[6,21] Ἑπτὰ δὲ οὐρανοὺς ἢ ὅλως περιωρισμένον ἀριθμὸν
αὐτῶν αἱ φερόμεναι ἐν ταῖς ἐκκλησίαις τοῦ θεοῦ οὐκ ἀπαγγέλλουσι γραφαί, ἀλλ´ οὐρανούς, εἴτε τὰς σφαίρας τῶν
παρ´ Ἕλλησι λεγομένων πλανήτων εἴτε καὶ ἄλλο τι ἀπορρητότερον
ἐοίκασι διδάσκειν οἱ λόγοι. Καὶ τὸ ὁδὸν δὲ
εἶναι ταῖς ψυχαῖς ἐς γῆν καὶ ἀπὸ γῆς Κέλσος μὲν κατὰ
Πλάτωνά φησι γίνεσθαι διὰ τῶν πλανήτων· Μωϋσῆς δέ,
ὁ ἀρχαιότατος ἡμῶν προφήτης, ἐν ὄψει τοῦ πατριάρχου
ἡμῶν Ἰακώβ φησιν ἑωρᾶσθαι θεῖον ἐνύπνιον, κλίμακα
«εἰς οὐρανὸν» φθάνουσαν καὶ ἀγγέλους «τοῦ θεοῦ»
ἀναβαίνοντας καὶ καταβαίνοντας ἐπ´ αὐτῆς, τὸν δὲ κύριον
ἐπεστηριγμένον ἐπὶ τοῖς ἄκροις αὐτῆς, εἴτε ταῦτα εἴτε
τινὰ μείζονα τούτων αἰνιττόμενος ἐν τῷ περὶ τῆς κλίμακος
λόγῳ· περὶ ἧς καὶ τῷ Φίλωνι συντέτακται βιβλίον, ἄξιον
φρονίμου καὶ συνετῆς παρὰ τοῖς φιλαλήθεσιν ἐξετάσεως.
| [6,21] Pour ce qui est du nombre des cieux, les Écritures,
dont les Églises de Dieu reconnaissent l'autorité, ne le déterminent ni à
sept, ni à aucun autre. Elles nous parlent seulement des cieux au pluriel,
soit qu'elles entendent par là ce que les Grecs appellent les cieux des
planètes, ou qu'elles nous veuillent enseigner quelque autre chose de plus
caché. Celse veut, selon la pensée de Platon, que pour venir du ciel en
terre et pour aller de la terre au ciel, les âmes passent par les planètes.
Mais Moïse, le plus ancien de tous nos prophètes, décrivant la vision du
patriarche Jacob, dit qu'il eut un songe divin d'une échelle qui touchait
au ciel, par laquelle les anges de Dieu montaient et descendirent, et qui
avait le Seigneur appuyé sur le haut (Gen., XXVIII, 12 et 13) : soit que
le prophète ait voulu signifier cela même, savoir, que les âmes descendent
du ciel en terre, et remontent de la terre au ciel, soit qu'il ait eu
dessein de représenter quelque chose de plus grand sous l'emblème de cette
échelle. Le traité que Philon a fait là-dessus mérite d'être lu avec soin
et avec attention par ceux qui aiment la vérité.
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