[7,30] Δοκεῖ δέ μοι καὶ τὰ περὶ τῶν τῇδε τιμίων εἶναι
νομιζομένων λίθων, ἀπορροήν τινα λεγομένων ἔχειν ἀπὸ τῶν
ἐν τῇ κρείττονι γῇ λίθων, εἰλῆφθαι τῷ Πλάτωνι ἀπὸ τῶν
ἐν τῷ Ἡσαΐᾳ ἀναγεγραμμένων περὶ τῆς πόλεως τοῦ θεοῦ,
περὶ ἧς γέγραπται· «Θήσω τὰς ἐπάλξεις σου ἴασπιν καὶ
τοὺς λίθους σου λίθους κρυστάλλου καὶ τὸν περίβολόν σου
λίθους ἐκλεκτοὺς» καὶ πάλιν· «Θήσω τὰ θεμέλιά σου
σάπφειρον.» Τὸν μὲν οὖν παρὰ Πλάτωνι ἀλληγοροῦντες
μῦθον οἱ σεμνότερον τὰ τοῦ φιλοσόφου ἐξειληφότες διηγοῦνται,
τὰς δὲ προφητείας, ἀφ´ ὧν στοχαζόμεθα καὶ τὸν
Πλάτωνα εἰληφέναι, οἱ συγγενῶς τοῖς προφήταις καὶ
ἐνθέως βιώσαντες καὶ πάντα τὸν χρόνον ἀναθέντες τῇ
ἐξετάσει τῶν ἱερῶν γραμμάτων τοῖς ἐπιτηδείοις διὰ βίου
καθαρότητα καὶ τὴν περὶ τὰ θεῖα φιλομάθειαν παραστήσουσιν.
Ἡμῖν δὲ προκεῖμενον ἦν δεῖξαι ὅτι ἡμεῖς μὲν οὐκ ἀπὸ
Ἑλλήνων ἢ Πλάτωνος τὰ περὶ τῆς ἁγίας γῆς εἰλήφαμεν·
ἐκεῖνοι δέ, νεώτεροι γενόμενοι οὐ μόνον τοῦ ἀρχαιοτάτου
Μωϋσέως ἀλλὰ καὶ τῶν πλείστων προφητῶν, ἤτοι παρακηκόασί
τινων αἰνισσομένων περὶ τῶν τοιούτων, ἢ καὶ ταῖς
ἱεραῖς ἐντυχόντες γραφαῖς παραποιήσαντες αὐτὰ τοιαῦτά
τινα περὶ τῆς κρείττονος εἰρήκασι γῆς. Σαφῶς δ´ ὁ Ἀγγαῖος
παρίστησιν ἄλλο μὲν εἶναι «τὴν ξηρὰν» ἄλλο δὲ «τὴν
γῆν», ξηρὰν καλῶν ταύτην, ἐφ´ ᾗ ἐσμεν. Λέγει δὲ οὕτως·
«Ἔτι ἅπαξ ἐγὼ σείσω τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆν καὶ τὴν
ξηρὰν καὶ τὴν θάλασσαν.»
| [7,30] Il me semble même que la pensée du Platon sur les pierres qui
passent ici pour précieuses, dont l'éclat n'est selon lui qu'une
espèce de rejaillissement de celui des pierres de cette terre, bien
meilleure que la nôtre, est une pensée empruntée des paroles
d'Isaïe, qui décrit de cette sorte la ville de Dieu : Je ferai tes
remparts de jaspe, tes pierres seront des roches de cristal, et ton
enceinte sera de pierres précieuses (Is., LIV, 12). Et encore : Je
poserai des saphirs pour tes fondements (Ibid., 11). Ceux qui
entendent la doctrine de Platon avec le plus de solidité, prendront
figurément le discours de ce philosophe, et en expliqueront
l'allégorie. Les prophéties d'où nous estimons que Platon même a
tiré ce qu'il a dit, seront aussi expliquées dans leur vrai sens par
ceux qui, vivant comme les prophètes d'une manière toute divine,
emploient tout leur temps à l'étude des saintes lettres, lorsqu'il
trouveront des personnes disposées à les écouter par la pureté de
leur vie et par le désir de s'avancer dans la connaissance des
vérités célestes. Pour nous, nous ne nous sommes proposés que de
faire voir que ce que nous disons de cette autre terre qui est sainte,
n'est point pris des Grecs ou de Platon ; mais que ce qu'ils disent
eux-mêmes est pris plutôt de nos Écritures, soit qu'ils aient ouï
parler confusément de ce qu'elles disent là-dessus en termes
figurés, ou que peut-être nos saints livres leur étant tombés entre
les mains, ils aient voulu imiter, avec quelque déguisement, ce
qu'ils y avaient lu d'une autre terre, meilleure que celle-ci. Car, en
effet, ils ont tous vécu, non seulement après Moïse, le plus ancien
des auteurs sacrés, mais même après la plupart des autres
prophètes, l'un desquels, savoir Aggée, distingue manifestement la
terre d'avec le sec, donnant ce nom de sec à la terre que nous
habitons. Encore une fois, dit-il, j'ébranlerai le ciel et la terre, la
mer et le sec (Agg., II, 6 ou 7).
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