Texte grec :
[4,6] Εἰ δὲ καὶ πρὸς τὰ καταγελαστότατα τοῦ Κέλσου
θέλεις ἡμᾶς ἀπαντᾶν, ἄκουε αὐτοῦ λέγοντος· Ἀλλὰ γὰρ
ἀγνοούμενος ὁ θεὸς ἐν ἀνθρώποις καὶ παρὰ τοῦτ´ ἔλαττον
ἔχειν δοκῶν ἐθέλοι ἂν γνωσθῆναι καὶ τοὺς πιστεύοντάς τε
καὶ ἀπιστοῦντας διαπειράσαι, καθάπερ οἱ νεόπλουτοι τῶν
ἀνθρώπων ἐπιδεικτιῶντες; Πολλὴν δή τινα καὶ πάνυ
θνητὴν φιλοτιμίαν τοῦ θεοῦ καταμαρτυροῦσι. Φαμὲν οὖν
ὅτι ἀγνοούμενος θεὸς ὑπὸ φαύλων ἀνθρώπων οὐ παρὰ τὸ
αὐτὸς ἔλαττον ἔχειν δοκεῖν θέλοι ἂν γνωσθῆναι, ἀλλὰ τὸ
τὴν γνῶσιν αὐτοῦ κακοδαιμονίας ἀπαλλάσσειν τὸν γινώσκοντα.
Ἀλλ´ οὐδὲ διαπειράσαι θέλων τοὺς πιστεύοντας ἢ
τοὺς ἀπιστοῦντας ἤτοι αὐτὸς ἀρρήτῳ καὶ θείᾳ δυνάμει ἔν
τισιν ἐπιδημεῖ ἢ πέμπει τὸν Χριστὸν αὐτοῦ, ἀλλ´ ὑπὲρ τοῦ
πιστεύοντας μὲν καὶ καταλαμβάνοντας αὐτοῦ τὴν θεότητα
ἀπαλλάσσεσθαι πάσης κακοδαιμονίας, ἀπιστοῦντας δὲ μηδ´
ἀπολογίας ἔτι χώραν ἔχειν, ὡς παρὰ τὸ μὴ ἀκηκοέναι καὶ
δεδιδάχθαι οὐ πιστεύσαντας. Τίς οὖν λόγος παρίστησιν
ἀκολουθεῖν ἡμῖν τὸ τὸν θεὸν καθ´ ἡμᾶς εἶναι ὡς τοὺς νεοπλούτους
τῶν ἀνθρώπων ἐπιδεικτιῶντας; Οὐ γὰρ ἐπιδεικτιᾷ ὁ
θεὸς πρὸς ἡμᾶς, βουλόμενος ἡμᾶς συνιέναι καὶ νοεῖν αὐτοῦ
τὴν ὑπεροχήν· ἀλλὰ τὴν ἀπὸ τοῦ γινώσκεσθαι ἡμῖν αὐτὸν
ἐγγινομένην ταῖς ψυχαῖς ἡμῶν μακαριότητα ἐμφύεσθαι ἡμῖν
θέλων, πραγματεύεται διὰ τοῦ Χριστοῦ καὶ τῆς ἀεὶ ἐπιδημίας
τοῦ λόγου ἀναλαμβάνειν ἡμᾶς τὴν πρὸς αὐτὸν οἰκείωσιν.
Οὐδεμίαν οὖν θνητὴν φιλοτιμίαν ὁ Χριστιανῶν λόγος
καταμαρτυρεῖ τοῦ θεοῦ.
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Traduction française :
[4,6] Si vous voulez maintenant que je réponde à ce que Celse pouvait jamais
avancer de plus ridicule, écoutez ce qu'il ajoute : "N'est-ce point que
Dieu n'étant pas connu des hommes, et trouvant qu'il manquait en cela
quelque chose à son bonheur, a voulu se faire connaître à eux, et
discerner ainsi les fidèles d'avec les incrédules" ? Ce serait rendre un
beau témoignage à Dieu, que de l'accuser d'une si basse et si indigne
ambition ; comme si c'était quelqu'un de ces nouveaux riches qui prennent
plaisir à faire montre de leurs richesses. Nous disons que Dieu n'étant
pas connu des méchants, il veut se faire connaître à eux, non parce qu'il
manque quelque chose à son bonheur, mais au contraire parce qu'on cesse
d'être malheureux dès qu'on a sa connaissance. Nous disons encore qu'il se
présente lui-même à quelques uns, par sa puissance divine et ineffable, ou
qu'il leur envoie son Christ, non pour discerner les fidèles d'avec les
incrédules, mais pour délivrer de tout mal les fidèles qui reconnaissent
sa divinité, et pour ne laisser aux autres aucun prétexte de s'excuser,
comme si leur incrédulité ne venait que de ce qu'on ne leur a pas enseigné
les choses qu'ils devaient croire. Par quel espèce de conséquence peut-on
donc inférer de notre doctrine que, selon nous, Dieu ressemble à ces
nouveaux riches qui prennent plaisir à faire montre de leurs richesses ?
Car ce n'est pas pour nous faire montre de sa majesté et de sa gloire, que
Dieu nous la découvre et nous ordonne de la contempler. S'il veut que nous
nous unissions avec lui, comme il nous y invite par son Christ, et comme
il y a de tout temps invité les hommes par son Verbe, qui a toujours été
présent parmi eux, il ne le veut qu'afin de procurer à nos âmes cette
félicité qui se trouve à le connaître.
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