[7,34] Ἀλλ´ οὐδ´ ὡς ἐν τόπῳ ὄντος τοῦ θεοῦ πευσόμεθά
τινος καὶ ἐροῦμεν· Πῶς ἴωμεν πρὸς αὐτόν; Κρείττων γὰρ
ὁ θεὸς παντὸς τόπου καὶ περιεκτικὸς παντὸς οὑτινοσοῦν, καὶ
οὐδέν ἐστι τὸ περιέχον τὸν θεόν. Τὸ ἰέναι οὖν πρὸς τὸν θεὸν
οὐ σωματικῶς προστέτακται ἡμῖν, τὸ «Ὀπίσω κυρίου τοῦ
θεοῦ σου πορεύσῃ», οὐδὲ σωματικῶς ὁ προφήτης κολληθεὶς
τῷ θεῷ φησιν ἐν τῇ εὐχῇ· «Ἐκολλήθη ὀπίσω σου ἡ ψυχή
μου.» Καταψεύδεται οὖν ἡμῶν Κέλσος λέγων προσδέχεσθαι
ἡμᾶς ὀφθαλμοῖς σώματος θεὸν ὄψεσθαι καὶ ὠσὶ τῆς φωνῆς
αὐτοῦ ἀκούσεσθαι καὶ χερσὶν αἰσθηταῖς ψαύσειν αὐτοῦ.
Οἴδαμεν δὲ ὁμωνύμως τοῖς σώματος ὀφθαλμοῖς λεγομένους
ὑπὸ τῶν θείων λόγων ὀφθαλμούς, ὁμοίως δὲ καὶ τὰ ὦτα καὶ
τὰς χεῖρας καὶ τὸ τούτων παραδοξότερον, αἴσθησιν θειοτέραν
καὶ ἑτεροίαν παρὰ τὴν συνήθως ὑπὸ τῶν πολλῶν ὀνομαζομένην.
Ἐπὰν γὰρ λέγῃ ὁ προφήτης· «Ἀποκάλυψον τοὺς
ὀφθαλμούς μου, καὶ κατανοήσω τὰ θαυμάσιά σου ἐκ τοῦ
νόμου σου» ἤ· «Ἡ ἐντολὴ κυρίου τηλαυγής, φωτίζουσα
ὀφθαλμούς», ἤ· «Φώτισον τοὺς ὀφθαλμούς μου, μή ποτε
ὑπνώσω εἰς θάνατον», οὐχ οὕτως τις ἐμβρόντητός ἐστιν,
ὡς νομίζειν ὀφθαλμοῖς σώματος κατανοεῖσθαι «τὰ θαυμάσια»
τοῦ θείου «νόμου», ἢ τὴν τοῦ κυρίου ἐντολὴν φωτιστικὴν
εἶναι τῶν τοῦ σώματος ὀφθαλμῶν, ἢ ὕπνον θανάτου
ἐποιστικὸν συμβαίνειν περὶ τοὺς τοῦ σώματος ὀφθαλμούς.
Ἀλλὰ καὶ ἐπὰν λέγῃ ὁ σωτὴρ ἡμῶν· «Ὁ ἔχων ὦτα
ἀκούειν ἀκουέτω», καὶ ὁ τυχὼν συνίησι περὶ θειοτέρων
ταῦτα λέγεσθαι ὤτων. Κἂν λέγηται «λόγος κυρίου»
γεγονέναι ἐν χειρὶ Ἱερεμίου τοῦ προφήτου ἢ ἄλλου τινός,
ἢ νόμος «ἐν χειρὶ» Μωϋσέως, ἢ ὅτι «Ταῖς χερσί μου
ἐζήτησα τὸν θεὸν καὶ οὐκ ἠπατήθην», οὐχ οὕτως ἐστί τις
ἀνόητος, ὡς μὴ ἐκλαμβάνειν χεῖράς τινας εἶναι τροπικῶς
καλουμένας, περὶ ὧν καὶ Ἰωάννης λέγει· «Αἱ χεῖρες ἡμῶν
ἐψηλάφησαν περὶ τοῦ λόγου τῆς ζωῆς.» Εἰ δὲ καὶ περὶ
τῆς κρείττονος αἰσθήσεως καὶ οὐ σωματικῆς βούλει ἀπὸ τῶν
ἱερῶν γραμμάτων μαθεῖν, ἄκουσον Σολομῶντος ἐν ταῖς
Παροιμίαις λέγοντος· «Αἴσθησιν θείαν εὑρήσεις.»
| [7,34] Nous ne demanderons jamais non plus : Comment pourrons-nous
aller à Dieu? faisant cette question comme s'il était dans un lieu.
Dieu est d'une nature plus excellente que quelque lieu que ce soit; il
contient toutes choses, et il n'est contenu de rien. De sorte que ce
n'est pas pour nous obliger d'aller à lui corporellement, qu'il nous
est ordonné de suivre la voie du Seigneur, notre Dieu (Deut., XIII,
4); ce n'est pas d'une manière corporelle qu'il faut prendre ce
mouvement de piété du prophète : Mon âme s'est attachée à te
suivre (Ps.LXII ou LXIII. 9). Celse est donc un calomniateur de dire
que nous nous attendons de voir Dieu des yeux de notre corps, à
entendre sa voix de nos oreilles corporelles, et à le toucher de nos
mains de chair et de sang. Nous savons que, selon l'Écriture sainte,
il y a des yeux qui n'ont rien de commun que le nom avec les yeux
corporels ; des oreilles et des mains tout de même, et, ce qui est
encore plus surprenant, une sensation divine tout autre que ce qui
est ordinairement ainsi nommé par les hommes. Quand le prophète
dit : Dévoile mes yeux et je contemplerai les merveilles de ta loi
(Ps.CXVIII ou CXIX, 18); ou, Les commandements du Seigneur
sont pleins de lumière, et ils éclairent les yeux (Ps. XVIII ou XIX,
9); ou encore, Éclaire mes yeux, afin que je ne m'endorme point
d'un sommeil de mort (Ps. XII ou XIII, 4), il n'y point d'homme
assez stupide pour croire que les merveilles de la loi de Dieu se
voient des yeux du corps; que les commandements du Seigneur
éclairent les yeux du corps; qu'un sommeil qui tend à la mort
puisse tomber sur les yeux du corps. Lorsque notre Sauveur dit :
que celui-là l'entende, qui a des oreilles pour entendre (Matth., XIII,
9); les plus simples comprennent que les oreilles dont il parle sont
d'une espèce toute divine. Quand il est dit que la parole du
Seigneur a été dans la main du prophète Jérémie ou de quelque
autre, et que la loi a été dans la main de Moïse (Nombr., XVI, 10,
etc.; Gal., III, 19), ou quand il est dit : J'ai cherché Dieu de mes
mains, et je n'ai point été trompé (Ps.LXXVI ou LXXVII, 3), il n'y a
personne assez grossier pour ne pas voir que ce sont des mains
ainsi nommées par figure, semblables à celles dont Saint Jean dit:
Nous avons touché de nos mains la parole de vie (I Jean, I, 1 ). Si
vous voulez encore apprendre des livres sacrés qu'il y a une
manière de sentir, d'un ordre plus excellent que la corporelle,
écoutez ce qu'en dit Salomon dans le livre des Proverbes : Vous
trouverez moyen d'acquérir le sentiment divin (Prov., II, 5).
|