[6,8] Εἶτά φησι μετὰ ἄλλας λέξεις πλατωνικάς, δηλούσας
ὅτι «ὀλίγοις» ἐστὶ γνωστὸν τὸ ἀγαθόν, ἐπεὶ οἱ πολλοὶ μετὰ
«καταφρονήσεως οὐκ ὀρθῆς» «ὑψηλῆς καὶ χαύνης ἐλπίδος»
πληρωθέντες «ὡς σεμνὰ ἄττα» μεμαθηκότες λέγουσί τινα
ὡς ἀληθῆ, ὅτι ταῦτα προειρηκὼς ὁ Πλάτων ὅμως οὐ τερατεύεται
οὐδ´ ἀποφράττει τοῦ προσερέσθαι βουλομένου τί
ποτε ἐστὶν ὃ ἐπαγγέλλεται, τὴν γλῶτταν, οὐδ´ αὐτόθεν
κελεύει φθάσαντας πιστεύειν ὅτι τοιόσδε ἐστὶν ὁ θεὸς καὶ
υἱὸν ἔχει τοιόνδε, καὶ οὗτος κατελθὼν ἐμοὶ διελέξατο. Καὶ
πρὸς ταῦτά φημι ὅτι περὶ μὲν Πλάτωνος Ἀρίστανδρος
οἶμαι ἀνέγραψεν ὡς οὐκ Ἀρίστωνος υἱοῦ ἀλλὰ φάσματος,
ἐν Ἀπόλλωνος εἴδει προσελθόντος τῇ Ἀμφικτιόνῃ· καὶ
ἄλλοι δὲ πλείονες τῶν Πλατωνικῶν ἐν τῷ Πλάτωνος βίῳ
τοιαῦτ´ εἰρήκασι· περὶ δὲ Πυθαγόρου, πλεῖστα ὅσα τερατευσαμένου
καὶ δείξαντος μὲν ἐν πανηγύρει Ἑλλήνων
ἐλεφάντινον τὸν μηρὸν ἀνεγνωρικέναι δὲ φήσαντος τὴν
ἀσπίδα, ᾗ ἐχρῆτο, ὅτ´ Εὔφορβος ἦν, καὶ ἐν μιᾷ λεγομένου
ἡμέρᾳ ἐν δύο πεφηνέναι πόλεσι, τί χρὴ καὶ λέγειν; Ὁ δὲ
βουλόμενος κατηγορεῖν ὡς τερατείας ἱστορουμένης περὶ
Πλάτωνος καὶ Σωκράτους ἐκθήσεται καὶ τὸν συνιστάμενον
Σωκράτει καθ´ ὕπνον κύκνον καὶ τὸν διδάσκαλον εἰπόντα
ἐπὶ τῇ συστάσει τοῦ νεανίσκου· «Οὗτος ἄρα ὁ κύκνος ἦν.»
Ἀλλὰ καὶ ὃν τρίτον εἶδεν ὀφθαλμὸν ἑαυτὸν ἔχοντα ὁ Πλάτων
εἰς τερατείαν ἀναλήψεται. Οὐ λείψει δὲ τοὺς κακοήθεις καὶ
κακηγορεῖν βουλομένους τὰ τοῖς κρείττοσι παρὰ τοὺς
πολλοὺς ἐπιφανέντα, διαβολὴ καὶ κακηγορία· οἵτινες καὶ
τὸ Σωκράτους δαιμόνιον ὡς πλάσμα χλευάσουσιν.
Οὐ τερατευόμεθα οὖν τὰ περὶ τοῦ Ἰησοῦ διηγούμενοι,
οὐδ´ οἱ γνήσιοι αὐτοῦ μαθηταὶ τοιούτους ἀνέγραψαν λόγους
περὶ αὐτοῦ. Ὁ δὲ πάντ´ ἐπαγγελλόμενος εἰδέναι Κέλσος καὶ
πολλὰ τῶν Πλάτωνος παρατιθέμενος ἑκὼν οἶμαι σιωπᾷ τὸν
περὶ υἱοῦ θεοῦ λόγον, τὸν παρὰ Πλάτωνι λελεγμένον ἐν τῇ
πρὸς Ἑρμείαν καὶ Κορίσκον ἐπιστολῇ. Οὕτω δὲ ἔχει ἡ τοῦ
Πλάτωνος λέξις· «Καὶ τὸν τῶν πάντων θεὸν ἡγεμόνα τῶν
τε ὄντων καὶ τῶν μελλόντων, τοῦ τε ἡγεμονικοῦ καὶ αἰτίου
πατέρα καὶ κύριον ἐπομνύντας· ὅν, ἂν ὄντως φιλοσοφῶμεν,
εἰσόμεθα πάντες σαφῶς εἰς δύναμιν ἀνθρώπων εὐδαιμόνων.»
| [6,8] Après quelques autres paroles le Platon, qui font voir que le vrai bien
est connu de très peu de personnes; parce que la plupart des hommes
prévenus d'un injuste mépris pour les autres et tout pleins d'une haute,
mais vaine opinion d'eux-mêmes, affirment que ceci ou cela est véritable
comme s'ils avaient trouvé de grands mystère, (Plat., Lett. VII) : Celse
ajoute : Mais Platon, encore qu'il parle ainsi d'abord, ne remplit point
pourtant ses discours de vains prodiges, et ne ferme point la bouche à
ceux qui veulent s'éclaircir davantage de ce qu'il promet. Il n'ordonne
point que l'on croie avant toutes choses et sans autre examen que telle
est l'essence de Dieu, qu'il a un Fils qui a telles qualités, et que ce
Fils lui-même est descendu pour le lui apprendre. Je réponds qu'à l'égard
de Platon, Aristandre, si je ne me trompe, a écrit qu'il n'était pas né
d'Ariston, mais d'un spectre qui s'approcha d'Armphictione sous la forme
d'Apollon : ce que plusieurs autres disciples de Platon ont dit aussi dans
sa Vie. Pour ce qui est de Pythagore, qu'est-il besoin que nous
rapportions ses divers prodiges supposés? Sa cuisse d'ivoire, qu'il fit
voir dans une assemblée solennelle des Grecs, son bouclier qu'il reconnut,
dit-il, pour l'avoir porté étant Euphorbe, et ce qu'on lui attribue
d'avoir paru le même jour en deux villes différentes? Qui voudrait traiter
de vains prodiges ce qu'on raconte de Platon et de Socrate pourrait mettre
en ce rang le cygne que Socrate vit en songe, et dont on le priait de
prendre soin, au sujet duquel il dit, lorsqu'on lui amena ce jeune homme
pour être son disciple : Voilà le cygne que j'ai vu. On y pourrait mettre
encore le troisième oeil que Platon s'imagina d'avoir. Et les esprits
malins qui prennent plaisir à tourner en un mauvais sens les aventures des
personnes qui ont quelque chose au-dessus du commun, ne manqueront jamais de matière pour leurs médisances et pour leurs calomnies : ils traiteront
de fiction le démon de Socrate, et ils en feront des railleries. Ce ne
sont donc point de vains prodiges que nous racontons de Jésus; et jamais
ses véritables disciples n'ont rien écrit de lui qui puisse passer pour
tel. Mais Celse, qui se vante de savoir tout et qui rapporte divers
passages de Platon, passe sous silence, et je crois qu'il le fait à
dessein, l'endroit où ce philosophe parle du Fils de Dieu. Le voici tel
qu'il se lit dans la lettre à Hermée et à Corisque : Vous en prendrez à
témoin le Dieu de l'univers, l'arbitre des choses présentes et des choses
futures, avec le Père et le Seigneur de cette première et souveraine
cause, lequel nous connaîtrons tous clairement autant que des hommes
bienheureux en peuvent être capables, si nous nous appliquons comme il
faut à l'étude de la philosophie (Lettre VI).
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