[5,9] Ἔτι δ´ ὑποσυγκεχυμένος καὶ μὴ ἐπιμελῶς ἰδὼν τὰ
κατὰ τὸν τόπον ᾠήθη ἀπὸ τῶν ἐν μαγγανείαις καὶ γοητείαις
ἐπῳδῶν προτραπέντας Ἰουδαίους ἔκ τινων κατὰ τὰς ἐπῳδὰς
φασμάτων ἐπιφαινομένων τοῖς ἐπᾴδουσι προσκυνεῖν τοὺς ἐν
οὐρανῷ ἀγγέλους, οὐ συνιδὼν ὅτι καὶ τοῦτο παρὰ τὸν νόμον
τοῖς γε ταῦτα ποιοῦσιν ἐγίνετο λέγοντα· «Οὐκ ἐπακολουθήσετε
ἐγγαστριμύθοις, καὶ τοῖς ἐπαοιδοῖς οὐ προσκολληθήσεσθε
ἐκμιανθῆναι ἐν αὐτοῖς· ἐγὼ κύριος ὁ θεὸς ὑμῶν.»
Ἐχρῆν οὖν ἢ μηδ´ ὅλως ταῦτ´ εἰς Ἰουδαίους ἀναφέρειν τὸν
τηροῦντα Ἰουδαίους ὡς φυλάσσοντας τὸν νόμον καὶ λέγοντα
αὐτοὺς εἶναι τοὺς κατὰ τὸν νόμον βιοῦντας, ἢ ἀναφέροντα
παραστῆσαι ὅτι τὰ τοιαῦτα οἱ παρανομοῦντες Ἰουδαῖοι
ἐποίουν. Ἀλλὰ πάλιν ὥσπερ παρανομοῦσιν οἱ τοὺς ἐν σκότῳ
που κρυφίους ἐκ γοητείας θρησκεύοντες, τυφλώττοντες καὶ
δι´ ἀμυδρῶν φασμάτων ὀνειρώττοντες, προσκυνοῦντες τοὺς
ἐγχρίμπτειν λεγομένους καὶ τοῖς τοιούτοις· οὕτως καὶ οἱ
ἡλίῳ καὶ σελήνῃ καὶ ἄστροις θύοντες εὖ μάλα παρανομοῦσι.
Καὶ οὐκ ἦν κατὰ τὸν αὐτὸν λέγειν Ἰουδαίους καὶ φυλαττομένους
προσκυνεῖν ἥλιον καὶ σελήνην καὶ ἄστρα, καὶ τὸ
τοιοῦτον μὴ φυλαττομένους ἐπὶ οὐρανοῦ καὶ ἀγγέλων.
| [5,9] C'est par une erreur toute pareille et pour ne savoir pas bien
ce dont il parle, qu'il se met dans l'esprit que les Juifs se portent à
adorer les anges du ciel, sur les illusions et sur les prestiges de
quelques magiciens qui, par les charmes qu'ils emploient, font paraître de
certains fantômes. Il ne voit pas que s'il y en a qui en usent ainsi, ils
pèchent encore contre la loi qui dit : N'allez point chercher ceux qui
devinent, n'ayez nul commerce avec les magiciens pour vous souiller avec
eux. Je suis le Seigneur votre Dieu (Levit., XIX, 31). Il ne fallait donc
point absolument attribuer cela aux Juifs, s'il voulait parler des Juifs
qui observent la loi et qui se conforment à ses préceptes : ou le leur
attribuant, il fallait dire que ceux qui le font sont des Juifs qui
violent leur loi. D'un autre côté, comme c'est violer la loi que de servir
et d'adorer ceux qu'on prétend qui se montrent je ne sais où dans les
ténèbres et par le moyen des arts magiques, à de pauvres aveuglés, à des
rêveurs qui se repaissent de visions creuses, et à quelques misérables de
la sorte ; c'est la violer ouvertement aussi que de sacrifier au soleil, à
la lune et aux étoiles : et il y a lieu de s'étonner qu'un même homme
puisse également nommer Juifs, tant ceux qui refusent d'adorer le soleil,
et la lune, elles étoiles, que ceux qui ne se font point scrupule d'adorer
le ciel et les anges.
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