si vous cherchez de bons guides pour cela, il faut que vous fuyiez les fourbes et les imposteurs qui vous repaissent d'idoles et de fantômes. Autrement vous serez les plus ridicules de tous les hommes de blasphémer contre les autres, qui sont reconnus pour dieux, les traitant d'idoles, pendant que vous adorez non plus une idole ni un fantôme, mais un mort, bien plus méprisable que les idoles et que les fantômes, et que vous lui cherchez un père pareil à lui. Ce que nous pouvons dire d'abord sur la prosopopée, par laquelle il nous fait parler, comme il suppose que nous devons faire, pour défendre la résurrection de la chair, c'est que cette figure est bonne, quand celui qui s'en sert entre bien dans les sentiments et dans les manières des personnes qu'il introduit; mais qu'elle est mauvaise, quand on attribue aux personnes des paroles qui ne leur conviennent pas. Si un homme, dans une prosopopée, donnait des pensées de philosophes à des barbares, à des ignorants, à des esclaves qui n'ont jamais entendu parler de philosophie, et qui sont incapables d'en parler eux-mêmes, on ne pourrait que l'en blâmer et que dire qu'il est bon philosophe, mais qu'il y a peu d'apparence que ceux qu'il représente le fussent autant. On ne blâmerait pas moins celui qui, introduisant des personnes qu'on suppose sages et bien instruites des choses du ciel, les ferait parler comme des gens du commun qui se laissent emporter à leurs passions, et qui n'ont de lumières ni naturelles ni acquises. C'est par là, entre autres choses, qu'Homère se fait admirer d'avoir su toujours garder le caractère qu'il avait d'abord donné à ses héros, comme à Nestor, à Ulysse, à Diomède, à Agamemnon, à Télémaque, à Pénélope et aux autres. C'est par là, au contraire, qu'Euripide s'est attiré les railleries comiques d'Aristophane, comme un discoureur sans jugement, qui tire de l'école d'Anaxagore ou de quelqu'autre docteur, les maximes qu'il met le plus souvent dans la bouche d'une femme barbare ou d'un misérable esclave.


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Dernière mise à jour : 21/11/2008