[6,22] Ἑξῆς δὲ τούτοις βουλόμενος ὁ Κέλσος πολυμάθειαν
ἑαυτοῦ ἐπιδείξασθαι ἐν τῷ καθ´ ἡμῶν λόγῳ ἐκτίθεταί τινα
καὶ περσικὰ μυστήρια ἐν οἷς φησιν· Αἰνίττεται ταῦτα καὶ
ὁ Περσῶν λόγος, καὶ ἡ τοῦ Μίθρου τελετή, ἣ παρ´
αὐτοῖς ἐστιν. Ἔστι γάρ τι ἐν αὐτῇ σύμβολον τῶν δύο τῶν
ἐν οὐρανῷ περιόδων, τῆς τε ἀπλανοῦς καὶ τῆς εἰς τοὺς
πλανήτας αὖ νενεμημένης, καὶ τῆς δι´ αὐτῶν τῆς ψυχῆς
διεξόδου. Τοιόνδε τὸ σύμβολον· κλῖμαξ ἑπτάπυλος, ἐπὶ
δ´ αὐτῇ πύλη ὀγδόη. Ἡ πρώτη τῶν πυλῶν μολίβδου, ἡ
δευτέρα κασσιτέρου, ἡ τρίτη χαλκοῦ, ἡ τετάρτη σιδήρου,
ἡ πέμπτη κεραστοῦ νομίσματος, ἡ ἕκτη ἀργύρου, χρυσοῦ
δὲ ἡ ἑβδόμη. Τὴν πρώτην τίθενται Κρόνου, τῷ μολίβδῳ
τεκμηριούμενοι τὴν βραδυτῆτα τοῦ ἀστέρος, τὴν δευτέραν
Ἀφροδίτης, παραβάλλοντες αὐτῇ τὸ φαιδρόν τε καὶ μαλακὸν
τοῦ κασσιτέρου, τὴν τρίτην τοῦ Διός, τὴν χαλκοβατῆ καὶ
στερράν, τὴν τετάρτην Ἑρμοῦ, τλήμονα γὰρ ἔργων ἁπάντων
καὶ χρηματιστὴν καὶ πολύκμητον εἶναι τόν τε σίδηρον καὶ
τὸν Ἑρμῆν, τὴν πέμπτην Ἄρεος, τὴν ἐκ τοῦ κράματος
ἀνώμαλόν τε καὶ ποικίλην, ἕκτην Σελήνης τὴν ἀργυρᾶν,
ἑβδόμην Ἡλίου τὴν χρυσῆν, μιμούμενοι τὰς χρόας αὐτῶν.
Ἑξῆς ἐξετάζει τὴν αἰτίαν τῆς οὕτω κατειλεγμένης τάξεως
τῶν ἀστέρων, δηλουμένης διὰ συμβόλων ἐν τοῖς ὀνόμασι
τῆς ποικίλης ὕλης, καὶ μουσικοὺς λόγους προσάπτει ᾗ
ἐκτίθεται Περσῶν θεολογίᾳ· προσφιλοτιμεῖται δὲ τούτοις
καὶ δευτέραν ἐκθέσθαι διήγησιν, πάλιν ἐχομένην
μουσικῶν θεωρημάτων. Ἔδοξε δέ μοι τὸ ἐκθέσθαι τὴν
λέξιν ἐν τούτοις τοῦ Κέλσου ἄτοπον εἶναι καὶ ὅμοιον ᾧ
αὐτὸς πεποίηκεν, εἰς τὴν περὶ Χριστιανῶν καὶ Ἰουδαίων
κατηγορίαν ἀκαίρως παραλαβὼν οὐ μόνον τὰ Πλάτωνος,
ὡς ἐκείνοις ἀρκεῖσθαι, ἀλλὰ καὶ τά, ὥς φησι, Περσῶν τοῦ
Μίθρου μυστήρια καὶ τὴν διήγησιν αὐτῶν. Ὅπως ποτὲ γὰρ
ἐχέτω ταῦτα, εἴτε ψευδῶς εἴτ´ ἀληθῶς, τοῖς τὰ τοῦ Μίθρου
πρεσβεύουσι καὶ Πέρσαις· τί δὴ οὖν μᾶλλον ταῦτ´ ἐξέθετο
ἤ τι τῶν λοιπῶν μυστηρίων μετὰ τῆς διηγήσεως αὐτῶν;
Οὐ γὰρ δοκεῖ παρ´ Ἕλλησιν εἶναι ἐξαίρετα τὰ τοῦ Μίθρου
παρὰ τὰ Ἐλευσίνια ἢ τὰ παραδιδόμενα τοῖς ἐν Αἰγίνῃ
μυουμένοις τὰ τῆς Ἑκάτης. Τί δὲ μᾶλλον εἴπερ βαρβαρικὰ
ἐβούλετο μυστήρια ἐκτίθεσθαι μετὰ τῆς διηγήσεως αὐτῶν,
οὐ μᾶλλον τὰ Αἰγυπτίων, ἐν οἷς πολλοὶ σεμνύνονται, ἢ τὰ
Καππαδοκῶν περὶ τῆς ἐν Κομάνοις Ἀρτέμιδος ἢ τὰ Θρᾳκῶν
ἢ καὶ τὰ Ῥωμαίων αὐτῶν, τελούντων τοὺς εὐγενεστάτους
τῶν ἀπὸ τῆς συγκλήτου βουλῆς; Ἀλλ´ εἰ ἄκαιρον αὐτῷ
ἔδοξεν ἐκείνων τι παραβαλεῖν ὡς μηδαμῶς συμβαλλόμενον
εἰς τὴν Ἰουδαίων ἢ Χριστιανῶν κατηγορίαν, πῶς οὐχὶ τὸ
αὐτὸ ἄκαιρον καὶ ἐπὶ τῆς ἐκθέσεως τῶν Μιθραϊκῶν αὐτῷ
ἐφαίνετο;
| [6,22] Celse voulant faire montre de son savoir, pour relever ce qu'il écrit
contre nous, y mêle aussi quelques mystères des Perses. Les Perses,
dit-il, représentent la même chose dans leurs cérémonies de Mithra, où
ils ont une figure symbolique des deux grands mouvements du ciel, du
mouvement des étoiles fixes, et de celui des planètes et du passage des
âmes par là. Cette figure est une haute échelle, composée de sept portes,
avec une huitième porte au-dessus. La première porte est de plomb, la
seconde d'étain, la troisième de cuivre, la quatrième de fer, la cinquième
d'un mélange de métaux, la sixième d'argent, ta septième d'or. Ils
attribuent la première à Saturne, marquant par le plomb la lenteur de cet
astre; la seconde à Venus, qui a du rapport avec l'éclat et la mollesse de
l'étain ; la troisième qui, étant de cuivre, ne peut qu'être ferme et
solide à Jupiter ; la quatrième a Mercure, qui est propre et endurci comme
le fer, à toutes sortes d'ouvrages et de travaux d'où l'on peut tirer du
profit ; la cinquième, qui à cause de ce divers mélange est variée est
irrégulière, à Mars ; la sixième à la Lune, et la septième au Soleil, à
cause de la ressemblance de leur couleur avec celle de l'argent et de
l'or. Il examine ensuite les raisons de l'ordre où ces astres sont ici
disposés, lesquelles sont aussi marquées symboliquement par les noms de
l'autre porte. A cette théologie des Perses, il joint des spéculations de
musique : et non content de ces premières, il nous en propose encore
d'autres par une nouvelle ostentation. De rapporter ces choses-là, ce
serait à mon avis perdre son temps et imiter Celse qui, dans les
accusations qu'il forme contre les chrétiens et contre les Juifs, ne croit
pas que ce soit assez d'avoir allégué hors de propos, des passages de
Platon, mais qui nous produit de plus et qui nous explique les mystères
de Mithra, comme il parle qu'il va chercher jusque chez les Perses. En
effet, qu'il y ait quelque fondement on qu'il n'y en ait point, à ce que
les Perses et les dévots de Mithra ont en vue dans leurs cérémonies ;
quelle raison a-t-il d'en parler plutôt que ces autres mystères et de leur
signification ? Ce n'est pas, je pense, que les mystères de Mithra soient
plus estimés parmi les Grecs, que ceux d'Éleusine ou ceux qu'on célèbre
dans Égine, à l'honneur d'Hécate. S'il voulait s'attacher aux mystères des
Barbares et à leur explication, que ne proposait-il plutôt les mystères
des Égyptiens, qui ont tant d'admirateurs; ou ceux des Cappadociens, à
l'honneur de Diane Comanienne; ou ceux des Thraces, ou même ceux des
Romains, auxquels les principaux du sénat se font initier? Et, s'il a jugé
ne se pouvoir raisonnablement servir de tous ces exemples, parce qu'ils ne
faisaient rien ni contre les Juifs ni contre les chrétiens, pourquoi
n'a-t-il pas fait aussi le même jugement des mystères de Mithra?
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