[6,64] Πάλιν δὲ αὖ ἑαυτῷ συνείρει πλείονα λέγων ὡς ὑφ´ ἡμῶν
διδόμενα, ἅπερ οὐδεὶς τῶν ἐν Χριστιανοῖς νοῦν ἐχόντων
δίδωσιν. Οὐ γάρ φησί τις ἡμῶν ὅτι μετέχει σχήματος ὁ θεὸς
ἢ χρώματος, ἀλλ´ οὐδὲ κινήσεως μετέχει ὁ διὰ τὸ ἑστηκέναι
καὶ βεβαίαν εἶναι τὴν φύσιν αὐτοῦ προκαλούμενος καὶ τὸν
δίκαιον ἐπὶ τὰ παραπλήσια καὶ λέγων· «Σὺ δὲ αὐτοῦ
στῆθι μετ´ ἐμοῦ.» Εἰ δέ τινες λέξεις οἱονεὶ κίνησίν τινα
παριστᾶσιν αὐτοῦ, ὡς καὶ ἡ λέγουσα· «Ἤκουσαν κυρίου
τοῦ θεοῦ περιπατοῦντος ἐν τῷ παραδείσῳ τὸ δειλινόν»,
οὕτως ἀκουστέον τῶν τοιούτων ὡς κινουμένου νοουμένου
τοῦ θεοῦ τοῖς ἡμαρτηκόσιν, ἢ οὕτως ἀκουστέον τῶν τοιούτων
ὡς καὶ ὕπνου θεοῦ τροπικῶς λεγομένου ἢ ὀργῆς ἤ τινος τῶν
παραπλησίων.
Ἀλλ´ οὐδ´ οὐσίας μετέχει ὁ θεός· μετέχεται γὰρ μᾶλλον
ἢ μετέχει, καὶ μετέχεται ὑπὸ τῶν ἐχόντων «πνεῦμα θεοῦ».
Καὶ ὁ σωτὴρ ἡμῶν οὐ μετέχει μὲν δικαιοσύνης, «δικαιοσύνη»
δὲ ὢν μετέχεται ὑπὸ τῶν δικαίων. Πολὺς δ´ ὁ περὶ
τῆς οὐσίας λόγος καὶ δυσθεώρητος καὶ μάλιστα, ἐὰν ἡ
κυρίως οὐσία ἡ ἑστῶσα καὶ ἀσώματος ᾖ· ἵν´ εὑρεθῇ,
πότερον ἐπέκεινα οὐσίας ἐστὶ πρεσβείᾳ καὶ δυνάμει ὁ θεὸς
μεταδιδοὺς οὐσίας οἷς μεταδίδωσι κατὰ τὸν ἑαυτοῦ λόγον
καὶ αὐτῷ λόγῳ, ἢ καὶ αὐτός ἐστιν οὐσία, πλὴν τῇ φύσει
ἀόρατος λέγεται ἐν τῷ περὶ τοῦ σωτῆρος λόγῳ φάσκοντι·
«Ὅς ἐστιν εἰκὼν τοῦ θεοῦ τοῦ ἀοράτου», σημαίνεται δὲ
ἐκ τῆς «ἀοράτου» φωνῆς ὁ ἀσώματος. Ζητητέον δὲ καί,
εἰ οὐσίαν μὲν οὐσιῶν λεκτέον καὶ ἰδέαν ἰδεῶν καὶ ἀρχὴν τὸν
μονογενῆ καὶ πρωτότοκον «πάσης κτίσεως» ἐπέκεινα δὲ
πάντων τούτων τὸν πατέρα αὐτοῦ καὶ θεόν.
| [6,64] Celse fait après cela de lui-même une longue liste d'autres choses qu'il
nous attribue, comme si c'était notre créance, bien qu'aucun chrétien de
bon sens ne les admette. Car qui de nous a jamais dit que la figure et la
couleur convinssent à Dieu? Le mouvement ne lui convient point non plus, à
lui qui, ayant une nature ferme et stable, exhorte le juste à l'imiter en
cela. Toi, dit-il, demeure ici avec moi (Deut., V, 31). S'il y a des
passages qui semblent marquer en Dieu quelque mouvement, comme quand il
est dit : ils entendirent sur le midi la voix du Seigneur Dieu, qui se
promenait dans le jardin (Gen., III, 8), il ne faut entendre ce mouvement
de Dieu que par rapport aux pécheurs qui se le figuraient, ou il faut
l'entendre de la même manière que l'on entend le sommeil, la colère (Ps.
XLIIII ou XLIV.24. ; Ps. LXXVII ou LXXVIII, 31) et les autres choses
semblables qui sont attribuées à Dieu par allégorie. Il en est de même
encore de la substance. Dieu n'y participe point: car c'est à lui que les
autres êtres participent plutôt qu'il participe à quoi que ce soit. En
effet ceux qui reçoivent l'esprit de Dieu sont faits participants de Dieu.
Et notre Sauveur ne participe point à la justice ; mais étant la justice
même, les justes sont faits participants de lui. Cette question de la
substance est d'une discussion longue et difficile, surtout quand on veut
examiner si la substance permanente et immatérielle est la substance
proprement dite, pour savoir si Dieu est hors des bornes de la substance,
et s'il n'est substance qu'en puissance et en office, la communiquant aux
autres êtres par son Verbe et à son Verbe même: ou si Dieu lui-même est
substance, quoique de sa nature il soit invisible; selon ce qui est dit de
notre Sauveur, qu'il est l'image du Dieu invisible (Col., I, 15).
Invisible, au reste, est ici la même chose qu'immatériel. Il y aurait
encore à examiner si le Fils unique de Dieu, le premier-né de toutes les
créatures doit être nommé l'essence des essences, l'idée des idées, et le
principe de toutes choses, pendant que Dieu son Père sera considéré comme
un être beaucoup au delà de tout ce que ces termes signifient.
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