[7,31] Ὥσπερ δὲ αὐτὸς τὴν διήγησιν ἀνατίθεται τοῦ παρὰ
Πλάτωνι μύθου, κειμένου ἐν τῷ Φαίδωνι, λέγων τάδε·
Τί δὲ διὰ τούτων ἐμφανίζει, οὐ παντὶ γνῶναι ῥᾴδιον· εἰ μὴ
ὅστις ἐπαΐειν δύναιτο, τί ποτ´ ἐστὶν ἐκεῖνο ὅ φησιν· «ὑπ´
ἀσθενείας καὶ βραδυτῆτος οὐχ οἵους τε εἶναι διεξελθεῖν ἐπ´
ἔσχατον τὸν ἀέρα»· «καὶ εἰ ἡ φύσις ἱκανὴ εἴη ἀνασχέσθαι
θεωροῦσα, γνῶναι ἂν ὅτι ἐκεῖνός ἐστιν ὁ ἀληθῶς οὐρανὸς καὶ
τὸ ἀληθινὸν φῶς»· τὸν αὐτὸν τρόπον καὶ ἡμεῖς τὰ περὶ
τῆς ἁγίας καὶ ἀγαθῆς γῆς καὶ τῆς ἐν αὐτῇ πόλεως τοῦ θεοῦ
οὐ κατὰ τὴν ἐνεστῶσαν νομίζοντες εἶναι πραγματείαν
σαφηνίσαι ὑπερτιθέμεθα εἰς τὰ ἐξηγητικὰ τῶν προφητῶν,
ἀπὸ μέρους κατὰ τὸ δυνατὸν ἡμῖν διηγησάμενοι περὶ πόλεως
θεοῦ ἐν τοῖς πραγματευθεῖσιν ἡμῖν εἰς τὸν τεσσαρακοστὸν
καὶ πέμπτον ψαλμὸν καὶ τὸν τεσσαρακοστὸν καὶ ἕβδομον
ψαλμόν. Οἶδε δὲ ὁ ἀρχαιότατος Μωϋσέως καὶ τῶν προφητῶν
λόγος τὰ ἀληθινὰ πάντα ὁμώνυμα τοῖς τῇδε καθολικωτέροις,
οἷον «ἀληθινὸν φῶς» καὶ «οὐρανὸν» ἕτερον παρὰ «τὸ
στερέωμα» καὶ τὸν «τῆς δικαιοσύνης» ἥλιον ἄλλον παρὰ
τὸν αἰσθητόν. Καὶ ἁπαξαπλῶς δέ φησιν πρὸς ἀντιδιαστολὴν
τῶν αἰσθητῶν, ὧν οὐδέν ἐστιν ἀληθινόν, τό· «Θεός,
ἀληθινὰ τὰ ἔργα αὐτοῦ», ἐπ´ ἀληθινῶν μὲν τάσσων τὰ
ἔργα τοῦ θεοῦ ἐπὶ ἡττόνων δὲ τὰ λεγόμενα «ἔργα τῶν
χειρῶν» αὐτοῦ. Μεμφόμενος γοῦν τισι διὰ τοῦ Ἡσαΐου
φησί· «Τὰ ἔργα κυρίου οὐκ ἐμβλέπουσι καὶ τὰ ἔργα τῶν
χειρῶν αὐτοῦ οὐ κατανοοῦσι.» Καὶ ταῦτα μὲν ἐπὶ τοσοῦτον.
| [7,31] Celse remet à un autre temps
l'explication de cette fable que Platon débite dans son Phédon, et
voici comme il parle : Il n'est pas aisé à tout le monde de
comprendre la pensée de Platon. Il faut pouvoir entendre ce que
signifie ce qu'il dit : qu'à cause de notre faiblesse et de notre
pesanteur, nous ne sommes pas en état de nous élever jusqu'au
plus haut de l'air, mais que, si notre nature était capable d'une
contemplation si sublime, nous reconnaîtrions que c'est là que sont
le vrai ciel, la vraie lumière et la vraie terre. Nous voulons l'imiter
en cela, et comme nous n'estimons pas qu'il soit de notre sujet
d'expliquer ici ce qui regarde cette sainte et cette bonne terre où
est la ville de Dieu, nous nous réservons d'en parler dans nos
commentaires sur les prophètes, après ce que nous en avons déjà
dit sur le psaume XLV (ou XLVI et XLVIII) et sur le XLVII, où nous
avons traité en partie et selon nos forces cette matière de la ville de
Dieu. Ces écrits de Moïse et des prophètes, les plus anciens de tous
les livres, reconnaissent que toutes les choses que nous voyons ici,
et dont l'usage est commun à tous les hommes, en ont d'autres de
même nom, qui leur répondent, mais qui sont les véritables, par
exemple, ils nous parlent d'une véritable lumière (Mal., IV, 2), d'un
ciel autre que le firmament, d'un soleil de justice différent du soleil
visible. En un mot : pour distinguer ces choses-la d'avec les choses
sensibles, dont il n'y en a aucune de véritable, ils disent de Dieu
que ses œuvres sont véritables, mettant ainsi de la différence entre
les œuvres de Dieu et les œuvres des mains de Dieu (Dan., IV, 34
ou 37), comme si celles-ci étaient d'un ordre inférieur. Aussi
voyons-nous que se plaignant lui-même de quelques-uns dans
Isaïe, il dit qu'ils ne considèrent point les oeuvres du Seigneur et
qu'ils ne prennent point garde aux œuvres de ses mains (Is.,
V,12). Mais en voilà assez là-dessus.
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